SYNOPSIS: Un quinquagénaire est victime d’un mal de dos fulgurant. Tous les médecins, les radiologues et les ostéopathes du monde ne peuvent rien pour lui : la racine de son mal est psychologique. Mais de son travail, de sa femme ou de sa famille, que doit-il changer pour aller mieux ?
Libre adaptation par Jean-Pierre Améris du court roman de David Foenkinos, Je vais mieux, on espérait secrètement que le réalisateur touchant des Émotifs Anonymes ne poursuivrait pas dans la veine d’Une famille à louer, ratage XXL de 2015 avec Virginie Efira et Benoit Poolvoerde. Produit par Dominique Faruggia pour EuropaCorp, le premier tiers du film laisse pourtant craindre une de ces comédies formatées qui pullulent sur les écrans français et dont on a plein le dos. Heureusement, après des débuts poussifs une seconde partie débloque la singularité d’Améris qui pose enfin un regard bienveillant sur des personnages qui semblent de prime abord être écrits à la truelle. Mais cela arrive bien trop tard alors que pourtant entre Foenkinos et Améris existe apparemment une même manière de raconter des histoires avec sincérité et en posant sur leurs contemporains un regard empreint d’humanité.
Sur le mal du siècle comme métaphore du malaise d’un homme qui ne sait pas exprimer ses frustrations, Je vais mieux avance pourtant cahin-caha comme ployant sous le poids d’un malaise que le film ne parvient à éradiquer que trop parcimonieusement. Sans jamais transcender son récit car manquant de finesse le film, comme son personnage principal, souffre et ne connait que de brefs moments d’accalmie lorsqu’il parvient enfin à revêtir plus de densité, à faire en sorte que les personnages soient plus aériens et que la légèreté côtoie l’onirisme. Mais en se privant d’une fantaisie mieux répartie, Jean-Pierre Améris livre un film sympathique mais par trop anecdotique. Fort heureusement il s’est adjoint les services de trois stradivarius qui font ce qu’ils peuvent pour que l’on soutienne notre attention. Eric Elmosnino, Judith El Zein et Alice Pol sont parfaits dans cet univers à la fois doux-amer, tendre et cocasse déployant une justesse impeccable mais le film ne profite pas suffisamment de leur talent si ce n’est un face-à-face mémorable entre Elmosnino et El Zein et une scène romantique extrêmement réussie entre Elmosnino et Pol. La présence d’Ary Abittan qui manque souvent singulièrement de subtilité (même s’il fait preuve ici d’un peu plus de sobriété) n’est pas une des meilleures idées de casting du film mais les autres personnages périphériques sont incarnés par des comédiens attachants comme François Berléand, Henri Guybet, Lise Lametrie et la lumineuse Maud Baecker et on ne fera pas la fine bouche devant leurs prestations.
Las, la mise en scène d’Améris illustrative et fonctionnelle ne permet pas non plus au film de trouver un second souffle quand le manque d’emballement se fait sentir. Deux très jolies scènes de tendresse entre deux amants et un père et sa fille nous font lever un œil intrigué, nous faisant croire que peut-être le film va raccrocher en dernière minute un supplément d’âme mais ça reste malheureusement un feu de paille. Ni indigne, ni réussi, Je vais mieux est malheureusement dispensable et le pire c’est que l’on ne sait trop à qui en imputer la faute. Au scénario qui manque de densité, à la réalisation qui manque de rythme, aux comédiens qui manquent de grain à moudre? Sans doute un peu tout ça à la fois mais si Je vais mieux ne vous fera pas forcément vous sentir mal, il y a peu de chance qu’après l’avoir vu, il ait des effets sur la longueur.
Titre Original: JE VAIS MIEUX
Réalisé par: Jean-Pierre Améris
Casting : Eric Elmosnino, Judith El Zein, Alice Pol…
Genre: Comédie
Sortie le: 30 mai 2018
Distribué par: EuropaCorp Distribution
PAS GÉNIAL
Catégories :Critiques Cinéma