Si les aléas de certains tournages ont fait les choux gras des journaux à scandale, certains films ont connu des destins plus ou moins contrariés qui sont longtemps restés secrètement gardés. Un livre publié par les éditions La Tengo (éditeur de la mythique revue Schnock), Ça tourne mal ! sous la plume experte de Philippe Lombard répertorie un certain nombre de projets qui à un moment ou un autre ont connus une sortie de route qui les a fait dérailler.
D’artistes caractériels en projets avortés, d’engueulades épiques en égos surdimensionnés qui s’affrontent, Philippe Lombard nous raconte les coulisses d’un cinéma français populaire, celui qui a forgé sa personnalité de cinéphile. Avec un ton alerte, il recrée des anecdotes, des humeurs et des personnalités qu’il fait revivre pour notre plus grand plaisir. Dans les 168 pages de cet ouvrage, on croise tout un âge d’or du cinéma français symbolisé par ses artisans les plus émérites (Jean-Paul Belmondo, Alain Delon, Louis De Funès, Claude Sautet, Lino Ventura, François Truffaut…)
4 Questions à Philippe Lombard.
Comment t’es venue l’idée de ce livre et comment s’est construite ta collaboration avec les éditions La Tengo ?
Je connaissais Alexandre Chabert des éditions La Tengo car j’écris régulièrement pour la revue Schnock. On a discuté de l’idée de travailler ensemble sur un livre. Je lui ai proposé un projet sur Audiard puis on a bifurqué sur autre chose. J’avais en tête de raconter les coulisses du cinéma français, enfin celui qui m’intéresse, le cinéma populaire avec lequel j’ai grandi en allant en salles ou en regardant la télé. Je savais qu’il y avait beaucoup de choses à dire, sur la façon dont ces films ont été faits. Je ne voulais pas casser la magie, mais donner un éclairage à des œuvres que l’on connaît parfois par cœur sans savoir ce qu’il y a derrière. J’ai suggéré un sommaire à Alexandre et on l’a retravaillé ensemble. Une vraie collaboration. (pour l’anecdote, le projet Ça tourne mal ! était en attente d’acceptation chez Dunod et le Audiard refusé par La Tengo a été pris par Dunod, rien ne se perd !)
Comment s’est déroulé ton travail de recherche et comment a été choisie la riche iconographie du livre ?
Il y a des choses que je connaissais déjà bien, pour les avoir racontées sur mon site Histoires de Tournages ou dans des livres comme Les Grandes Gueules du cinéma français, et d’autres que j’ai cherchées dans des livres de souvenirs, des interviews, des archives télé, etc. Un vrai plaisir, d’ailleurs. L’icono a été faite par La Tengo, notamment Cassandre Bijaoui qui était stagiaire et qui a fait un super boulot de recherche.
Ce livre t’a t-il permis de découvrir certaines histoires dont tu n’avais jamais entendu parler?
L’adaptation de Notre-dame de Paris par Robert Hossein avec Belmondo en Quasimodo vers 1990, ça, je ne connaissais pas !!! J’ai aussi lu avec stupéfaction le scénario (édité par le musée de la gendarmerie et du cinéma de Saint-Tropez) du Gendarme et l’empereur, dans lequel Cruchot et sa bande sont envoyés dans l’espace puis remontent le temps et rencontrent Napoléon à Waterloo. N’importe quoi !!
Quand on se plonge comme tu le fais depuis plusieurs années dans tes livres, dans le patrimoine du cinéma français, sur quels artistes prends-tu encore le plus de plaisir à écrire et pourquoi et quels sont tes prochains projets?
J’aime bien découvrir des infos sur Belmondo et Delon, c’est un puits sans fin !! J’adore l’idée qu’ils soient toujours là. Je sors en mars-avril Sous la casquette de Michel Audiard (Dunod) et Le Paris de Louis de Funès (Parigramme), et j’ai deux autres projets à peu près à la même époque, un autre sur Audiard (!) et un livre sur les influences de Tarantino.
Propos recueillis par Fred Teper
Catégories :Actus
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