SYNOPSIS: La relation entre un arnaqueur professionnel et une apprentie criminelle vient perturber les affaires de chacun, quand ils se recroisent quelques années après leur première rencontre.

En perte de vitesse depuis quelques années du fait de choix hasardeux et en perdition depuis le four d’ After Earth où il partageait l’affiche avec son fils, la carrière de Will Smith a pris des allures relativement inquiétantes. Aimant à blockbusters pendant des années (Independance Day, Men In Black, Bad Boys…) le comédien doit absolument redorer son blason pour éviter de se retrouver dans l’antichambre d’Hollywood, là où d’anciennes stars tombent dans un oubli relatif. Diversion, son nouveau film où il partage l’affiche avec l’actrice australienne Margot Robbie (Le loup de Wall Street) semblait être sur le papier le projet idéal pour rebondir et reprendre la main dans le jeu pervers des influences. Le pari est t-il tenu et Will Smith roule-t-il à nouveau dans le bon sens ? Troisième film réalisé par Glenn Ficarra et John Requa (I love you Philip Morris, Crazy Stupid Love), Diversion a pour ambition de s’inscrire dans ce qui est devenu au fil du temps un genre à part entière : Le film d’arnaque.

Thriller mâtiné de comédie romantique, il est à rapprocher de films comme la trilogie Ocean’s Eleven et autres Las Vegas 21 dans l’esprit, mais disons-le tout net dans la réalisation, il s’en éloigne considérablement. La faute avant tout à un scénario cousu de fil blanc qui ne réserve quasiment aucun twist ou aucune surprise, ce qui, dans ce type d’histoires, est pourtant le moteur principal, l’intérêt étant de nous laisser bouche bée devant un retournement de situation inattendue, or ce ne sera jamais le cas ici, les morceaux d’esbroufe sentant tous plus ou moins le réchauffé. Diversion manque clairement de moelle même si pourtant tout démarre sous les meilleures auspices avec une première partie d’exposition qui pose les bases avec une efficacité redoutable. Mais à force de trop de démonstrations, à mesure que l’enjeu central se dévoile, notre intérêt a tendance à s’amenuiser plutôt que la tension ne grimpe crescendo comme cela semblait devoir se produire. Au final, on suit le film avec un désintérêt poli, non que ce soit mauvais, mais plutôt insignifiant. Le seul véritable point fort c’est l’alchimie du duo central qui irrigue le film d’une sensualité et d’un glamour à toute épreuve. Le charme de Will Smith est toujours aussi vivace et fonctionne parfaitement, même s’il a parfois tendance à user d’un cabotinage excessif dont il pourrait aisément se passer. Margot Robbie elle, embrase la pellicule de par son charisme et sa beauté brûlante et happe notre attention du début à la fin. Elle est l’atout charme d’un film plastiquement irréprochable, certes sympathique et efficace, mais dont il ne reste au final que trop peu de choses.

Titre Original: FOCUS