MISSION PAYS BASQUE (Critique)

Par Fred Wildgunslinger le juillet 14, 2017 • ( Poster un commentaire )

SYNOPSIS : Sibylle, jeune Parisienne aux dents longues, entend briller dans ses nouvelles fonctions professionnelles en rachetant une quincaillerie au Pays Basque afin d’y implanter un supermarché. Elle s’imagine avoir « roulé » le vieux propriétaire mais ce dernier est sous curatelle. Sibylle doit donc faire affaire avec Ramon, le neveu, pour récupérer son argent et signer au plus vite. Sinon, c’est le siège éjectable assuré. Elle va rapidement s’apercevoir que les basques n’ont pas l’intention de se laisser faire par une parisienne, si jolie soit-elle.

Mission Pays Basque est ce genre de films qu’on va voir tout en sachant qu’on ne verra sans doute pas un très bon film. Dès lors, deux possibilités s’offrent à vous : soit le pressentiment se confirme, soit on se retrouve sous le charme d’un petit film agréable. Malheureusement, cette comédie d’été appartient à la première catégorie et se révèle même être un mauvais film, agrémenté de plusieurs défauts rédhibitoires. Bien qu’emmené par une Élodie Fontan (vue dans Babysitting 2 et Alibi.com) énergique et souvent convaincante, le premier souci réside dans le casting puisqu’à de rares exceptions près, le jeu et le sens de la comédie de la plupart des acteurs se révèlent catastrophiques. Tirent leur épingle du jeu malgré des personnages caricaturaux Nicolas Bridet, Damien Ferdel et Barbara Cabrita et dans une moindre mesure Daniel Prévost. Les autres acteurs récitent leurs répliques de façon grotesque et parviennent à plomber des gags déjà maladroits dans leur écriture et toujours prévisibles.

Mal récurrent des comédies françaises beaucoup trop nombreuses sur nos écrans chaque année, le choix du casting, qui donne l’impression que le vivier d’acteurs français n’est pas assez conséquent pour que tous les personnages soient crédibles à l’écran…ce qui n’est évidemment pas le cas et relève davantage de mauvais choix ou d’une mauvaise direction d’acteurs. Florent Peyre, qui campe le second personnage le plus important de l’histoire est souvent sur le fil. Même si on sent que l’acteur a un certain potentiel, on ne croit jamais vraiment en son personnage dont les choix sont prévisibles et les réactions souvent excessives. Sans être vraiment mauvais, Florent Peyre n’est pas tout à fait à la hauteur d’un premier rôle.

Ne tirons pas sur l’ambulance à tout va, parce que le second écueil du film, son écriture, n’aide sans doute pas les acteurs à s’exprimer au mieux. Le scénario est un empilement de clichés tout aussi grotesques les uns que les autres, mettant en avant une opposition entre le style de vie parisien et provincial. D’un côté les méchants parisiens avides de pouvoir et d’argent, incapables de sentiments, nombrilistes et prêts à faire passer leur carrière avant leur vie de couple ou de famille. De l’autre côté, les gentils provinciaux qui ont compris le vrai sens de la vie, qui savent comment être heureux grâce à leurs traditions et qui vont faire prendre conscience de tout ça à l’héroïne. Aucune surprise donc dans ce scénario cousu de fil blanc et vu un nombre incalculable de fois. Pire encore, on n’hésite pas à ajouter des clichés sur les terroristes basques, le sexe, le paternalisme ou encore le romantisme des hors-la-loi au grand cœur. Résultat des courses : on s’ennuie rapidement puisqu’on sait exactement ce qu’il va se passer et on ne rira jamais devant des gags éculés et eux aussi bien trop prévisibles.

Mission Pays Basque aurait pourtant pu être un film acceptable, s’il était parvenu à se débarrasser de ses clichés et s’il avait misé sur un charme plus naturel des décors et des traditions basques. La recette, bien qu’éprouvée, aurait pu fonctionner grâce à une meilleure écriture. Cette comédie ressemble plus à un (télé)film destiné à une diffusion sur TF1 qu’à autre chose et il n’est donc guère conseillé de s’aventurer en salles pour la voir.