SYNOPSIS: Flic brillant, Nick Cafmeyer est hanté par un lourd secret : la disparition jamais élucidée de son jeune frère. Un jour sa supérieure décide de lui confier une affaire similaire. Nick se plonge alors corps et âme dans l’enquête. S’ensuit une véritable chasse à l’homme. Pour que justice soit faite, Nick est prêt à tout…
Les films nous venant de Belgique, qu’ils soient francophones ou wallophones sont la plupart du temps des comédies décalées comme Dikkenek ou La merditude des choses par exemple. Dans le cas de The Beast, on est plus dans l’ambiance de polar nordique que dans la franche rigolade. On se retrouve donc à Anvers autour du personnage de Nick, flic torturé par un trauma d’enfance. Adapté d’un best-seller (L’homme du soir de Mo Hayder.) dont l’intrigue se déroulait à Londres, The Beast possède tous les archétypes du film policier nordique, de l’ambiance sombre et froide au flic malin mais perturbé en passant par les crimes violents et une thématique lourde. Thématique lourde en effet, car nous avons ici affaire à un tueur détruisant les familles à l’instar d’un Francis Dolarhyde, le tueur de Dragon Rouge, premier volume des aventures d’Hannibal Lecter. Il est d’ailleurs difficile de ne pas voir dans The Beast bon nombre de références à toute une frange de films ou de romans policiers comme les œuvres de Thomas Harris ou le Millenium de Stieg Larsson, romans eux même adaptés au cinéma ou à la télévision.
Et face à ces illustres prédécesseurs, le film arrive tout juste à supporter la comparaison. Geert Van Rampelberg qu’on a pu voir dans Alabama Moonroe, tient ici le rôle de Nick et livre une partition plutôt efficace en flic tourmenté. Il est épaulé par une chef de police compréhensive mais ferme, rôle classique dans ce type d’histoire également. Sort du lot dans ce casting, Laura Verlinden en mère de famille mais ce serait déflorer l’intrigue que de vous dire pourquoi. Des meurtres hideux, les abords d’une grande ville, des flics bourrus avec peu de moyens, des histoires sordides qui cachent d’autres histoires sordides, tout est là. La réalisation est efficace dans une forme de sobriété bienvenue au vu de la dureté du sujet. La photo est plus lumineuse que dans les polars se situant plus au nord mais rend assez bien l’atmosphère pluvieuse et lourde de cette Europe si proche de nous. Sauf que malgré tous ses bons points, le sentiment de déjà vu est prégnant. Depuis Seven, Le silence des agneaux, Hannibal ou les séries comme X-Files ou Broadchurch même, rien ne semble innovant ou apportant quelque chose de nouveau à l’édifice du polar. C’est bien fait, la fin est difficile à deviner, on ressent un vrai malaise devant cette violence habilement mise en scène mais une fois terminé, le film se dilue dans la masse d’histoires violentes et policières que la télévision ou le cinéma produit à tour de bras.
Le héros du roman original est récurrent sur plusieurs volumes. Peut être aurait on gagné à voir évoluer ce personnage sous forme de série, à creuser sa psyché défaillante, à voir ce que l’affaire qu’il résout dans ce film va changer sur sa personnalité. Finalement, un film réussi, assez efficace mais qui s’inscrit dans un style tellement représenté et qui donna naissance à tant de grands chefs-d’oeuvre dans toutes sortes de médias, qu’il finit malencontreusement par en devenir quelque peu anecdotique.
Titre Original: DE BEHANDELING
Réalisé par: Hans Herbots
Casting : Geert Van Rampelberg, Ina Geerts, Johan Van Assche,
Laura Verlinden, Roel Swanenberg, Kyan Steverlynck…
Genre: Thriller
Sortie le: 30 décembre 2015
Distribué par: KMBO
PAS GÉNIAL
Catégories :Critiques Cinéma