Critiques Cinéma

SHREW’S NEST (Critique)

2,5 STARS MOYEN

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shrew's nest afficheSYNOPSIS: Deux sœurs, dans l’Espagne d’après-guerre, recueillent un homme blessé dans leur appartement. Mais la plus âgée, agoraphobe, va bientôt révéler un comportement autrement plus agressif.

Shrew’s Nest, présenté en compétition officielle aux Hallucinations Collectives 2015, est le premier long-métrage du tandem Juanfer Andrés / Esteban Roel. Épaulé par le trublion Alex de la iglesia (auteur, entre autres, des excellents Balada Triste, Le Crime farpait et Les sorcières de Zuggaramurdi), crédité producteur, « Le nid de la musaraigne » témoigne une nouvelle fois de la vitalité du cinéma ibérique en termes de productions de genre. Ce « petit » film fut en effet auréolé d’un joli succès public en décembre dernier de l’autre côté des Pyrénées et a bénéficié de critiques plutôt favorables. Verdict : enthousiasme mérité ? Sur un pitch rappelant vaguement Répulsion et Misery, Shrew’s Nest met en scène Montse, une jeune femme fanatique religieuse au passé trouble qui, dans les années 50, vit recluse dans un appartement situé au cœur de Madrid. Le seul lien avec la réalité de cette dame agoraphobe est sa petite sœur. Un jour, un voisin tombe dans la cage d’escalier et se traîne jusqu’à leur porte. Quelqu’un est entré dans le nid de la musaraigne. Ce synopsis résume finalement assez bien l’enjeu principal de Shrew’s Nest : dépeindre l’Espagne Franquiste et le poids de son catholicisme claustrophobe et paranoïaque. Une fois cet objectif atteint, il ne reste hélas pas grand-chose, hormis une ambiance polanskienne à minima (le huis clos anxiogène, la relation entre les sœurs, tantôt marquée par l’affection, tantôt par l’autorité) et quelques purs moments de comédie noire vers la fin.

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Le début est poussif, l’exposition longue, trop longue. On s’ennuie durant toute la première moitié durant laquelle Andrés et Roel s’attardent à présenter des personnages quelconques, du moins auxquels on a du mal à s’identifier. C’est très basique, déjà-vu et d’autant plus dommage que le casting féminin, peu impliqué, n’est vraiment pas à la hauteur, même dans le dernier acte, plus déjanté. Macarena Gomez est à mille lieux de la folie meurtrière de Kathy Bates dans Misery ou de la psychotique Deneuve de Répulsion, et Nadia de Santiago s’avère peu convaincante. Les pointures Luis Tosar (vu dans Malveillance et endossant ici le rôle du père malsain) et Hugo Silva (de nouveau victime, après avoir été torturé par Les Sorcières de Zuggaramurdi) s’en tirent à meilleur compte et font preuve d’assurance dans leur jeu. Heureusement, passé la première heure, on retrouve avec joie la patte exaltée d’Alex de la iglesia – ton décalé, goût prononcé pour le gore, l’humour noir et la misanthropie, background trash des personnages – ce qui permet à Shrew’s Nest d’atteindre un niveau légèrement supérieur, malgré quelques baisses de régime dans le tout dernier acte (la révélation sur le passif de Montse, prévisible à mort). La mise en scène est très conventionnelle, voire apparaît parfois peu maîtrisée et grotesque (la gestion des espaces dans l’appartement, les visions troublantes du défunt père), témoignant de gammes à acquérir pour l’apprenti duo de réalisateurs, même s’il faut saluer la très belle photographie du film, signée Angel Amoros. Le cinéma de genre espagnol a de beaux jours devant lui c’est certain, mais Shrew’s Nest est une déception. Comédie noire burlesque et gore sur la fin ok, mais après avoir enduré une première heure de pellicule barbante, classique et pas toujours tenue niveau acting.

shrew's nest afficheTitre Original: MUSARANAS

Réalisé par: Juan Fernando Andrés & Esteban Roel

Casting: Macarena Gomez, Nadia de Santiago, Luis Tosar,

Hugo Silva, Tomas Del Estal, Asier Etxeandia…

Genre: Thriller, Epouvante-Horreur

Sortie le: Inconnue

Distribué par: –

2,5 STARS MOYENMOYEN

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