Journal de Bord Cannes 2019 : Clap de fin
Ça y est, le festival de Cannes est fini. Un sentiment de mélancolie s’empare de tous les festivaliers, de se dire que même si c’était très fatigant, ben c’était quand même génial. Heureusement, il faisait beau à Paris.
Cette année, j’aurais donc vu 32 films, dont 12 qui ne faisaient pas partie de la Compétition, et critiqué quasiment la moitié (15). Pour une première année en presse jaune, je trouve que je m’en suis bien sorti ! Au final, trois films m’auront quasiment mis les larmes aux yeux (Matthias et Maxime, Une vie cachée et Portrait de la jeune fille en feu), et pas mal m’auront bien fait rire (Le daim, Parasite, Yves, … même le Jarmusch !). Bien entendu je ne suis jamais sorti de la salle, même si pour Une Grande Fille et Roubaix, une lumière je n’étais franchement pas loin.
Bref, en dernière conclusion du Festival avait lieu hier soir la cérémonie de clôture, à nouveau présentée par Edouard Baer. Pas vraiment de scandale ou de gamelles particulières à noter (Antonio Banderas a failli trébucher et Claire Denis a gueulé sur les applaudissements mais personne n’a entendu), en revanche plein de beaux discours : celui pour commencer du président du jury Alejandro González Iñárritu, et pêle-mêle ceux de Michael Moore (qui n’a pas tenu cinq secondes avant de faire une référence à Trump mais qui a vite embrayé en citant Picasso pour parler du rôle de l’art dans la société), Viggo Mortensen en français (grande surprise de le voir ici), ou encore le légendaire Sylverster Stallone, posant à côté de Mati Diop (eh oui, c’est ça aussi la magie de Cannes).
Comme beaucoup de monde sur la Croisette, mes pronostics pour les prix de la Compétition Officielle se sont révélés majoritairement faux. Et pour être honnête, je trouve ce palmarès globalement très décevant compte tenu de la haute qualité des films présentés. Bien sûr, tous ne pouvaient pas repartir avec un prix, mais certaines récompenses sont de mon point de vue aberrantes. Heureusement, la Palme d’or sauve les honneurs, et a permis à bon nombre de festivaliers de ressortir satisfaits de la cérémonie. Enfin, étant donné la lourdeur émotionnelle d’Hors Normes, le nouveau film du tandem Nakache/Toledano qui suivait la cérémonie, la satisfaction était toute relative. Mais sans plus attendre, voici les récompenses décernées lors de cette 72e édition du Festival de Cannes.
Compétition Officielle :
Palme d’or : GISAENGCHUNG (Parasite) réalisé par BONG Joon-Ho
Grand Prix : ATLANTIQUE (Atlantics) réalisé par Mati DIOP
Prix de la mise en scène : LE JEUNE AHMED (Young Ahmed) réalisé par Jean-Pierre & Luc DARDENNE
Prix du Jury (ex-aequo) : LES MISÉRABLES réalisé par Ladj LY, et BACURAU réalisé par Kleber MENDONÇA FILHO & Juliano DORNELLES
Prix d’interprétation masculine : Antonio BANDERAS dans DOLOR Y GLORIA réalisé par Pedro ALMODÓVAR
Prix d’interprétation féminine : Emily BEECHAM dans LITTLE JOE réalisé par Jessica HAUSNER
Prix du scénario : Céline SCIAMMA pour PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU (Portrait of A Lady On Fire)
Mention spéciale : Elia SULEIMAN pour IT MUST BE HEAVEN
Courts métrages :
Palme d’or : THE DISTANCE BETWEEN US AND THE SKY réalisé par Vasilis KEKATOS
Mention spéciale : MONSTRUO DIOS réalisé par Agustina SAN MARTÍN
Un Certain Regard :
Prix Un Certain Regard : A VIDA INVISÍVEL DE EURÍDICE GUSMÃO
(La Vie invisible d’Eurídice Gusmão / The Invisible Life of Eurídice Gusmão) de Karim AÏNOUZ
Prix du Jury : O QUE ARDE (Viendra le feu / Fire will come) d’Oliver LAXE
Prix d’interprétation : Chiara MASTROIANNI dans CHAMBRE 212 (On a magical night) réalisé par Christophe HONORÉ
Prix de la mise en scène : Kantemir BALAGOV pour BEANPOLE (Une grande fille)
Prix spécial du Jury : LIBERTÉ de Albert SERRA
Coup de cœur du Jury (ex-aequo) : LA FEMME DE MON FRÈRE (A Brother’s love) de Monia CHOKRI, et THE CLIMB de MICHAEL ANGELO COVINO
Mention spéciale du Jury : JEANNE (Joan of Arc) de Bruno DUMONT
Caméra d’or :
NUESTRAS MADRES réalisé par César DÍAZ présenté dans le cadre de LA SEMAINE DE LA CRITIQUE
Cinéfondation :
Premier Prix : MANO A MANOréalisé par Louise COURVOISIER
Deuxième Prix : HIĔU réalisé par Richard VAN
Troisième Prix (ex-aequo) : AMBIENCE réalisé par Wisam AL JAFARI et DUSZYCZKA réalisé par Barbara RUPIK
Catégories :Critiques Cinéma