Critiques

OSMOSIS (Critique Saison 1 Épisodes 1×01 – 1×02) Une série qui ne sait pas ce qu’elle veut être…

SYNOPSIS: Paris, dans un futur proche. La technologie a repoussé les frontières de l’imaginable en déchiffrant le code du véritable amour. Grâce aux données de ses utilisateurs obtenues via des micro-robots implantés dans leurs cerveaux, la nouvelle application « OSMOSIS » garantit avec certitude de trouver le partenaire idéal, et transforme le rêve ultime de trouver l’âme sœur en réalité.Mais y a-t-il un prix à payer lorsqu’on laisse un algorithme choisir l’homme ou la femme de notre vie ? Quand en échange de cet amour éternel, la technologie peut accéder aux recoins les plus intimes de notre esprit, et à nos souvenirs les plus secrets…

Avertissement: Seuls deux épisodes ont été présentés à la presse

Netflix et la France, ou la saga d’une mayonnaise qui, en dépit des louables efforts des deux partis, refuse de prendre ! Après un premier opus, Marseille, éviscéré par la critique, suivi de Plan Cœur, la tentative gentillette de faire une comédie romantique pour la nouvelle génération, voilà Osmosis, troisième série originale du géant du streaming, présentée cette année au Festival Série Mania. Adaptée de la web-série de Louis Chiche, qu’Arte Creative avait d’abord diffusée en 2015, créée par la scénariste Audrey Fouché (Les Revenants, Les Borgias), et soutenue par Capa Drama, la maison de production derrière Versailles et Braquo, Osmosis a des velléités de faire une entrée fracassante dans le cercle très fermé des séries dites “de genre” (comprenant principalement la science-fiction, l’horreur ou la fantasy). Bienvenue donc, dans le Paris du futur, où la technologie est tellement avancée et les gens tellement connectés que les relations humaines sont devenues tristement superficielles. Entrent en scène Paul Vanhove (Hugo Becker) et sa sœur Esther (Agathe Bonitzer) qui ont trouvé la solution à tous vos problèmes. Avec un système d’implants et de scanners, ils ont développé une application de dating qui garantit de vous trouver l’Amour, le seul, le vrai, celui dont parlent les poètes et que chantent les rockers. Enfin, ça, c’est surtout l’idée de Paul, qui y croit dur comme fer depuis que le logiciel « Osmosis » lui a fait rencontrer sa femme. Esther, elle, semble vouloir utiliser la technologie qu’elle a développé pour sauver leur mère, dont le cerveau ne marche plus très bien. Et bien sûr, règle de la télévision oblige, c’est alors qu’ils sont sur le point de lancer leur phase de bêta-test, que tout part en vrille.

L’équipe de production a visiblement apporté beaucoup de soin à l’élaboration de l’atmosphère de la série : de la palette de couleurs, aux éclairages vénusiens, aux décors futuristes et luxueux dans lesquels se prélassent les personnages. Malheureusement, tant de raffinement allié à un rythme beaucoup, beaucoup trop lent, donne rapidement à la série des allures de vidéo-clip pour vedette de la pop. Et si l’exécution est admirable, elle ne parvient pas à masquer les gros problèmes du script. Alors certes, seulement deux épisodes ont été montrés à la presse, et il y a toujours une chance que les scénaristes soient parvenus à corriger le tir dans les épisodes qui suivent, mais dans l’ensemble, on peut souvent dire beaucoup d’une série à partir de son pilote. Et le problème de base, c’est qu’Osmosis ne sait pas ce qu’elle veut être. Le ton oscille constamment entre la comédie romantique avec tous ces bêta-testeurs que Paul et Esther lâchent dans Paris pour aller trouver l’âme sœur, et le thriller de science-fiction, ou hacker, dangers indéfinis, et intelligence artificielle foisonnent. De manière générale, la série fonctionne beaucoup mieux quand elle se focalise sur les bêta-testeurs : le spectateur a l’occasion de découvrir la technologie en même temps qu’eux, de les voir peut-être tomber amoureux, peut-être se fourvoyer parce qu’ils ont tellement envie d’y croire, peut-être prendre le risque de ruiner les relations qu’ils ont déjà établies pour courir après un mythe. Le reste est un amalgame brouillon de règles qu’on enfreint avant même de les établir et de montées d’ego injustifiées au vu du contexte : pourquoi est-ce que Paul ment à sa sœur et à son associé sur ses conversations avec les investisseurs ? Comment la technologie fonctionne-t-elle exactement ? Quel est le rapport entre trouver l’Amour et implanter une mémoire artificielle pour aider quelqu’un dont le cerveau ne fonctionne plus ? Et pour une série qui se rengorge de parler de sentiments, on passe quand même beaucoup de temps en scènes de sexe, bien filmées certes, très jolies, très bien faites, mais qui n’apportent rien à l’histoire.

On comprend tout à fait comment le pitch de la série a pu plaire : un monde tellement accroc à la machine et à qui le contact humain fait cruellement défaut, un frère et une sœur qui sont unis par un but commun mais voient les applications de leur travail de manière diamétralement opposées, et un conflit permanent entre un cynisme bien établi et une certaine naïveté d’enfant, celle de vouloir croire que l’amour résout tout. Mais le passage des quinze minutes aux quarante-cinq ne s’est pas fait sans douleurs, laissant des trous béants en forme de point d’interrogation au milieu d’un fatras de fils narratifs divers et pas assez fouillés, d’autant plus difficiles à ignorer que les acteurs eux-mêmes n’ont pas l’air convaincus par les élucubrations qu’ils prononcent à l’écran. On croise les doigts pour que ça se passe mieux dans les épisodes 3 à 8, mais pour être franc, après les épisodes 1 et 2, on n’y croit pas vraiment.

Crédits: Netflix

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