SYNOPSIS: The Greatest Showman célèbre la naissance du show-business et l’émerveillement que l’on éprouve lorsque les rêves deviennent réalité. Inspirée par l’ambition et l’imagination de P.T Barnum, voici l’histoire d’un visionnaire parti de rien qui a créé un spectacle devenu un phénomène planétaire.
Créateur d’un musée à son nom puis d’un spectacle se déroulant sous un chapiteau, avant de devenir le cirque Barnum puis considéré comme l’inventeur du show-business, il n’y avait qu’une fine marge avant qu’Hollywood ne s’inspire plus ou moins librement de la vie de P.T. Barnum. On aurait pu s’attendre à un biopic s’appesantissant sur la vie miséreuse d’un gamin qui à force de conviction s’est hissé sur les plus hautes marches du succès et de la notoriété, mais c’est un scénario très romancé qui sert de fil d’ariane au premier long métrage de Michael Gracey écrit par Bill Condon (La Belle et la Bête) et Jenny Bicks (Rio 2). En renonçant à respecter scrupuleusement la chronologie et la précision de la reconstitution pour privilégier l’émerveillement provoqué par les spectacles montés par Barnum, le film se coupe d’une dramaturgie qui aurait pu l’emmener sur les plus hautes cimes mais s’impose comme un grand spectacle à la fois électrisant et enthousiasmant où chaque numéro fait taper du pied et grouiller les papillons dans le ventre . En s’affranchissant des réalités historiques mais en conservant la base de l’existence de cet incroyable artiste et homme d’affaires, la liberté créative est telle qu’on ne juge plus les détails mais les ornements. Initié par le producteur Laurence Mark qui a eu l’idée du sujet en voyant Hugh Jackman présenter les Oscars 2009, le projet a nécessité sept ans de développement, laps de temps durant lequel Michael Gracey réalisateur de clips et de pubs (dont un spot avec l’acteur australien) s’est joint au film.
Dans un style visuel bigarré mélange d’influences rétro et modernes et une science du rythme et du mouvement bluffante, The Greatest Showman trouve la combinaison gagnante entre le travail d’un Baz Luhrmann (Moulin Rouge), l’influence du Freaks de Tod Browning et de Sous le plus grand chapiteau du monde de Cecil B. DeMille, le tout enrobé par une musique proprement géniale due notamment aux magiciens de La La Land, Benj Pasek et Justin Paul, irrésistibles dès lors qu’il s’agit de mixer rock et pop, tout en vouant un vrai respect aux musicals de Broadway. Chaque numéro chanté est une réussite exceptionnelle, donnant la sensation d’assister à un show ébouriffant qui soulève l’enthousiasme. C’est aussi là où le bât blesse car la dramaturgie semble trop dépouillée pour avoir suffisamment de densité. Dès que le récit pourrait s’emballer par la force des situations, celles-ci se retrouvent en arrière-plan derrière des chansons qui font décoller les harmonies. En adoptant cette architecture propre aux comédies musicales de Broadway mais bien moins usitées sur grand écran, Michael Gracey prend le risque de désarçonner le public qui attend un film construit sans doute plus basiquement. Si certains resteront hermétiques à tout l’aspect show off et pour le coup auront un mal fou à s’immerger dans le film, ceux qui sauront lever ces réserves se régaleront à intervalles réguliers d’un sens de l’entertainment qui laisse les yeux écarquillés.
Autour de Hugh Jackman c’est le carton plein, grâce à une distribution totalement homogène permettant une large typologie de personnages, des freaks qui composent la troupe de Barnum en passant par les personnages de Phillip Carlyle, incarné par Zac Efron, et celui de Anne Wheeler (Zendaya) créés spécifiquement pour l’écran ainsi que ceux joués par la magnétique Rebecca Ferguson et la toujours impeccable Michelle Williams. Chacun apporte son talent vocal ou d’entertainer pour participer à la symbiose globale et offrir un spectacle musical décomplexé et qui assume son parti pris de bout en bout sans chercher à digresser pour se racheter un semblant de respectabilité dont l’entreprise pourrait souhaiter se prévaloir. The Greatest Showman est un film sucré, coloré et emballant et on ne frise jamais l’indigestion même quand les numéros musicaux s’enchainent sur un rythme frénétique. La mise en scène est à l’avenant, bénéficiant d’une fluidité et d’un découpage qui laissent pantois et si ce n’est peut-être pas toujours très fin en terme d’écriture et que ça manque parfois d’un peu de nuances et de liant, il y a une telle générosité qui transpire de l’ensemble que le film avance sur son fil tel un funambule et parvient miraculeusement à échapper à la chute. Quant à Hugh Jackman, qui tutoie la perfection, que dire si ce n’est qu’il est « the right man at the right moment ». Un tel showman ne pouvait être que greatest.
Titre Original: THE GREATEST SHOWMAN
Réalisé par: Michael Gracey
Casting : Hugh Jackman, Michelle Williams, Zac Efron …
Genre: Comédie musicale, Drame
Sortie le : 24 janvier 2018
Distribué par: Twentieth Century Fox France
TRÈS BIEN
Catégories :Critiques Cinéma
2 réponses »