Au fil des visionnages ou des revisionnages, réflexions sur le cinéma d’hier, d’aujourd’hui ou de demain
Lundi 19 février 2018
Tucker Et Dale Fightent Le Mal
Avec son duo-titre attachant et son pitch sympa, basé sur un quiproquo cocasse bâti sur les apparences trompeuses et les archétypes qu’on peut attribuer, à tort, aux gens selon nos représentations collectives issues de la pop culture, Tucker Et Dale Fightent Le Mal s’avère plutôt fun. J’aime le ludisme de l’entreprise et la manière dont le réalisateur détourne, en s’amusant, les poncifs et clichés inhérents au sous-genre du « slasher en forêt », mais in fine, j’ai l’impression d’un film inachevé, qui sous-exploite son high concept et aurait mérité meilleur traitement. Disons qu’en l’état, Tucker Et Dale Fightent Le Mal (quelle traduction de merde sérieusement !) est un film sincère et divertissant, mais c’est très en dessous d’un Shaun Of The Dead (si on reste dans l’idée d’une comédie détournant avec humour les codes d’un sous-genre horrifique).
Mardi 20 février 2018
Vampires






C’est la deuxième fois en un an que je revois La Folle Journée de Ferris Bueller de John Hughes, et c’est toujours aussi rigolo et pertinent dans sa manière d’évoquer la soif de liberté d’un lycéen, et la lutte contre la pression sociale à l’adolescence. Je ne serai pas étonné d’apprendre un jour que le petit instant de comédie musicale du film, sur le char du défilé, a inspiré Marc Webb pour sa séquence dans (500) jours ensemble. Marrant aussi comme il y a déjà plein de détails de Home Alone dans La Folle Journée de Ferris Bueller : le mannequin humain utilisé pour faire croire à un visiteur que quelqu’un est dans la pièce afin de le dissuader d’entrer, le piège devant une fenêtre, l’imitation au téléphone d’un adulte par un mineur, le personnage qui passe la tête dans une trappe de passage pour chien d’une porte d’entrée, le montage cut sur le cri entendu très loin aux alentours … etc etc. Dommage qu’Alan Ruck, inoubliable Cameron dans La Folle Journée de Ferris Bueller n’ait pas connu une carrière plus prestigieuse par la suite. En dehors de son apparition dans Speed et de son rôle de Rabbit dans l’excellent Twister bien sûr. Sinon j’aime aussi beaucoup la manière dont Hughes poursuit le travail réflexif de Breakfast Club sur la thématique des liens parents-ados (ou plutôt l’absence de liens justement).
Bienvenue à Gattaca
Revu Bienvenue à Gattaca, qui se dessine comme une dystopie intelligemment écrite et toujours aussi pertinente aujourd’hui, portée par un quatuor de comédiens au sommet. Le film me fait penser à Spielberg par moments : AI (la rivalité au sein d’une fratrie, l’espèce de froideur de la société futuriste, la question de l’eugénisme) et Minority Report (l’échange d’identité pour duper les contrôles ADN de l’État, le prénom Lamar). Le budget de Bienvenue À Gattaca est modeste mais ce n’est jamais un problème, Andrew Niccol parvient à exposer et traiter ses enjeux simplement et clairement, sans esbroufe et avec ce qu’il faut de gravitas.
Dimanche 25 février 2018
Les Aventures de Jack Burton dans les Griffes du Mandarin
Immense plaisir de revoir Les Aventures de Jack Burton dans les Griffes du Mandarin sur grand écran, dans sa copie d’origine. Film ultra récréatif, fun et drôle, au rythme trépidant, super hommage aux mythes et aux légendes chinoises. En d’autres mains, le film aurait pu être un nanar mais il ne l’est jamais, on devine ici l’amour de John Carpenter pour tout un pan de la culture asiatique (notamment Zu Les Guerriers de La Montagne Magique). Il y a tellement de trucs cools dedans : le look des personnages, le bestiaire, les décors traversés, le Pork-Chop Express, les chorégraphies de combats, le fight Egg Shen/Lo Pan pendant le climax. Carpenter continue par ailleurs de se réapproprier les codes du western en les transposant de manière totalement jubilatoire dans un univers fictif : la fusillade-duel au début dans Chinatown, et l’amitié Wang Chi et Jack Burton. C’est un réservoir inépuisable à punchlines cultes et à images au fort pouvoir suggestif et ensorcelant
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