Critiques Cinéma

THE NICE GUYS (Critique)

4,5 STARS TOP NIVEAU

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SYNOPSIS: Los Angeles. Années 70. Deux détectives privés enquêtent sur le prétendu suicide d’une starlette. Malgré des méthodes pour le moins « originales », leurs investigations vont mettre à jour une conspiration impliquant des personnalités très haut placées… 

Il a à son actif les scénarios de quelques uns des buddy movie les plus mémorables de l’histoire du cinéma et il a érigé la cool attitude en art de vivre dans des films débordant de testostérone et il n’a pourtant pas la carrière qu’il mériterait la faute à une éclipse de près de dix ans avant qu’il ne se lance dans la réalisation. Shane Black est de retour avec son nouveau film de réalisateur, The Nice Guys qui met en vedette Ryan Gosling et Russell Crowe. Celui qui a 23 ans lorsqu’il vend le script de L’arme Fatale à Joel Silver pour la somme de 250000 dollars réussit à l’époque la conjonction parfaite entre comédie et polar en mettant en scène un duo de flics à l’humanité palpable. Depuis Shane Black a dynamité le genre, lui conférant ses lettres de noblesse dans une œuvre courte et disparate mais indépassable pour bon nombre de cinéphiles biberonnés au travail de l’artiste où se côtoient notamment Le Dernier Samaritain de Tony Scott, Last Action Hero de John McTiernan ou Au revoir à jamais de Renny Harlin, avant qu’il ne passe à la mise en scène avec le jubilatoire Kiss Kiss Bang Bang et le mésestimé Iron Man 3. Dans tous les films estampillés Shane Black on retrouve ses marottes comme la période de Noël, les dialogues au débit mitraillette, des gunfights de haut vol, un sens du rythme et de la punchline qui n’est pas sans rappeler un certain Quentin Tarantino. Autant dire que son nouveau film était très attendu au cœur d’un Festival de Cannes qui brille rarement pas son côté fun.

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On l’attendait donc ce nouvel opus, la bave aux lèvres et avec l’inquiétude qui escorte les projets que l’on chérit sur le papier et dont on espère qu’ils passeront le cap du fantasme pour se transformer en réussite pleine et entière. Cessons-là tout suspense, Shane Black reprend le droit fil d’une œuvre à la cohérence exemplaire et réussit avec The Nice Guys un sommet de pop et de fun en portant à ébullition l’art du buddy movie par la grâce de son génial duo d’acteurs. Autant par son scénario millimétré et par la générosité palpable dont fait preuve Shane Black et qui transpire de la pellicule que par la jubilation que l’on ressent de manière extrêmement  contagieuse, The Nice Guys est une vraie réussite à l’ancienne. Comme dans beaucoup des personnages qu’il a créés on retrouve ici l’archétype du loser anti-héros dont l’exemple le plus prégnant est sans doute le personnage de Joe Hallenbeck que campait un Bruce Willis chiffonné dans Le dernier Samaritain. En mettant face à face deux représentants de cette figure récurrente de son cinéma, Shane Black signe avec The Nice Guys le film qui lui ressemble sans doute le plus et ce n’est pas un hasard si, fort des icônes qu’il a créées, il se réfère par moments à sa propre filmographie pour en tirer la substantifique moelle et pour nous offrir un film décomplexé, aussi drôle que rentre dedans et indéfectiblement attachant.

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Mais comme toujours chez Shane Black, l’intrigue qu’il a tricoté n’est pas gratuite et se repose autant sur ses personnages que sur des dialogues enlevés et une fluidité narrative qui lui permet d’arriver à bon port grâce à sa science de l’écriture. Il se permet aussi comme souvent de glisser un sous-texte politique où la corruption qui a cours dans les alcôves de l’administration est mise en perspective. A cheval entre la comédie et le pur roman noir, avec son respect des codes de la littérature hard-boiled et des detective story, The Nice Guys est un régal. Car en plus d’une histoire savamment orchestrée, la forme est tout autant choyée, que ce soit par la reconstitution minutieuse de la fin des années 70 que par une bande originale disco à se faire pâmer les plus réfractaires, ainsi que par une mise en scène efficace à défaut d’être révolutionnaire. En plus de ça non seulement Black filme ses personnages avec un amour indéniable mais il a choisi un duo d’acteurs détonnant dont l’entente magistrale sert les desseins du film et lui confère sa chaleur et sa bonhommie. Russell Crowe en grosse frappe implacable et Ryan Gosling irrésistible de drôlerie en privé de pacotille sont impeccables et la jeune actrice qui joue sa fille, Angourie Rice, est une révélation magistrale, qui fait passer par un regard ou un sourire un nombre incalculable de sentiments. Au rayon des légers bémols, les rôles de Matt Bomer et de Kim Basinger manquent un peu de background et de chair mais c’est vraiment pour pinailler. D’ailleurs, on pourra toujours chercher des bémols au cinéma de Shane Black mais tant qu’il nous fera des piqures de rappel de cet acabit on continuera de l’aimer infiniment et d’attendre encore et encore son retour pour qu’il nous séduise encore à nouveau comme si c’était la première fois.

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Titre Original: THE NICE GUYS

Réalisé par: Shane Black

Casting :  Russell Crowe, Ryan Gosling, Angourie Rice,

Kim Basinger, Matt Bomer, Margaret Qualley…

Genre: Comédie, Policier

Sortie le: 15 mai 2016

Distribué par: EuropaCorp Distribution

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