Critiques

MARVEL’S THE PUNISHER (Critique Saison 1) Une approche percutante…

SYNOPSIS: Après s’être vengé de ceux responsables de la mort de sa femme et de ses enfants, Frank Castle décèle un complot qui va bien plus loin que le milieu des criminels new-yorkais. Désormais connu à travers toute la ville comme The Punisher, il doit découvrir la vérité sur les injustices qui l’entourent et touchent bien plus que sa seule famille. 

On l’attendait depuis son apparition (très remarquée) dans la saison deux de Daredevil et voilà qu’enfin, près d’un an et demi plus tard, The Punisher arrive sur nos écrans. Vu le succès phénoménal du démon de Hell’s Kitchen, Netflix aurait été bien bête de passer sur l’occasion qui s’offrait de créer un spin-off sur ce personnage des plus charismatiques. Tandis que Daredevil et Elektra affrontent La Main sur les toits de New York en mars 2016, la compagnie de streaming américaine se met à la recherche d’un showrunner pour leur nouveau projet, alors en phase dite de « développement ». C’est Steve Lightfoot (Hannibal, Narcos) qui décroche le job en avril et dans la foulée, Netflix annonce qu’ils ont commandé treize épisodes, confirmant au passage que Jon Bernthal reprendrait son rôle de Frank Castle, justicier aux méthodes peu subtiles, mais diablement efficaces. On se replonge donc avec délice dans l’univers périlleux des séries Marvel, beaucoup plus sombres que les longs métrages du MCU (Marvel Cinematic Universe) avec un anti-héros brute de pomme hautement sympathique malgré ses tendances violentes.

Chronologiquement, la série se situe quelque part après la deuxième saison de Daredevil et quelque temps après la fin de Defenders. On ne pourra pas vous en dire plus, en partie parce que le scénario prend un malin plaisir à brouiller les pistes, mais aussi pour éviter les spoilers. On se contentera de noter que Karen Page (Deborah Ann Woll) apparaît dans plusieurs épisodes, et que les évènements des dernières saisons ne l’ont pas laissée sans séquelles. Côté nouveau venus, on fait la connaissance de Curtis (Jason R. Moore), un ami de Frank qu’il a connu au temps où ils étaient tous les deux dans les Marines, celle de Micro (Ebon Moss-Bachrach, tellement doué pour jouer les farfelus), un hacker quelque peu bouffi de son propre génie, et de Dinah Madani (Amber Rose Revah), agent de Homeland Security qui se pose beaucoup de questions quant aux anciennes activités de Frank et de ses amis militaires. L’épisode pilote pose alors la pierre angulaire de la saison, la Grande Histoire, celle qui va se pencher sur les années que Frank a passé à commettre des actes de violences insensées au service de son pays, et tout ce qui va avec : corruption des supérieurs, innocentes victimes prises aux piège d’un système qu’elles ne maîtrisent pas, et les traumatismes subis par notre héros, peut-être le plus victime de tous et le plus furieux. Parce que si les parallèles se tissent assez vite entre les personnages, Frank est incontestablement celui qui prend, d’un point de vue narratif, la voie la plus intéressante ; dans ce labyrinthe de bureaucratie et de corruption qu’on appelle la justice, l’approche du Punisher n’est sans doute pas la plus conforme aux règles sociales, mais c’est, de loin, la plus percutante.

Stylistiquement, The Punisher reste fidèle à l’esthétique de Daredevil : plans sombres où le visage du héros n’est éclairé que par les néons d’un bar minable et poussiéreux, hémoglobine qui gicle sur les angles en béton des gratte-ciels de Manhattan et une certaine propension à se lâcher sur le symbolisme, comme en témoigne la scène d’exposition qui nous montre Frank en train de lire Moby Dick, clin d’œil hyper discret aux tendances obsessives du protagoniste. Mais ce qui frappe le plus dans The Punisher, c’est le regard cynique et presque entièrement dénuée de sentiment que le script pose sur la violence : un homme sans superpouvoirs et sans foi aucune en la justice de son pays, qui décide de régler ses problèmes de façon ultra-violente, bien qu’il connaisse parfaitement les effets de ce genre de stratégie puisque c’est en effet la mort brutale de sa famille qui a transformé Frank Castle, incapable de vivre avec sa douleur et de faire son deuil calmement en machine à tuer. On ne peut que s’incliner devant la performance de Jon Bernthal, complètement habité par son personnage, mélange de force primitive et de souffrance profonde, qui vaut, à elle seule, de voir tout le reste de la série, peut-être même plus d’une fois.

Crédits : Netflix

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