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MASTER OF NONE (Critique Saison 2) Une série qui n’a pas son pareil

SYNOPSIS: Après avoir voyagé à l’étranger, Dev rentre à New-York pour affronter de nouveaux défis personnels, familiaux et professionnels avec une nouvelle opportunité de carrière tandis qu’il développe une relation amoureuse complexe avec quelqu’un de très important à ses yeux.

Master of None est de retour ! Peut-être l’aviez-vous manquée en 2015, quand le petit bijou de comédie existentielle créé par le duo Aziz Ansari-Alan Yang avait fait son apparition sur Netflix. Les deux lascars, qui se sont rencontrés sur le tournage de la série Parks & Recreations, s’étaient tellement bien entendus qu’ils avaient décidé de travailler ensemble, concoctant une petite perle de série qui leur vaut, lors de sa première saison, pas moins de trois Emmys, un Peabody et une nomination aux Golden Globes. Fort de leur succès, Aziz Ansari et Alan Yang remettent donc ça cette saison, nous entraînant dans les méandres de la vie de Dev (Ansari), acteur new-yorkais romantique, passionné par la cuisine italienne.

La première chose à dire sur Master of None, c’est que c’est une comédie qui ne ressemble à aucune autre. Si vous vous voulez une sitcom classique avec trois caméras tournant sur un plateau de studio, autant vous dire que ce n’est pas ici que vous la trouverez. La série s’ancre fermement dans le mouvement des dramédies, mêlant une esthétique changeante et un amour assumé du cinéma à un format vingt-cinq minutes et des blagues qui font mouche. Le premier épisode de la saison deux est tourné entièrement en noir et blanc et joué en partie en italien, un hommage aux films de la péninsule qui ont inspiré les deux créateurs. Les épisodes ne s’enchaînent pas forcément les uns aux autres, sautillant d’un quartier de New York à un autre, d’un personnage à un point de vue, des États-Unis à l’Europe. Dev mène sa barque comme il peut sur les eaux changeantes de la vie moderne, entre rendez-vous galants, auditions pour un rôle et voyages en Europe à la recherche de… de quoi, d’ailleurs ? Il n’en est pas très sûr lui-même. Ses amis de toujours sont là pour l’épauler et l’on retrouve Denise (Lena Waithe), la lesbienne qui ne s’en laisse pas compter, Arnold (Eric Wareheim), le géant au grand cœur et Brian (Kelvin Yu) qui fait des progrès dans sa relation avec son père. Tout ce petit monde survit au milieu d’un New York cosmopolite, bruyant, compliqué, entrecoupé de rencontres en tous genres, suivant quelques instants la vie de tous ces gens qui fourmillent, affairés, dans l’une des métropoles les plus célèbres des États-Unis.

L’équipe de la série est assez restreinte : Alan Yang est le showrunner officiel chargé de l’écriture et de la réalisation de quelques épisodes, qu’il partage d’ailleurs avec Eric Wareheim, la writers room comporte une demi-douzaine de scénaristes et Aziz Ansari est partout, à la fois devant et derrière la caméra puisqu’il produit, écrit, réalise et joue également le rôle principal avec une sincérité et un abandon qui lui vaudront certainement une nomination aux prochains Emmys. Bref, c’est à un groupe de passionnés, mobilisés autour d’une même vision que l’on doit cette petite merveille. Master of None réussit l’exploit d’être à la fois un vrai travail artistique qui n’a pas peur d’être intellectuel, vulgaire, drôle, détaché, charmant, passionné et sans but précis. C’est sans doute la série qui représente au plus près l’Amérique telle qu’elle est sur les deux côtes, pleine de contradictions avec des immigrants et des enfants d’immigrants venant de tous les pays du monde, une représentation bien venue dans un paysage télévisé qui malheureusement, a encore du chemin à faire. Une série à voir, absolument, ne serait-ce que parce qu’elle n’a pas son pareil.

Crédits: Netflix

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