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DIX POUR CENT (Critique Saison 2) Une réussite incalculable

SYNOPSIS: Les agents de Dix pour cent, Camille Cottin, Thibault de Montalembert, Grégory Montel et Liliane Rovère, reviennent et ils sont à 100 %. Dans cette seconde saison, ils ne manqueront pas de talent(s) : Isabelle Adjani, Ramzy Bédia, Juliette Binoche, Julien Doré, Virginie Efira, Christophe Lambert, Fabrice Luchini, Guy Marchand, Norman Thavaud. En ce début de saison 2, l’agence n’est pas sortie de ses difficultés financières, et la situation est très préoccupante. Nos agents cherchent un sauveur… Ce sera Hicham Janowski, jeune patron millionnaire qui vient de revendre son site de rencontres. Andréa l’a convaincu d’investir chez ASK. Mais derrière la success-story, il y a un homme caractériel qui ne connaît rien au métier. Le soulagement est donc de courte durée ! Soumis aux pressions contradictoires de leur nouveau patron qui joue avec leurs nerfs, Andréa, Mathias, Gabriel et Arlette tentent de garder le contrôle de leur agence, de leurs clients hauts en couleur… et, surtout, de leurs vies personnelles toujours aussi chaotiques.

Ce fut  LA série phénomène de 2015. Une série inattendue et intelligente, drôle et réjouissante, un cocktail d’émotion et de comédie qui fonctionnait merveilleusement bien. A l’origine de Dix pour Cent il y avait le carnet d’adresses et la pléiade d’anecdotes de Dominique Besnehard, agent du tout-cinéma français pendant des années, devenu depuis producteur. Dix-huit mois après cette première salve d’épisodes magnifiquement réussie, grâce entre autres au talent de Fanny Herrero créatrice et scénariste en chef (et de l’équipe de cinq auteurs qu’elle dirige), Dix pour Cent est de retour pour une saison 2 dont la gageure était de ne pas se répéter et de continuer à faire en sorte que les guests ne prennent jamais le pas sur les formidables héros récurrents. Série chorale de premier ordre qui renouvelait la comédie à la française à la télévision avec un sens de l’à-propos et de l’impertinence proprement réjouissants, Dix pour Cent et ses personnages parfaitement caractérisés, reprend du bon pied et parvient à raccrocher les wagons avec intelligence. La série continue d’être finement écrite et de bénéficier de répliques hilarantes qui font mouche grâce à un tempo impeccable d’une troupe de comédiens tout simplement parfaits.

Si le premier épisode de cette seconde saison accentue l’intrigue autour des artistes invités (Virgine Efira et Ramzy Bedia) et nous fait craindre l’espace d’un instant que la série ait perdu ce qui faisait sa singularité, nous sommes vite rassurés. Les agents sont toujours le centre névralgique de Dix pour Cent. Dès ce premier segment, les répliques bidonnantes se succèdent et nous mettent dans un état quasi euphorique. Finesse et subtilité semblent être les maitres mots des auteurs qui ne cède jamais à la facilité. La série en est d’autant plus vivace et vivante et elle continue d’explorer la vie au travail, l’amitié ainsi que tout le spectre du sentiment amoureux par le prisme d’un milieu sur lequel est braqué un microscope qu’observe une vue d’entomologiste. Si ce premier des six nouveaux épisodes (la production estime qu’il n’est pas possible compte tenu de tous les impondérables qu’imposent les tractations avec les guests d’élever le nombre d’épisodes et de réduire le temps de production entre deux saisons) a posé question sur le chemin emprunté, il n’en reste pas moins un excellent moyen de se replonger dans le quotidien de l’agence ASK et de permettre aux nouveaux téléspectateurs de rejoindre la série sans être totalement à la ramasse.

Dès le second épisode, la magie qui présidait à la saison 1 est de retour entièrement et totalement. D’abord parce que les personnages récurrents sont à la fête avec des partitions jubilatoires à jouer et que les seconds rôles que l’on avait tant appréciés prennent de l’ampleur avec de vrais enjeux tragi-comiques qu’ils font magnifiquement exister. Nicolas Maury et Laure Calamy notamment explosent littéralement en composant deux assistants totalement déjantés dont on se délecte des saillies et des attitudes irrésistibles. Fanny Sidney semble un peu plus en retrait mais n’en est pas moins attachante pour autant d’autant qu’elle revient dans le jeu au fil des épisodes pour démontrer tout son potentiel et son énergie. Mais c’est Stéfi Celma qui prend le plus la lumière et se retrouve au centre de quelques sous-intrigues absolument tordantes et touchantes. La jeune comédienne y déploie des trésors de densité émotionnelle et une sensibilité doublée d’une intensité extrêmement touchante et impressionnante. La grande force de cette seconde saison, c’est que ces personnages secondaires ont beau existé de plus en plus, ils ne rognent pas un instant sur les prérogatives des personnages récurrents. Camille Cottin, Thibault de Montalembert, Grégory Montel et Liliane Rovère sont toujours les figures de proue de la série et chacun a son quota de dialogues irrésistibles souvent déclamés sur un tempo enivrant en pratiquant le célèbre « walk and talk » (marcher en parlant) propre à la télévision américaine. Chacun prend de l’épaisseur et nous ravissent tant par leur performance individuelle que leur maîtrise collective. Même le nouveau venu de cette saison 2, l’élément perturbateur qui vient mettre un coup de pied dans la fourmilière et redistribué les cartes dramaturgiques existe pleinement et d’autant plus qu’il est interprété par un fougueux et excellent acteur, Assaad Bouab. On a parlé des guests du premier épisode, mais tous sont absolument remarquables et participent à la réussite incalculable de cette saison 2 dont le défi a été merveilleusement relevé. De la production à la réalisation en passant par l’équipe créative, des acteurs vedettes aux vedettes invitées, Dix pour Cent saison 2 est à ranger dans la catégorie des grandes séries de la télévision française, de celles qui marquent durablement les esprits et les cœurs.

Crédits: France 2

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