Critiques Cinéma

TRANSFORMERS : L’ÂGE DE L’EXTINCTION (Critique)

SYNOPSIS: Quatre ans après les événements mouvementés de « Transformers : La Face cachée de la Lune », un groupe de puissants scientifiques cherche à repousser, via des Transformers, les limites de la technologie. Au même moment, un père de famille texan, Cade Yeager, découvre un vieux camion qui n’est autre qu’Optimus Prime. Cette découverte va lui attirer les foudres d’un certain Savoy, dont le but est d’éliminer les Transformers. Pendant ce temps, le combat entre les Autobots et les Décepticons refait surface… 

Après Transformers : Dark of the Moon Michael Bay avait annoncé son retrait de la franchise à laquelle à l’exception de Pain and Gain il se consacre exclusivement depuis 7 ans. Des rumeurs de reboot se firent jour mais bien vite la major à la montagne annonçait le retour du Bayster à la barre d’un nouveau volet qui certes ne reprend aucun membre du casting original et re-designe (un peu) ses robots vedettes mais peut difficilement prétendre au titre de reboot. D’une part le scénario continue la trame narrative du précédent (même si le marketing martèle « Les règles ont changé »), se base sur les conséquences de la bataille de Chicago mais surtout la continuité est totale puisque cette franchise se confond avec son AWESOME réalisateur… Certes celui-ci à d’abord donné une explication « sociale » à son retour expliquant que la Paramount n’avait pas de blockbuster prévu pour cet été et risquait de mettre au chômage des centaines de techniciens que Bay aiment tant (il y a une part de vérité car on néglige souvent l’aspect industriel d’Hollywood). Mais des interviews laissèrent apparaître une autre vérité. Bay déclarant ne pas vouloir voir arriver un réalisateur inexpérimenté qui avec un casting de seconde catégorie aurait gâché sa franchise. On voyait mal la major confier sa franchise la plus lucrative à un inconnu et nous avions du mal à imaginer une catégorie d’acteurs en dessous de Rosie Huntington-Whiteley et Josh Duhamel! En fait dur de se séparer d’une franchise après le septième plus gros succès de tous les temps tout de même!

Donc exit l’agaçant Shia Leboeuf, ses (encore plus agaçants) parents et bonjour Cade Yeager (Mark Wahlberg) inventeur texan, sa fille adolescente Tessa (Nicola « mini-short/ teint orange » Peltz) et son boy-friend Shane Dyson (Jack Reynor) pilote de course que le protecteur Cade voit d’un mauvais œil. C’est quand il ramène chez lui l’épave d’un camion trouvé dans un cinéma abandonné (l’occasion pour Bay de faire de l’humour « meta » sur le cinéma d’aujourd’hui fait uniquement de suites et de remakes) qu’il va attirer l’attention d’une mystérieuse agence gouvernementale qui traque les Transformers car ce camion n’est autre qu’Optimus Prime ! On reconnaîtra dans ce nouveau trio de héros humains la transplantation de la dynamique d’Armageddon entre Bruce Willis, Liv Tyler et Ben Affleck qui nous vaut des séquences d’Americana pure à la Norman Rockwell (les champs ! les drapeaux américains ! les drapeaux américains! les drapeaux américains ! les drapeaux américains! etc..) que Bay n’avait plus filmé ainsi justement depuis son film d’astéroïde. Ce n’est d’ailleurs pas le seul emprunt à sa propre filmographie tant le film pourrait être un « Greatest Hits » du réalisateur : un méchant humain vétéran des opérations secrètes voulant se venger comme dans The Rock, l’attaque de Hong Kong comme celle de Chicago dans le 3 entre autres …

La première heure est d’ailleurs la plus réussie depuis le premier volet. Il prend le temps de nous attacher aux nouveaux personnages, introduit posément les enjeux, l’humour y est moins gras et même le sidekick comique supportable. Pour la première fois nous avons un antagoniste intéressant ( le point faible de la série à notre avis) en la personne de LockDown un Transformer chasseur de primes affilié ni aux Autobots (les gentils!) ni aux Decepticons (les méchants!) qui aide les humains à traquer ses congénères en échange d’Optimus pour le compte de mystérieux commanditaires. Son introduction nocturne au milieu d’une opération commando (à la The Rock) est marquante. Même les nouveaux Autobots Hound (John Goodman) Drift (Ken Watanabe) et Crosshairs (John DiMaggio) sont un peu plus intéressants … C’est d’ailleurs un plaisir de retrouver Bay dans des scènes d’action n’impliquant pas de robots avec des poursuites, des fusillades classiques. Il inaugure un nouveau plan culte, celui d’un méchant se « mangeant » la roue d’une voiture de rallye au ralenti et offre une scène représentant le summum du cinéma de Bay dans laquelle nos héros fuient en slow-motion ce qui peut être décrit comme des explosions DANS des explosions en un mot AWESOME !

A partir du moment où nos héros s’introduisent dans le siège de l’entreprise de Joshua Joyce (Stanley Tucci) un « Steve Jobs like » qui a découvert le secret du métal métamorphe qui compose les Transformers, métal (le Transformium duh!) qu’il compte utiliser pour créer sa propre armée de robots, le film retombe et perd le fil de sa narration. Lockdown est intriguant mais dés qu’il n’est plus à l’écran l’opposition incarné par le méchant Galvatron avatar du Megatron des épisodes précédents et chef des neo-Transformers est bien fade. Bay multiplie tout de même les plans de fous, les images d’Amir Mokri sont somptueuses et on a droit à quelques scènes impressionnantes comme la visite du vaisseau de Lockdown et l’évasion vertigineuse de nos héros. Bay se repose sur le bagout de Mark Wahlberg et a la chance de compter sur un excellent Stanley Tucci. Tucci qui réussit là où des acteurs prestigieux comme John Turturro et surtout John Malkovich s’étaient ridiculisés dans des personnages grotesques, arrive à insuffler une ironie acerbe et ses réactions sont vraiment drôles son « OH MY GOD! » quand des bateaux tombent du ciel est notamment d’anthologie. Le final en Chine veut évoquer celui fantastique de Dark of the Moon reprenant même des figures de celui-ci (Optimus Prime découpant d’un même coup d’épée trois adversaires) mais est hélas bien plus proche de celui pas fameux de Revenge of the Fallen. Là où on avait 40 minutes d’action non stop parfaitement scénarisées (et oui l’action pour être efficace se doit d’avoir une narration rigoureuse) on se retrouve face à un barrage pyrotechnique masquant mal l’absence d’action réelle et destiné à attendre le duel final.

On nous dit que nos héros sont encerclés par cinquante Neo-Decepticons mais on voit surtout Hound faire feu en plan serré. Quand aux Dinobots (des robots qui se transforment en …dinosaures) que semble t-il les fans attendaient, leur introduction est bâclée dans les 20 dernières minutes. Leur fonction est floue à part bien sûr d’être l’occasion de marquer l’histoire avec un plan où OPTIMUS PRIME AVEC UNE ÉPÉE CHEVAUCHE UN ROBOT DRAGON/TYRANNOSAURE SUR LA MURAILLE DE CHINE! Surnagent néanmoins quelques scènes comme le combat très cinéma Hong-Kongais qui oppose Wahlberg à Savoy (Titus Welliver) l’homme de main du bad-guy humain Attinger (Kelsey Grammer) sur les flancs d’un gigantesque HLM chinois, les combattants sautant de climatiseurs en climatiseurs ou bien cette scène qui voit le vaisseau ennemi aspirer à l’aide d’un méga-aimant voitures, bateaux et constructions. Conclusion: Avec Transformers l’Age de l’extinction, Michael Bay nous fait un peu son « best-of » avec une excellente première heure, ensuite le film se perd un peu souffrant de déjà vu, même si le Bayster assure le quota de destruction de masse à une échelle qu’il est le seul à maîtriser.

Titre Original : TRANSFORMERS : AGE OF EXTINCTION

Réalisé par: Michael Bay

Casting: Mark Wahlberg, Stanley Tucci, Nicola Peltz…

Genre: Action, Science fiction

Sortie le: 16 juillet 2014

Distribué par : Paramount Pictures France

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