Critiques

STRANGER THINGS (Critique Saison 1) Un savant dosage…

3,5 STARS TRES BIEN

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SYNOPSIS: A Hawkins, en 1983 dans l’Indiana. Lorsque Will Byers disparaît de son domicile, ses amis se lancent dans une recherche semée d’embûches pour le retrouver. Dans leur quête de réponses, les garçons rencontrent une étrange jeune fille en fuite. Les garçons se lient d’amitié avec la demoiselle tatouée du chiffre « 11 » sur son poignet et au crâne rasé et découvrent petit à petit les détails sur son inquiétante situation. Elle est peut-être la clé de tous les mystères qui se cachent dans cette petite ville en apparence tranquille…

Les frères Duffer, scénaristes et réalisateurs de leur état, se sont suffisamment distingués parmi l’équipe créative de Wayward Pines pour que Netflix leur offre un deal des plus lucratifs. Leur mission ? Créer une série angoissante qui joue sur les codes des films d’horreur de leur enfance et qui flanque la trouille à toute une nouvelle génération. Résultat des courses, huit épisodes oppressants suivant le quotidien des habitants d’une petite ville de l’Indiana peu après la disparition d’un petit garçon. Pas vraiment de noms célèbres parmi la distribution, si ce n’est celui de Winona Ryder qu’on n’avait pas beaucoup vue dernièrement et un mélange de néophytes et de vétérans de la petite lucarne dans l’équipe de production. Les frères Duffer se partagent la réalisation avec Shawn Levy (également producteur exécutif) mais ont eu l’intelligence de s’entourer d’un équipe de scénaristes, comptant les jeunes plumes de Paul Dichter et Justin Doble et celle plus aguerrie de Jessica Mecklenburg. Kyle Dixon et Michael Stein  sont à la musique, Chris Trujillo à la direction artistique et Tim Ives et Tod Campbell à la cinématographie, et tout ce petit monde travaille d’arrache-pied pour vous coller la chair de poule.

Vous aimerez :

L’ambiance. Sombre, froide, malsaine, à grand renfort de noires forêts et de kidnappings qui se font en un battement de cils. Électricité statique à go-go, tension qui monte inexorablement, mystérieux échappés d’un asile voisin, bref, on est loin de l’image idéalisée de l’Amérique rurale façon Parks and Recreation (qui, soit dit en passant, est également située dans l’état de l’Indiana).

La nostalgie. Années 80 à mort, depuis la police de caractères du générique aux coupes de cheveux mythiques de ces messieurs, Stranger Things s’inscrit clairement dans la tradition du film d’horreur qui veut que toute bonne histoire se doit d’avoir lieu avant l’arrivée d’Internet.

Les gamins. Mike (Finn Wolfhard), Lucas (Caleb McLaughlin) et Dustin (Gaten Matarazzo) forment un quatuor d’inséparables avec leur ami Will (Noah Schnapp). En bons mousquetaires, ils refusent de rester les bras croisés quand leur copain disparaît. Tant pis s’ils doivent cacher l’existence d’Eleven (Millie Bobby Brown), la petite fille trouvée sur la route qu’ils appellent Elle pour faire plus court. De jeunes acteurs bourrés de talents qui apportent un dynamisme bienvenu à une intrigue qui pourrait facilement tomber dans le marasme.

Vous n’aimerez peut-être pas.

Les actrices. On s’en voudrait d’être sexiste, mais la différence entre ces messieurs et dames est trop marquante pour être ignorée. Si dans l’ensemble les acteurs mâles s’en sortent très bien, les femmes sont bien moins convaincantes, Winona Ryder en tête. On comprend bien qu’une mère ayant perdu son enfant pique une crise de nerfs, on comprend plus mal pourquoi la crise de nerfs commence avant que son fils ne disparaisse et ne se métamorphose pas en quelque chose d’autre au fil des épisodes. Pas de colère, peu d’initiative et une hystérie constante qui fatigue assez rapidement. Impossible de savoir si cela vient d’une erreur de casting, d’un réalisateur qui ne communique pas aussi bien avec les membres du sexe opposé ou simplement d’un manque de talent parmi la distribution, mais la discordance est frappante, et ce en dépit d’un script bien écrit qui donne part égale aux deux sexes.

Les personnages clichés. Le flic inconsolable qui noie sa détresse dans l’alcool, le gamin asocial qui a le béguin pour une jolie fille de son lycée sortant avec un autre, la meilleure copine enrobée aux lunettes peu seyantes… Bon, soyons honnêtes, si vous êtes un fan du genre, peu de chance que les lieux communs vous gênent, c’est presque un passage obligé du film d’horreur. Mais si vous cherchiez de l’originalité, vous ne la trouverez pas ici.

La distillation d’information. Un peu comme Lost, Stranger Things a tendance à poser bien plus de questions qu’elle n’apporte de réponses, ce qui donne parfois l’impression que l’histoire fait du surplace. Le rythme est lent et sacrifie parfois l’intrigue à l’ambiance et il faut vraiment se laisser porter par les scènes, même si vous avez toujours deux coups d’avance sur les personnages. La lenteur peut avoir des vertus.

Dans l’ensemble, c’est une solide première saison que produisent les frères Duffer. Il est indéniable que l’atmosphère sordide est des plus réussies et s’il est vrai que le rythme est assez inégal d’un épisode à l’autre, il est facile de mettre cela sur le compte de la (relative) inexpérience des showrunners. On sent bien, en revanche, à quel point les frères Duffer sont passionnés par leur sujet et ils savent administrer juste la bonne dose de suspense et de sentiment pour qu’on en redemande.

Crédits: Netflix

 

 

 

 

 

 

 

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