Critiques Cinéma

THE YOUNG LADY (Critique)

SYNOPSIS : 1865, Angleterre rurale. Katherine mène une vie malheureuse d’un mariage sans amour avec un Lord qui a deux fois son âge. Un jour, elle tombe amoureuse d’un jeune palefrenier qui travaille sur les terres de son époux et découvre la passion. Habitée par ce puissant sentiment, Katherine est prête aux plus hautes trahisons pour vivre son amour impossible. 

The Young Lady, Lady Macbeth en version originale, est le premier long métrage de William Olroyd. Avec sa scénariste et la plupart de ses acteurs, il vient du monde du théâtre, particulièrement shakespearien. Lady Macbeth n’est cependant pas une adaptation de l’auteur anglais mais d’un roman ukrainien, La Lady Macbeth du district de Mtsensk, publié en 1865, dont le personnage est inspiré de la machiavélique Lady Macbeth de la pièce de Shakespeare. Ajoutant un peu à cette confusion, le film déplace l’action, de l’Ukraine dans la campagne anglaise du Northumberland, une région plus froide et sauvage que les vertes campagnes auxquelles nous ont habitué les séries britanniques. Katherine, interprétée par Florence Pugh, est mariée contre son gré au fils d’une famille noble dans laquelle la consanguinité a dû faire des ravages. Son mari et le père de celui-ci, qui possède une emprise considérable sur son fils, lui interdisent toute sortie. Le mari se désintéresse totalement de son cas et finit par quitter le manoir pendant un long moment. Elle va profiter de cette absence pour sortir de l’ennui, revivre et rencontrer un palefrenier avec lequel elle vivra une relation passionnée. Bien décidée à conserver sa nouvelle liberté et son amour, elle va entrer dans une spirale destructrice. Très marqué par l’époque du roman, on retrouve dans le film de nombreux codes romantiques. La passion, la mort, l’inéluctabilité, le combat contre un destin tout tracé, la mélancolie des jeunes générations aristocratiques et de longues promenades sur la lande embrumée comme dans une œuvre de Caspar David Friedrich. Pas question ici de l’éveil à l’érotisme d’une aristocrate comme Lady Chaterley, nous sommes bien en pleine période romantique, entre Les Hauts de Hurlevent et Madame Bovary.

Le film a été réalisé avec 580 000 euros de budget, ce qui est très faible pour un film en costumes. De ce fait une partie des choix de réalisation ont pour but de « cacher la misère » et le font avec beaucoup de talent. Le nombre de lieux est limité ainsi que le nombre de personnages à l’écran, les scènes sont courtes et l’éclairage travaillé. Plutôt que nuire au film, la plupart de ces choix construisent à merveille l’atmosphère oppressante de ce manoir désert, entre tension et ennui permanent. L’enchaînement de séquences très courtes donne cependant un rythme un peu étrange au film dans sa première partie, mais il parvient à décrire la mélancolie et l’ennui sans être ennuyeux, ce qui est remarquable.

On ressent une grosse influence du théâtre dans le maintien des personnages et la construction et mise en place des scènes de dialogue. Mais ce qui fait le sel de ce film ce sont les acteurs, et ils sont excellents. En particulier Florence Pugh dans le rôle principal et Naomi Ackie dans celui de la domestique, dont la dernière scène est déchirante. On sent en outre dans le casting de la « bonne société » la recherche de gueules qui produisent un effet saisissant. Une excellente première réalisation de la part de William Olroyd, qui a su tirer avantage de son expérience de théâtre et un casting particulièrement convaincant.

Titre Original: LADY MACBETH

Réalisé par: William Olroyd

Casting : Florence Pugh, Cosmo Jarvis, Paul Hilton

Naomi Ackie, Christopher Fairbank, Golda Rosheuvel…

Genre: Drame, Historique, Romance

Date de sortie : 12 avril 2017

Distribué par: KMBO

EXCELLENT

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