Critiques Cinéma

L’AIGLE ET L’ENFANT (Critique)

3,5 STARS TRES BIEN

l'aigle et l'enfant affiche cliff and co

SYNOPSIS: L’histoire époustouflante de l’amitié entre un garçon nommé Lukas, son aigle Abel et Danzer, le garde forestier. Lukas, un jeune garçon élevé par un père autoritaire, recueille un aiglon tombé du nid. Il nomme son nouveau compagnon Abel et s’en occupe en secret avec l’aide de Danzer. L’aigle et l’enfant s’apprivoisent et grandissent ensemble. Mais, lorsque vient le jour pour Abel de prendre son envol, Lukas parviendra-t-il, lui aussi, à prendre le sien ? 

D’emblée, l’image saisit par sa profondeur, des panoramas XXL se succédant sur écran large, sans retouches d’aucune sorte, si purs qu’on a presque l’impression de sentir l’air vivifiant de la montagne dans la salle de ciné. Bon dans les premières minutes, on a un peu la sensation d’être face à un documentaire projeté au Futuroscope, par exemple. Mais peu à peu, l’histoire prend corps au cœur de cet écrin sauvage, avec des séquences proprement saisissantes. Comment diable ont-ils pu capter ce genre d’images ? Quels trésors de patience a-t-il fallu déployer pour arriver à ce résultat époustouflant ? A n’en pas douter, les réalisateurs Otmar Penker et Gerardo Olivares sont de vrais passionnés gavés aux (vraies) sensations fortes. Nul besoin de tralalas numériques (à part des objectifs de dingue, sans doute) ou de cascades savamment chorégraphiées pour parvenir à un rendu déconcertant de beauté brute, de précision dans le détail. Et avec quel amour ils filment ces grands espaces préservés des Alpes… ! Au beau milieu, le héros, c’est Abel, l’aigle miraculé dont l’existence aurait dû tourner court. Et, autour de lui, trois humains s’affairent, accessoires, destructeur vs salvateurs, les adultes peu loquaces face au gamin mutique, tous à la fois dérisoires et protecteurs. Il échoue au mythique Jean Reno d’endosser (sans forcer) le rôle du garde forestier pédagogue et bienveillant, quand face à lui Tobias Moretti (souvenez-vous : Rex, chien flic !) incarne un père taciturne et dur, assez inquiétant. Manuel Camacho, le gamin, promène sa bouille pleine de candeur aux côtés de l’aigle, avec un jeu très spontané, plein de fraîcheur, touchant et juste.

l'aigle et l'enfant 1 cliff and co

Bien que les dialogues soient sporadiques – et pour un effet narratif quasi nul – on aurait sans doute préféré une version plus avare de parole encore, avec une voix off moins présente (voire carrément absente), et une bande son moins envahissante, pour se focaliser sur l’image, et se forger son propre ressenti. La partition musicale, omniprésente, tonitruante, semble vouloir nous imposer à toutes forces des émotions un peu factices, un peu forcées, quand le spectacle seul de la nature se suffirait à lui-même. Une narration un peu trop maniérée, sur le mode d’un « Il était une fois » qui sonne creux, tant ce conte initiatique recèle une force évocatrice intrinsèque, qui se serait volontiers passé de fioritures. L’épopée pleine de péripéties (à peine scénarisées) d’Abel se suit avec plaisir, et l’on se laisse aisément porter par la grandiloquence tranquille des paysages somptueux qui s’offrent à nos yeux. Le spectacle, sorte de reality show primaire exempt de tout artifice, est absolument superbe, nous révélant la vie secrète de ces princes des hauts sommets et de leurs sujets, au cœur d’une nature aussi belle que cruelle.

l'aigle et l'enfant affiche cliff and co

Titre Original: BROTHERS OF THE WIND

Réalisé par: Otmar Penker, Gerardo Olivares

Casting : Jean Reno, Tobias Moretti, Manuel Camacho,

Eva Kuen…

Genre: Famille, Aventure

Sortie le: 06 juillet 2016

Distribué par: Légende Distribution / Marco Polo Production

3,5 STARS TRES BIENTRÈS BIEN

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