Notre week-end vintage

Notre week-end vintage (Séries)

Régulièrement la rédaction séries des Chroniques de Cliffhanger & Co se réunit et fait chauffer le moteur du magnétoscope en direction de nos séries ou épisodes préférés d’un passé plus ou moins lointain et l’on vous fait partager nos week-end vintage…

THE DICK VAN DYKE SHOW par Marine Sialelli

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4 STARS EXCELLENT
La France ne connaît Dick Van Dyke que sous les traits de Bert, l’homme aux cent métiers qui dansait avec les pingouins dans le Mary Poppins de Walt Disney ou pour son personnage de médecin détective de Diagnostic Meurtre. Mais saviez vous que l’acteur aux multiples talents fût aussi la star de sa propre série, pertinemment intitulée The Dick Van Dyke Show ? Il y interprète Rob Petrie, auteur de sketches pour un programme de variété, un personnage directement inspiré du créateur, le quasi-légendaire Carl Reiner. La série est un tel succès qu’elle inspire toute une nouvelle génération de scénaristes, rafle près d’une quinzaine d’Emmys et lance la carrière d’une toute jeune fille qui allait devenir un véritable phénomène aux États-Unis : la très jolie Mary Tyler Moore.

Carl Reiner a fait ses armes dans le programme de variété The Sid Caesar’s Hour (avec nombre d’autres talents de la comédie américaine et notamment un certain Mel Brooks), ce qui lui a inspiré le pitch de la série. Rob Petrie (Dick Van Dyke) travaille pour The Alan Brady Show avec ses deux acolytes Buddy Sorrell (Morey Amsterdam) et Sally Rogers (Rose Marie), et nos trois scénaristes passent leur temps à essayer d’écrire des blagues qui mettront leur star en valeur. Sous la supervision de Mel Cooley (Richard Deacon), un producteur au sens de l’humour plutôt douteux, ils écrivent autant qu’ils peuvent, trouvant leur inspiration dans la vie de tous les jours. Et Rob est plutôt bien placé pour cela, car sa femme Laura (Mary Tyler Moore) et son fils Ritchie (Larry Mathews) n’ont pas leur pareil pour transformer la vie quotidienne en saynète de comédie.

The Dick Van Dyke Show s’étendra sur cinq saisons, de 1961 à 1966 et si la série respecte scrupuleusement les codes – et la censure – de l’époque (le couple marié qui dort dans deux lits séparés, le langage propre et sans gros mots, et surtout en ces temps troublés du Maccarthysme, aucune référence politique,), elle en est pourtant résolument moderne. Les grands patrons de CBS manquent de s’étouffer lorsqu’ils voient Laura à l’écran en pantalon et la présence de Sally Rogers (inspirée de la scénariste pionnière Lucille Kalen avec qui Reiner avait travaillé sur Caesar’s Hour) fait hausser plus d’un sourcil. Qu’importe, le public est au rendez-vous, et si le charme de Dick Van Dyke est intemporel et fonctionne toujours aussi bien en 2016 qu’en 1996, le reste de la distribution n’est pas en reste.

C’est une série des années soixante certes, mais en ce temps d’hyper-réalisme qui fait fureur, les pitreries de Rob et sa petite troupe sont des plus rafraîchissantes. Ils conduisent de drôles de voitures, n’ont pas Internet et ces dames ont des coiffures complètement démodées à l’heure actuelle, mais la série n’a pas perdu de son attrait. Qui pourrait en vouloir à un groupe de joyeux drilles au cœur d’or qui trébuchent sur les petites choses de la vie et s’en sortent par une pirouette ? Et n’en déplaise aux élitistes, voir un homme adulte se casser la figure sur un jouet d’enfant nous fera toujours rire.

THAT’ 70S SHOW par Fred Wildgunslinger

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4 STARS EXCELLENT

En 1998, Mark Brazill, Bonnie Turner et Terry Turner créent une série qui sort du lot en mettant en scène un groupe d’adolescents du Wisconsin au cœur des années 70. Aidée par un casting d’acteurs talentueux, la série sera un succès pendant huit saisons complètes. On retrouve à l’affiche Topher Grace (qui campe le personnage principal, mais qui aura pourtant eu un peu de mal à confirmer par la suite, même si on a pu le voir dans Take me home tonight en 2011 ou encore dans un second rôle dans Interstellar en 2014). Complètent le casting Mila Kunis (qui apparaît régulièrement au cinéma depuis), son désormais mari à la ville Ashton Kutcher qu’il n’est plus besoin de présenter, Danny Masterson (vu récemment dans The Ranch aux cotés d’Ashton Kutcher ou dans Men at work), Laura Prepon (actuellement dans Orange is the new black), Wilmer Valderrama, Debra Jo Rupp (Alice dans Friends), Kurtwood Smith (le fameux méchant Clarence Boddicker de Robocop).

That’s 70s show propose une plongée rafraîchissante dans l’univers des seventies, sans lésiner sur les décors, les tenues vestimentaires, la musique de l’époque, la drogue récréative jamais montrée clairement mais suggérée très régulièrement par des plans bien particuliers lorsque nos jeunes héros en consomment. La série, à l’instar de Happy Days, qui concernait une époque plus lointaine de deux décennies, aborde aussi régulièrement des thèmes plus sérieux, comme la question de l’éducation, du rôle du père et surtout du rapport père / fils. Sur ce dernier point, ce sera principalement par l’intermédiaire d’Eric et de Red, mais aussi grâce au personnage de Steven Hyde, en quête perpétuelle d’une figure paternelle. La question du choc des générations sera l’un des thèmes principaux des huit saisons de la série, souvent abordée par des biais divers, mais replaçant sans cesse Eric face à ses responsabilités de jeune homme: son engagement auprès de Donna, la question de ses études, sa capacité à travailler et à donner l’image d’un bon citoyen et au final l’espoir de faire la fierté de son père, concept qui paraît presque abstrait tellement la tâche s’avère ardue.

En mettant en place un univers simple, crée autour d’une cellule familiale très classique (celle des Forman), la série trouve son identité grâce à un style scénaristique simple, des situations réalistes, malgré les personnalités fantasques de personnages comme ceux de Kelso (Kutcher) ou Fez (Valderrama). L’humour de la série oscille entre la pochade, représentée la plupart du temps par les deux personnages précités, ou un comique de situation qui fonctionne toujours.

La fraîcheur du casting apporte évidemment beaucoup à la qualité du show et à son dynamisme. Mila Kunis en tête, qui n’a pas hésité à mentir sur son âge aux producteurs pour décrocher le rôle de Jackie à 15 ans et qui parvient rapidement à démontrer l’étendue de son talent, notamment comique. Les qualités comiques de Kutcher, qui ne sont plus à démontrer malgré la réputation moyenne dont jouit l’acteur auprès des cinéphiles, représentent également un atout important pour la série. Quoi qu’il en soit, l’acteur propose l’un des personnages les plus drôles du show, avec son personnage de benêt au grand cœur et un peu trop séducteur. That’s 70s show est une série à découvrir (sur Netflix par exemple) si vous l’aviez ratée. Le fait que l’action se situe dans les années 70 la rend en outre presque indémodable.

FAME par Fred Teper

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4 STARS EXCELLENT

D’abord il y a un film d’Alan Parker. En septembre 1980 sort Fame, réflexion sur l’art, le spectacle et la célébrité, œuvre chorale enthousiasmante où une bande son exceptionnelle côtoie une plongée au cœur d’une école d’art et spectacle de New-York. Reflet des doutes et des rêves de gloire qui escortent des jeunes gens en devenir, Fame, le film dépeint une jeunesse à la sensibilité exacerbée prêt à tous les sacrifices pour réussir, mais sans se douter qu’il faudra aller encore plus loin pour dépasser les chausse trappes et autres obstacles qui se dresseront devant eux. Le film montre également comment l’équipe pédagogique tente d’aider les étudiants à se transcender pour faire face à un miroir aux alouettes prêt à les avaler et dresse ainsi parallèlement aux élèves, le portrait de quelques professeurs à la fois durs et prêts à accompagner cette jeunesse vers leur accomplissement. Devant le succès du film qui parle à toutes les générations et qui les relient par la mise en valeur de la danse, du jeu ou du chant, une série arrive à l’antenne de la chaine NBC avant d’être diffusée en syndication.

Mise en chantier par la MGM, la série reprend grosso modo le schéma du long métrage mais le format permet de développer les itinéraires de quelques personnages et de fouiller leurs destinées, ce qui n’était que partiellement possible dans le film. On retrouve certains des personnages (et acteurs du film) comme celui de Leroy (Gene Anthony Ray) ou Bruno (Lee Curreri), d’autres aussi mais on en découvrira également de nouveaux au fil des 5 saisons et 136 épisodes que comptera la série. Le personnage de Leroy est certainement le catalyseur et l’esprit de la série. Aussi indiscipliné, rebelle et malheureux dans la vie que libre et aérien lorsqu’il se laisse aller à danser. Ses relations conflictuelles avec Lydia Grant (Debbie Allen), professeur de danse, seront au centre de nombreux épisodes. Mais chacun des élèves représente une facette du rêve américain et de la volonté, voire de la douleur qu’il faut donner pour y accéder.

A la fois message sur la nécessité du travail et de la persévérance, comédie humaine sur le milieu du spectacle et teen drama aux ficelles éprouvées mais néanmoins ultra efficaces, Fame réussit à toucher, à faire rire et à émouvoir souvent avec virtuosité. Le succès de la série est à n’en pas douter également dû au cocktail réussi de tranches de vie dans lesquelles le public se reconnait et de numéros musicaux et/ou chorégraphies emballantes qui ponctuent chacun des épisodes et en font une très belle série. En 1997, une nouvelle version baptisée Fame L.A verra le jour pour 22 épisodes mais la magie et l’intérêt ne sont définitivement plus là.

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