Critiques Cinéma

PHANTASM (Critique)

3,5 STARS TRES BIEN

SYNOPSIS: Orphelin depuis peu, Mike découvre que des faits étranges se déroulent dans le cimetière de Morningside. Il remarque un croque-mort à l’allure sinistre porter des cercueils comme s’il s’agissait de simples boîtes de carton, puis de petites créatures encapuchonnées aux activités pas moins suspectes… Effrayé mais curieux, aidé de son ami Reggie, Mike cherche à savoir ce qui se passe réellement. Il n’est pas au bout de ses surprises.

En 1979 sortit un de ces films d’horreur fauchés dont le destin bascule grâce au talent et l’imagination de son metteur en scène et au casting d’un bogeyman (Angus Scrimm) qui marque les esprits. Sans cette fragile alchimie, Phantasm serait probablement venu se ranger sur l’étagère des séries B à la frontière du Z que l’on se repasse en dessert d’un menu bière pizza partagé avec des amis. Le succès public de Phantasm fut tel qu’il généra plusieurs suites (d’une qualité inégale et à la vérité assez dispensables) dont trois réalisées par Don Coscarelli  (seulement scénariste de  Phantasm V) qui aura acquis, dès le premier volet de ce qui allait devenir une des grandes sagas horrifiques de l’histoire du cinéma, une aura qui, près de 40 ans plus tard lui permet d’occuper une place privilégiée dans le cœur de nombreux cinéphiles amateurs d’objets bizarres.

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Si Phantasm est avant tout une excellente série B, il serait injuste et incomplet de ne la voir que sous cet angle. Don Coscarelli, pour sa première incursion dans le genre, poursuit son exploration de l’adolescence qui était déjà au cœur de ses deux premier films: Jim the World’s Greatest (1976) et Kenny & Company (1976) dans lequel on découvrit A. Michael Baldwin, trois ans avant le rôle de Mike qui le rendit célèbre et lui colla à la peau, au point qu’il repris ce rôle dans chacune des quatre suites.

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Phantasm se place  d’abord du point de vue de Mike,  un adolescent orphelin dont l’un des frères vient de se faire assassiner, pendant un rapport sexuel avec une mystérieuse jeune femme blonde dont le personnage de Catherine Tramell (Sharon Stone) dans Basic Instint s’est peut être  inspiré. C’est  à travers lui que l’on découvre le comportement inquiétant de cet étrange croque mort / croque mitaine, à la voix caverneuse et au physique très imposant, qui officie pendant les funérailles de son frère. Il pourrait tout à fait être une vision cauchemardesque issue du trauma d’un jeune garçon qui, après avoir perdu ses parents, doit à nouveau se confronter avec la mort. Angus Scrimm trouva là le rôle de sa vie, qu’il repris dans chacune des suites jusqu’à son décès en 2016. Il est l’incarnation de la peur universelle de la mort et de nos interrogations sur ce qu’il peut ensuite advenir de nous et de nos proches. Il est indiscutablement l’une des principales raisons du succès du film. Pour mesurer l’impact de ce personnage sur des générations de cinéphiles, il faut se souvenir que JJ Abrams qui est un grand fan du film (dont il supervisa la restauration) et de son inoubliable Tall Man, lui offrit un rôle dans Alias et lui rendit un hommage avec le personnage de Captain Phasma dans Star Wars: The Force Awakens. Don Coscarelli joue beaucoup sur la grande taille de son acteur, l’accentuant par des contre plongées ou des vêtements légèrement trop courts pour lui. Il fait de chacune de ses apparitions à l’écran un pur moment d’effroi dans la lignée des grands classiques du cinéma d’horreur des années 30, ce Tall Man étant tout aussi effrayant que le Frankenstein immortalisé par Boris Karloff.

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A mesure qu’il lève le voile sur son intrigue et les sombres desseins de son bogeyman, auquel Mike et son grand frère Jody (Bill Thornburry) vont se confronter, Don Coscarelli peuple son film de visions aussi stupéfiantes que traumatisantes qui ont moins vocation à servir la narration qu’à venir nourrir les cauchemars de ses spectateurs. Les longs couloirs en marbre du funérarium dans lesquels il ne fait pas bon s’aventurer sous peine d’y croiser le Tall Man ou des boules d’acier volantes qui viennent vous percer le crâne, sont d’ailleurs directement issus d’un cauchemar récurrent qu’il faisait. De même, l’une des scènes les plus marquantes, dans laquelle un doigt coupé continue de bouger a été imaginée par Coscarelli après qu’il ait vu son doigt bouger dans le verre en polystyrène qu’il venait de transpercer. Phantasm assume totalement ses outrances, son manque de moyens et son scénario un peu baroque naviguant à la frontière de la science fiction, du fantastique et de l’horreur. Les effets ont beau être kitchs et la direction d’acteurs assez sommaire, on est aspiré par cette drôle d’histoire et l’atmosphère unique que Coscarelli , dans une démarche jusqu’au boutiste assez réjouissante, a su y insuffler.

Titre Original: PHANTASM

Réalisé par: Don Coscarelli

Casting : A. Michael Baldwin, Bill Thombury, Regie Bannister …

Genre: Horreur

Date de sortie: 6 juin 2017

Distribué par: ESC Distribution

3,5 STARS TRES BIENTRES BIEN

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