SYNOPSIS: Pour David Sheff, la vie de son fils, Nicolas, un jeune homme billant, sportif, à l’esprit vif et cultivé, était déjà toute tracée : à ses 18 ans, Nic était promis à une prestigieuse carrière universitaire.
Mais le monde de David s’effondre lorsqu’il réalise que Nic a commencé à toucher à la drogue en secret dès ses 12 ans. De consommateur occasionnel, Nic est devenu accro à l’héroïne et plus rien ne semble possible pour le sortir de sa dépendance.
Réalisant que son fils et devenu avec le temps un parfait étranger, David décide de tout faire pour le sauver. Se confrontant à ses propres limites mais aussi celles de sa famille.
Avec pudeur, le réalisateur se pose en observateur attentif des ravages de la drogue et détaille non seulement le parcours d’un junkie fait de up and down avec tantôt l’espoir chevillé au corps de s’en sortir, tantôt le recours aux mensonges et aux manipulations affectives et tantôt aux périodes d’accalmie suivies des rechutes quasi inévitables, mais également la bataille acharnée d’un père fait également de hauts et de bas pour sauver son enfant. Mais le film ne dénonce pas uniquement un fléau de façon manichéenne. Il démontre aussi l’effet domino qu’une telle addiction destructrice opère sur la cellule familiale. Alternant les désarrois conjugués du père et du fils, le rejet qu’ils finissent par faire l’un de l’autre malgré la complicité qui les unit et l’amour indéfectible qui les lie, My Beautiful Boy est un mélodrame pur sucre mais jamais dégoulinant et au contraire bouleversant et particulièrement fort posant le spectateur non pas en voyeur mais en témoin ému d’une viscérale relation filiale. Aussi dure soit t-elle cette histoire ne cherche pas à être romancée à outrance via des effets dramatiques trafiqués mais prend racine dans une veine réaliste qui donne tout son sens au projet. Comme Ben is Back mais en étant moins programmatique, My Beautiful Boy dresse un tableau terrifiant et prend tout son sens grâce à l’interprétation de deux acteurs en état de grâce que le réalisateur suit au plus près.
Timothée Chalamet n’en finit pas de confirmer les espoirs placés en lui depuis Call me by your name. Il parvient, sans en faire trop à être tout à la fois perdu et manipulateur, donnant à son personnage une douleur et un mal être saisissant. Face à lui, Steve Carell est encore en train de prendre une nouvelle dimension. Il confère à ce père qui tâtonne en se demandant sans cesse ce qu’il a pu faire de mal, des éclairs d’humanité littéralement déchirants faisant passer une quantité infinie de frissons. Si les rôles secondaires sont moins mis en avant, il n’en reste pas moins que les interprétations de Kaitlyn Dever et de Maura Tierney donnent une véritable épaisseur à l’ensemble et sont pour beaucoup dans la profondeur que le film diffuse. Mais plus qu’une descente aux enfers My Beautiful Boy est un plongeon dans l’entrelacs d’une histoire d’amour déchirante entre un père et son fils portée par deux acteurs au diapason l’un de l’autre qui nous emportent sur des sommets d’émotion! Derrière la caméra Felix Van Groeningen confère à l’ensemble une bouleversante mélancolie grâce aussi à ses choix musicaux réussis et démontre que son aventure américaine est d’une parfaite cohérence avec son parcours.
Titre Original : BEAUTIFUL BOY
Réalisé par: Felix Van Groeningen
Casting: Steve Carell, Timothée Chalamet, Maura Tierney…
Genre: Drame
Sortie le: 06 février 2019
Distribué par : Metropolitan FilmExport
EXCELLENT
Catégories :Critiques Cinéma