Critiques Cinéma

MISSION: IMPOSSIBLE (Critique)

4 STARS EXCELLENT

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SYNOPSIS: Les membres d’un commando de la CIA sont envoyés à Prague avec pour mission d’appréhender, lors d’une réception dans l’ambassade américaine, un espion ennemi qui s’apprête à dérober une disquette contenant la liste secrète des agents en Europe centrale. Seulement ils ignorent que la CIA, persuadée que le commando est infiltré par une taupe, a envoyé une seconde équipe sur place…

En 1996, la sortie sur les écrans de cinéma de Mission : Impossible, adaptation de la série TV éponyme diffusée de 1966 à 1973 sur CBS, est le résultat d’une convergence d’intérêts. L’intérêt d’abord de Tom Cruise, 34 ans à l’époque, déjà méga star depuis une décennie et la consécration Top Gun, et qui cherche un premier projet pour sa toute nouvelle société de production. Fondée avec Paula Wagner, son ancien agent, (et sobrement baptisée Cruise/Wagner production), l’entreprise permettrait à l’acteur de choisir ses propres projets, et donc de marquer son indépendance vis-à-vis des studios, sorte de graal pour toute star qui se respecte. Après une série de films avec une brochette de réalisateurs de haut calibre (Ron Howard, Tony et Ridley Scott, Oliver Stone, Barry Levinson, Roger Donaldson, Francis Ford Coppola..), Tom Cruise aimerait trouver chaussure à son pied avec un film mettant en avant son physique avantageux, et surtout au potentiel commercial conséquent (on ne lance pas son business sans gagner d’argent, tout scientologue qui se respecte le sait). Mission : Impossible semble répondre à ce cahier des charges. Le projet est d’abord proposé à Sydney Pollack, le réalisateur de La Firme avec lequel l’acteur vient de rencontrer un grand succès (et une nomination aux Golden Globes). Mais après un an d’écriture, le réalisateur jette l’éponge, préférant se consacrer à la mise en scène d’un autre projet : Sabrina. Cruise se met en quête de la perle rare qui mettra en images les aventures d’Ethan Hunt. Justement, Brian De Palma est à cette époque en quête d’un projet au succès quasi assuré. Malgré ses quelques derniers films cultes au compteur (Les Incorruptibles, mais surtout Scarface), le réalisateur connaît une période de creux, après les échecs de Outrages, du Bûcher des Vanités ou encore de L’Impasse, qui n’a pas brillé au box-office. S’il ne connaît pas la série, De Palma réalise vite qu’il va pouvoir aborder certains de ses thèmes favoris en adaptant Mission : Impossible : trahison, faux-semblant, espionnage, mensonge des images.. En s’entourant de Robert Towne, l’immense scénariste de Chinatown et de Bonnie and Clyde, et de David Koepp, collaborateur régulier de Spielberg, De Palma et Cruise mettent toutes les chances de leur côté pour transformer le projet en succès.

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Mission : Impossible ressemble donc d’abord à un film de De Palma. Dès le générique, le réalisateur appose sa marque, en nous montrant tout le film en accéléré, comme il l’avait fait pour Blow Out, et comme il le fera pour Femme Fatale. Dans Mission : Impossible, les images que l’on voit mentent : une vidéo peut-être manipulée, les détails d’une scène peuvent en révéler bien plus que ce que l’on croit au premier abord, personne n’est ce qu’il semble être car chacun porte, au propre comme au figuré, un masque… les faux-semblants sont partout. Si, presque vingt ans après, le scénario (et la mise en scène) ont pris un léger coup de vieux (on voit venir le retournement final assez vite), De Palma soigne ses images, et impose une tension toujours aussi efficace. Trahi, traqué, Ethan Hunt (Hunt signifie chassé en anglais) le jeune agent brillant interprété par Tom Cruise, multiplie les prouesses pour trouver la vérité. Dès ce premier opus de la saga, l’acteur donne déjà de sa personne, en tournant lui-même la plupart des scènes d’action (échapper au tsunami provoqué par l’explosion d’un aquarium géant, tourner une scène d’action sur le toit d’un TGV lancé à pleine vitesse) et, aidé par un Brian de Palma inspiré, en nous offrant quelques scènes devenues cultes. La première d’entre elle : un Tom Cruise suspendu à un filin dans une salle haute sécurité en plein milieu du siège de la CIA à Langley.

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Autour de l’acteur star (Mission : Impossible est clairement un écrin sur mesure pour Tom Cruise), le casting international fonctionne plutôt bien, même si Jean Reno et Emmanuelle Béart ne déploient pas une palette de jeu exceptionnelle. On retrouve, déjà, Ving Rhames, pour l’anecdote seul autre personnage avec Ethan Hunt à apparaître dans tous les films de la saga. Il participe ainsi à poser la première pierre de la franchise Mission : Impossible, avec un premier film où le rythme ne retombe jamais, et qui s’avère très efficace. Le public ne s’y trompera d’ailleurs pas, puisque Mission : Impossible rapportera plus de 450 millions de dollars dans le monde, assurant par là un premier pas solide de Tom Cruise dans la production, un retour sur le devant de la scène pour Brian de Palma (qui réalisera dans la foulée Snake Eyes, un de ses meilleurs films), et surtout la mise en chantier quasi-immédiate d’une suite.

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Titre Original: MISSION: IMPOSSIBLE

Réalisé par: Brian De Palma

Casting: Tom Cruise, Jean Reno, Emmanuelle Béart,

Jon Voight, Ving Rhames, Kristin Scott Thomas…

Genre: Espionnage, Thriller, Action

Sortie le: 23 octobre 1996

Distribué par: United International Pictures (UIP)

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