SYNOPSIS: Dave, musicien raté, égoïste et irresponsable, tombe sous le charme de l’institutrice de son neveu, Miss Caroline. Il se porte volontaire pour accompagner la classe lors d’une sortie éducative dans une ferme voisine. Non loin de là, un virus s’échappe d’un camp militaire et une épidémie de Zombies prolifère. Face à l’invasion, Miss Caroline décide de présenter la terrible menace aux enfants comme un jeu éducatif, pour ne pas les effrayer et protéger leur innocence. Dave voit ses plans s’éloigner et va devoir faire face à ses responsabilités…
Le film de zombie, à l’instar de sa créature star, a vite fait d’envahir nos écrans. Dans un nouvel élan de proposition de genre, est né en opposition des œuvres désormais cultes de Romero (La Trilogie des Morts-Vivants) ou encore de Danny Boyle (28 Jours Plus Tard), la comédie de zombie. Ici, nous ne parlons pas de parodie se moquant ouvertement du genre et de ses clichés, mais bien d’une œuvre qui prend à contre-pied les traditionnels codes du film de zombie pour offrir une autre façon d’appréhender le genre. Ainsi, le film qui a particulièrement lancé cette mode semble être le premier volet de la Trilogie Cornetto du cinéaste anglais Edgar Wright, qui a apporté avec Shaun of The Dead en 2005 une œuvre déjantée qui s’impose aujourd’hui comme un classique de la comédie horrifique (George Romero aimera tellement le film qu’il invitera Simon Pegg et Wright à faire une courte apparition dans Le Territoire des Morts, et Wes Craven utilisera un extrait du film dans son Scream 4). Évidemment, la comédie de zombie a eu tendance à converger vers la simple parodie, initiant une série de films manquant de reliefs et de contexte pour exister à côté des œuvres qu’ils moquent. Il y eu cependant un autre déclic dans le genre en 2009, lorsque Ruben Fleisher aligna Woody Harrelson avec trois jeunes acteurs et actrices alors débutants : Jesse Eisenberg, Abigail Breslin et Emma Stone. Bienvenue à Zombieland changea la donne à nouveau.
Maintenant que le contexte est placé, évoquons alors ce Little Monsters. On nous présente l’histoire de Dave, un musicien raté, puéril et qui n’a absolument pas conscience des responsabilités que la vie lui impose – en particulier quand il évoque sa séparation avec sa copine, car il dit ne pas du tout se sentir prêt à avoir un enfant. Dave rencontre alors la maîtresse du fils de sa sœur, Miss Caroline, et tombe immédiatement sous son charme. Il se porte volontaire pour accompagner la classe d’enfants lors d’une sortie éducative dans une ferme, lorsque non loin du lieu, un virus transformant tout le monde en zombie s’échappe d’une base militaire. Alors que la sortie pédagogique tourne à l’invasion de monstres assoiffés de sang, Miss Caroline décide de présenter la situation aux enfants comme un jeu, et elle et Dave vont devoir tout faire pour protéger la classe.
Réalisé par Abe Forsythe, Little Monsters commence comme une comédie ordinaire. Dans une scène d’ouverture où l’on voit (ou plutôt entend…) Dave et sa copine se disputer dans de multiples situations, on peut s’attendre à voir démarrer une comédie (voire même une comédie romantique) tout ce qu’il y a de plus banale. Toute l’installation du contexte, des personnages et de l’histoire se fait dans un univers rationnel, tangible, auquel on croit. Tout ça pour mieux retourner le récit lorsqu’on se retrouve pour la première fois dans la base militaire d’où les zombies vont s’échapper. Bien que le mélange des genres soit parfois un brin imparfait (la comédie est bien plus présente que l’horreur, reléguée au second plan), on se plaît à suivre les aventures improbables de Dave et de ce groupe d’enfants. On soulignera aussi les accents touchants qu’apporte le film dans certaines scènes (notamment vers la fin).
L’humour omniprésent est assez réussi dans l’ensemble, même si Josh Gad apparaît comme la figure principale des gags du film. On semble se reposer essentiellement sur lui pour rire. C’est certainement très drôle par instant, mais ça finit par tourner en rond à un moment (son personnage d’animateur vedette star des enfants qui ne peut plus les supporter est tout de même hilarant). Dans le rôle titre, Alexander England s’en sort admirablement bien. Il parvient à tirer son épingle du jeu malgré la place titanesque que prend Lupita Nyong’o (rien que sur les affiches du film, par exemple). Et à raison : elle est solaire dans cette comédie toute aussi solaire, qui ne manque pas de mordant. En résumé, Little Monsters est une proposition de comédie horrifique intéressante et sympathique. Le bon moment est assuré par un casting tantôt touchant tantôt hilarant (les enfants portent aussi de grandes scènes). Sur fond de Taylor Swift, Abe Forsythe met en scène un joli film parsemé de bonnes idées.
Titre Original: LITTLE MONSTERS
Réalisé par: Abe Forsythe
Casting : Lupita Nyong’o, Alexander England, Josh Gad…
Genre : Epouvante-Horreur, Comédie
Sortie le: 31 Octobre 2019
Distribué par: –
TRÈS BIEN
Catégories :Critiques Cinéma