Critiques Cinéma

AVANT TOI (Critique)

4,5 STARS TOP NIVEAU

avant toi affiche cliff and co

SYNOPSIS: Une charmante petite ville de l’Angleterre rurale. Si elle est originale et artiste dans l’âme, Louisa « Lou » Clark, 26 ans, n’a aucune ambition particulière. Elle se contente d’enchaîner les boulots pour permettre à ses proches de joindre les deux bouts.
Jeune et riche banquier, Will Traynor était un garçon plein d’audace et d’optimisme jusqu’à ce qu’il se retrouve paralysé, suite à un accident survenu deux ans plus tôt. Devenu cynique, il a renoncé à tout et n’est plus que l’ombre de lui-même.
Autant dire que ces deux-là auraient pu ne jamais se rencontrer. Mais lorsque Lou accepte de travailler comme aide-soignante auprès de Will, elle est bien décidée à lui redonner goût à la vie. Et peu à peu, les deux jeunes gens s’éprennent passionnément l’un de l’autre. La force de leur amour pourra-t-elle survivre à leur destin qui semble inexorable ? 

L’amour peut-il tout guérir ? Peut-il venir à bout de tout ? Peut-il être plus fort que la déchéance sociale, la maladie, ou le handicap ? Spontanément, on a envie de répondre – que dis-je ? De le crier, même ! – par un grand « OUI ». Parce que nous sommes des amoureux en puissance, que nous cultivons (secrètement) notre côté fleur bleue avec passion et avons, gardés bien au chaud, des cœurs gros comme ça en guimauve enrobée de caramel craqui-fondant. Thea Sharrock, sans doute moins prompte à s’enflammer de la sorte sur un sujet aussi épineux, a décidé de se pencher sérieusement sur la question en s’attaquant à l’adaptation de Me Before You (Avant toi), un roman à succès de Jojo Moyes. Alors, énième mièvrerie sur le thème de l’amour impossible qui ne l’est pas, ou jolie composition du genre ? (Indice : la réponse est dans la note). On pourrait reprocher au film (mais au bouquin d’abord) de nous livrer en pâture des personnages trop caricaturaux, trop archétypaux, tant ils sont, de prime abord, englués dans des relations unilatérales, calfeutrés dans leurs opinions têtues. C’est d’abord ce fil, qui nous a capté. Celui qui se noue, avec Ô combien de difficultés entre Lou, ravissante excentrique altruiste dont l’optimisme échevelé est, au choix, ou contagieux ou rebutant et Will, jeune homme taciturne et capricieux victime deux ans plus tôt d’un accident qui l’a laissé paralysé.

ME BEFORE YOU

Pas encore de quoi faire la fête, mais l’on pressent rapidement que cette histoire-là peut (et va) marquer les esprits, à sa manière. Alors que la yes girl conquiert avec peine le zombie boy, la machine s’ébranle, et nous voilà entraîné dans un tourbillon tragi-comique, délicat et tendre, cruel et implacable, drolatique et sobre. La vitalité de l’une peine à ranimer l’âme moribonde de l’autre, déjà tout absorbé par l’issue définitive à laquelle il pense depuis des mois. Presque sans hésiter, Lou se lance dans une véritable course contre la mort pour empêcher Will d’aller au bout de sa funeste démarche et lui redonner goût à la vie. Et alors, en même temps que des sentiments plus forts s’ébauchent entre eux, le doute s’installe en nous. Peut-elle vraiment remporter un pari aussi fou ? Y’a-t-il quoi que ce soit qui puisse le faire changer d’avis, brisé comme il l’est ? Et si c’était lui qui pouvait la sauver, elle ? Une certitude, cependant : impossible de résister au charme de la pétillante Emilia Clarke, absolument… adorable. Si la khaleesi nous a habitués à des répliques fortes (en dothraki, en valyrien… en anglais : « Where are my dragons ? »), des scènes choc (unburnt…), un caractère de feu (« Dracarys »), la (re)découvrir ici en mode Pokémon est un régal. Elle est juste trop mignonne dans ce rôle, véritablement à croquer, pleine de fraîcheur et de spontanéité. Face à elle, Sam Claflin ne démérite pas dans un rôle difficile, traduisant avec brio les états d’âme très sombres avec lesquels son personnage se débat, tour à tour caustique, plein d’aigreur, mais aussi séduisant (c’est Sam Claflin quand même). Le duo fonctionne à la perfection, ce qui ne gâche rien, entouré de seconds couteaux savoureux, mais trop effacés : Charles Dance (Game of Thrones), Matthew Lewis (Harry Potter), Jenna-Louise Coleman (Doctor Who), Brendan Coyle (Downton Abbey).

ME BEFORE YOU
Me Before You esquisse l’ébauche d’une romance forte, certes, poignante même, mais ne se contente pas de cette enveloppe de friandise à consommer quand le moral calanche. A vrai dire, mieux vaudrait absolument l’éviter en pareil cas. Car au-delà de la bluette promise, sont abordés – et très bien mis en valeur – des thèmes forts tels que l’acceptation de soi, l’importance du libre-arbitre, l’importance du choix et le respect de celui-ci, quel qu’il soit, la force d’aller de l’avant, le droit à baisser les bras, la vie qui tient à… un rien. Avant d’être une romance, Me Before You est un drame, dont les enjeux prennent aux tripes, sans effets d’apitoiement. La force de ce film, c’est son refus de céder à un happy end trop mainstream, à la facilité de ce qui, pour beaucoup, relève de l’évidence. Il s’autorise au contraire le droit de ne pas verser dans la morale de bon ton et de proclamer une autre vérité, en abordant une alternative effrayante, dérangeante (le débat est ouvert)… mais qui existe. Et c’est à cet égard que le film tire véritablement son épingle du jeu : en proposant autre chose. Seul (gros) bémol : la bande originale, d’une mièvrerie désespérante, complètement en décalage. Mais le charme emballant des comédiens, l’histoire sensible et complexe lorgnant agréablement vers une tendre drôlerie, la touche d’extravagance face à l’insoluble dilemme du prisonnier nous ont convaincus. Pourquoi pas vous ?

avant toi affiche cliff and co

Titre Original: ME BEFORE YOU

Réalisé par: Thea Sharrock

Casting : Emilia Clarke, Sam Claflin, Charles Dance,

Matthew Lewis, Jenna-Louise Coleman, Brendan Coyle…

Genre: Drame, Romance

Sortie le: 22 juin 2016

Distribué par: Warner Bros. France

4,5 STARS TOP NIVEAUTOP NIVEAU

3 réponses »

  1. c’est un magnifique film, qui relève un morceau de réalité chez les personnes ayant eu la vie parfaite jusqu’à ce qu’un fâcheux accident vienne le détruire physiquement comme mentalement.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s