Critiques

VAMPIRES (Critique Saison 1) Un autre sens à la légende du vampire…


SYNOPSIS: Les Vampires existent. Ici, parmi nous. Aujourd’hui dans Paris, la famille de Martha Radescu vit clandestinement. Mais lorsque Doïna, 16 ans, se révèle vampire d’un nouveau genre, leur équilibre fragile explose. Mi-humaine mi-vampire, Doïna apprend à vivre avec sa double nature.

La France continue sa poursuite de la conquête de la plateforme Netflix en proposant sa nouvelle série de genre originale : Vampires. Loin (mais pourtant si proche) du mythe de Bram Stoker, la série place l’intrigue de nos jours, en plein Paris. Les Vampires existent, ils sont le résultat d’une mutation qui les oblige à se terrer pour se cacher des humains. Martha Radescu est l’une d’entre eux. Mais Martha s’est éloignée de la communauté lorsqu’elle est tombée amoureuse d’un humain, avec qui elle a eu deux enfants, Andréa et Doïna. Ces derniers sont le fruit d’une union unique, et contrairement à leurs frères et sœurs, ils ne boivent pas de sang et peuvent aller au soleil sans craindre la mort. Mais c’est jusqu’à ce que Doïna découvre sa vraie nature, et par conséquent sa soif de sang qu’elle ne contrôle pas. Alors une question se posera pour la communauté : Doïna est-elle une menace pour leur race, ou bien au contraire leur futur ?

Dans la veine de la récente série Mortel que Netflix nous a sorti l’année dernière, Vampires mise tout sur une ambiance proche du teen show, calant ses différentes intrigues sur les pérégrinations d’une adolescente dont la vie est littéralement en train de muter. Autour de ça, l’ambiance créée apporte ce qu’il faut de tension et de retournements de situations pour nous garder en haleine devant nos écrans. Mais en misant presque tout sur le dépoussiérage d’un mythe, certaines sous-intrigues sont laissées pour compte, et pèsent au cours du récit. On sent un vrai ralentissement du déroulement du récit dans certaines scènes, notamment dans toutes les intrigues amoureuses qui très vite deviennent redondantes. De plus, certaines résolutions sont expédiées trop rapidement, ne nous laissant parfois pas le temps de comprendre ce qu’il se passe. On pense par exemple à la fin de saison, qui laisse sur la langue un goût d’inexpliqué et d’improbable un peu salé. Attendons de voir ce qu’apporterait la saison 2 (si saison 2 il y a).

Malgré ces points qui ternissent le résultat final, force est de constater que Vampires créée par Benjamin Dupas est une jolie réussite. L’intrigue suit son cours, et les personnages secondaires nourrissent fortement le rythme et l’attraction qu’on a pour le show. Le mythe du vampire est bien traité, même s’il aurait pu être encore plus radicalement dépeint. Mais l’ambition de présenter la créature monstrueuse comme un malade rend le propos assez intéressant, sur bon nombre de points. Au-delà du message de tolérance et d’acceptation de la différence, Vampires offre un message politique, mais parle surtout de la famille. Car le cœur de la série, c’est cette famille dysfonctionnelle qui guide tout le déroulement de l’intrigue. On en parle à travers les yeux d’une adolescente en plein changement radical, qui s’interroge sur l’héritage que lui laisse sa famille, et qui tombe fatalement sur elle. Cette famille se fait et se défait, usant des personnalités toutes plus colorées les unes que les autres de ses membres pour enfin les faire s’unir face à une menace extérieure.

Au casting, on retrouve la très douée Oulaya Amamra dans le rôle principal, incarnant avec justesse cette adolescente tiraillée entre deux mondes et qui se pose littéralement comme une bombe à retardement pour tout le monde. Dans le rôle de Martha, la mère, Suzanne Clément est excellente, donnant à son personnage la dose de charisme mais en même temps de vulnérabilité qu’il faut. Cette figure de la Mère est elle aussi entre deux mondes. En un sens, elle a plus d’humanité en elle que n’importe lequel des autres vampires. Viennent ensuite s’ajouter à elles Aliocha Schneider, Mounir Amamra, Dylan Robert, Kate Moran, Pierre Lottin et Juliette Cardinski.

En bref, Vampires est un show satisfaisant et qu’on prend plaisir à suivre, dépeignant des personnages hauts en couleur dans un Paris caché. Armé d’une BO que ne renierait pas Xavier Dolan, la série dépoussière le mythe de Dracula en en faisant un récit social ancré en plein territoire français. La tentative de donner un autre sens à la légende du vampire est particulièrement notable car elle permet un nouveau regard sur la créature, en la rendant sensible, et en lui rendant ce brin d’humanité auquel on s’attache. Au-delà de la sauvagerie des vampires et de la violence graphique de certaines scènes, Vampires est une série sur l’Humain, sur les rapports familiaux et sur la place que tu veux occuper dans la société (quitte à un peu bousculer cette dernière). En ça, ce show à l’atmosphère et à l’esthétique soignées mérite le coup d’œil, rien que pour y voir une histoire singulière qui prend à contre-pied l’image qu’on se fait du monstre pour la détourner, et pour parler de nous. Comme face à notre propre reflet dans un miroir.

Crédits: Netflix

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