Critiques Cinéma

EVERYBODY WANTS SOME!! (Critique)

4 STARS EXCELLENT

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SYNOPSIS: Dans les années 80, suivez les premières heures de Jake sur un campus universitaire. Avec ses nouveaux amis, étudiants comme lui, il va découvrir les libertés et les responsabilités de l’âge adulte. Il va surtout passer le meilleur week-end de sa vie… 

En 1993, un quasi inconnu, dont ce n’est que le deuxième long métrage, réalise un film qui deviendra culte pour toute une génération et lança la carrière de Matthew Mc Connaughey, Ben Affleck et Adam Goldberg. Aujourd’hui encore, Dazed and Confused est régulièrement cité comme l’un des meilleurs films du genre, certaines de ses répliques sont encore cultes (« alright alright alright ») et Quentin Tarantino le cite même parmi ses dix films préférés. 23 ans plus tard, Richard Linklater, auréolé de l’immense succès critique et public de Boyhood, couronnant une filmographie quasiment sans fausse note, passe du lycée au campus universitaire pour suivre les quelques jours précédant la rentrée des membres de l’équipe de base ball de l’université d’Austin. Ce récit, selon les dires mêmes de Linklater, se place dans la continuité de celui de Boyhood qui se terminait au moment de l’entrée de Mason à l’université. Le relais est assuré par Jake (Blake Jenner) dont on suit l’arrivée dans cette maison occupée par ses futurs coéquipiers. Comme Dazed and confused, Everybody wants some est un film de bande dont il excelle à communiquer l’énergie, en ne négligeant pas les parcours individuels de ses personnages aussi excentriques que touchant.

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Richard Linklater a cette capacité à se saisir d’une époque et à en livrer une représentation qui ne donne jamais l’impression d’être une reproduction factice. Les critiques anglo saxons emploient l’expression de « time capsule » au sujet de films réussissant la gageure de plonger le spectateur dans l’époque dans laquelle évoluent leurs personnages. Everybody Wants Some est assurément une « time capsule », un voyage dans le temps jouissif en ce qu’il restitue à la fois le décor (costumes, musique, décoration) et l’humeur du début des années 80. Richard Linklater se mue en Doc Brown et nous fait monter dans sa Delorean pour un retour en août 1980, au sein de ce campus dans lequel on trouve des étudiants sportifs, artistes/ intellos, punks/rockeurs qui vivent en « communauté » dans de grandes maisons et se retrouvent lors de soirées délirantes ou l’alcool coule à flots.

Comme dans Dazed and Confused, on retrouve cette capacité de Richard Linklater à écrire des personnages caricaturaux, extrêmement drôles et attachants, sur lesquels il pose un regard si juste que le film peut s’autoriser tous les excès, sans jamais tomber dans la parodie. Il fait également des merveilles dans la direction de ces acteurs, pour la plupart inconnus, auxquels il confie des personnages qui ont chacun des scènes et des répliques marquantes. Ne cherchant pas à créer des enjeux artificiels ou à ajouter une intrigue qui viendrait plus parasiter le récit que le complexifier, il assume totalement de faire un film de bande dont le scénario tient en quelques lignes et n’use d’aucun artifice dramatique. La route est tracée (vivre à travers Jake le long week-end précédant la rentrée universitaire) et ponctuée de scènes hilarantes accompagnées d’une bande originale imparable (The Knack, Foreigner, Blondie, Chic, Queen, Pat Benatar, …). Dans cet univers masculin, les filles que l’on rencontre sont toutes des potentielles conquêtes , sans pour autant que le film ne soit étouffé par un excès de testostérone. A l’instar de Finnegan (Glenn Powell), cette bande de mecs pense certes beaucoup au sexe mais se révèle bien plus sensible et attachante que l’on pourrait le craindre lorsqu’on se dit qu’on va passer 2 heures en leur compagnie.

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Le récit est par ailleurs empreint de la nostalgie de cette époque des vinyles (comme Jake, Richard Linklater est entré à l’université en emportant avec lui sa collection de vinyles) et du sentiment de liberté de ces années universitaires, ou cohabitent des étudiants de condition sociale et de culture parfois très opposées et où tout reste encore possible et à écrire. Au début des années 80, le disco est encore bien présent, alors que commence à grandir le mouvement punk et que la musique country reste profondément ancrée dans la culture américaine. Jake, Flinnegan, Roper, Dale, Plummer, et les autres, allant de fête en fête, sont les témoins de cette époque dans laquelle Linklater évolue comme un insider (sous les traits de Jake dont on devine qu’il est très proche de l’étudiant qu’il était), jubilant de retrouver les sons et les ambiances de sa jeunesse. Entre les mains d’un autre réalisateur, un tel récit aurait pu être anecdotique ou pire, une farce lourdingue et épuisante. Dans Everybody Wants Some , on retrouve le même marqueur, la même valeur ajoutée que dans ses précédents films: l’acuité avec laquelle il traite des liens entre ses personnages et « l’humanité » qui émane d’eux. Dans un film au casting dominé par une bande de mecs dont l’objectif, durant ces trois jours précédant la rentrée, est de sortir avec des filles, picoler et démontrer son esprit de compétition, arriver à créer de l’empathie pour ces personnages, à les rendre « crédibles » y compris les plus barrés comme Jay Niles (fantastique Juston Street) est un sacré tour de force. Avec Everybody Wants Some, Richard Linklater réussit un home run pour nous offrir le voyage temporel le plus cool de l’année et on peut mettre un petit billet sur le fait qu’il fera décoller la carrière de plusieurs de ses acteurs, en particulier Juston Street et Glen Powell.

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Titre Original: EVERYBODY WANTS SOME

Réalisé par: Richard Linklater

Casting :  Blake Jenner, Ryan Guzman, Tyler Hoechlin,

Zoey Deutch, Glen Powell, Wyatt Russell   …

Genre: Comédie

Sortie le: 20 avril 2016

Distribué par: Metropolitan FilmExport

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