SYNOPSIS: Dans la France du XVIIe siècle, les aventures d’Athos, Porthos, Aramis et d’Artagnan, quatre frères mousquetaires du Roi, sous les ordres du capitaine Tréville, déjouent les complots organisés par le cardinal de Richelieu, le comte de Rochefort et la mystérieuse Milady de Winter…
Lorsque BBC One mit à l’antenne sa série The Musketeers qui débute ce mercredi 3 juin sur TMC, il faut avouer que le projet de cette énième adaptation du classique d’Alexandre Dumas, Les trois Mousquetaires, nous laissait, sur le papier, plutôt circonspect. Indépendamment du fait que la dernier opus ciné était une catastrophe sans commune mesure, cette version britannique ne présentait pas de prime abord les gages qualitatifs que l’on est en droit d’espérer lorsqu’un livre de Dumas, fusse t-il le plus populaire, passe à l’écran. Créée par Adrian Hodges, The Musketeers met bien en scène les irréductibles Athos, Portos, Aramis et D’Artagnan dans la France de 1630, mais hormis ce postulat de départ ainsi que la présence d’autres personnages tout aussi essentiels de l’œuvre de Dumas, la série est plus un prétexte pour embarquer le téléspectateur dans un tourbillon judicieux d’aventures et de romance.
Que les férus de justesse historique et de réalisme à tout crin passent leur chemin, The Musketeers se sert d’un bel emballage d’apparat mais n’en use pas. La série ne cherche pas non plus à être plus intelligente que ce qu’elle est et c’est là que réside sa force principale, dans son intégrité à rester un divertissement léger et agréable qui offre un dépaysement total. Les situations rocambolesques se succèdent mais on se surprend à ne pas bouder notre plaisir et à se prendre aux aventures de nos héros qui respectent à la lettre l’esprit de Dumas en s’en éloignant pourtant conséquemment. Tour à tour série d’action, comédie romantique, thriller, The Musketeers brasse les genres et les idées avec une énergie revigorante et s’approprie un récit que tout le monde connait tout en lui apportant sa propre relecture, forcément imparfaite et moins subtile, mais plaisante et entrainante.
Sans réel fil conducteur, si ce n’est l’intégration progressive de D’Artagnan à la confrérie des Mousquetaires, les épisodes se regardent avec plaisir sans qu’une construction narrative artificielle et tarabiscotée ne vienne ampouler une structure qui n’est pas prévue pour. Autre point positif, l’humour typiquement anglais qui s’insinue de ci de là et qui forcément remporte la mise en venant dédramatiser certaines séquences. Si la tentation serait grande de rapprocher The Musketeers d’une série comme Black Sails par exemple, la différence primordiale entre les deux est la représentation de la violence. Dans Black Sails elle est extrêmement graphique (comme dans Game Of Thrones) alors que dans The Musketeers elle est relativement édulcorée, la série étant ouvertement plus grand public que ses devancières. Cela ne signifie pas pour autant que les scènes d’action y soient bâclées. Elles sont au contraire très efficaces et virevoltantes et participent à la réussite de l’ensemble. Certes, tout n’est pas parfait, cela manque parfois d’un peu de relief et d’aspérités qui font le sel des grandes séries, mais encore une fois, en assumant son statut de divertissement, The Musketeers laisse une empreinte très agréable.
Doté d’un casting plutôt équilibré (même si , paradoxalement, l’interprète de D’Artagnan, Luke Pasqualino, manque sacrément de magnétisme), la qualité de la distribution est également l’un des atouts majeurs de la série à mettre en exergue. Que ce soit Athos (Tom Burke), Porthos (Howard Charles) ou Aramis (Santiago Cabrera) les autres mousquetaires sont nettement plus charismatiques. Le Cardinal de Richelieu (Peter Capaldi) , Constance Bonacieux (Tamla Kari) ou encore Milady de Winter (Maimie McCoy) complètent un casting relativement homogène. Plus moderne et mordante que d’autres relectures passées (dialogues incisifs et moins littéraires, héros tout de cuir vêtus et dotés d’armes à feu…), les mousquetaires dernière génération finissent par s’imposer comme un divertissement efficace et plaisant à défaut d’être une grande œuvre.
Crédits: TMC/BBC One
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