SYNOPSIS: Dans un monde post-apocalyptique où la société a été réorganisée autour de 5 factions (Audacieux, Érudits, Altruistes, Sincères et Fraternels), Tris a mis au jour un complot mené par la faction dominante, les Érudits, dirigés par Jeanine. Abandonnant une ville à feu et à sang, à la recherche d’alliés, Tris et Quatre sont désormais traqués par les autorités. Jeanine décrète la loi martiale pour anéantir les Divergents, tandis que la guerre entre les factions prend de l’ampleur. Pourquoi les Divergents sont-ils une menace pour la société ? La découverte d’un objet mystérieux, hérité du passé, pourrait bien bouleverser l’équilibre des forces…
Hollywood, comment fais-tu ?! On te donne un bouquin qui se vend à des millions d’exemplaires, un casting 8 étoiles, un budget plus que convenable, un premier épisode qui cartonne malgré ses nombreux défauts, et tu parviens encore à produire la pire daube blockbusteresque que l’on ait vu depuis Le Choc des Titans. Tes voies sont décidément encore plus impénétrables que celles du Seigneur, déjà pas bien faciles à cerner. Instantané : Tris et 4 (c’est son mec, vous vous souvenez ? Le tatoué aux 17 abdos ?) se font arrêter par des Sincères, des mecs droits comme la justice, à qui les Érudits -en gros les zenfoirés de politicards-, ont ordonné la livraison pour les « juger » (clin d’œil-coup de coude- regard complice, comme le souligne subtilement la mise en scène d’un réalisateur que je ne citerai pas car tous ses prochains films seront mauvais #jemengage). Hop hop, nos deux tourtereaux sont menottés, ont tout de même droit à une visite expresse chez le big boss, un mec sympa, bien sapé et au regard profond de sagesse (normal pour Hollywood, il est Coréen, donc soit il fait du Kung Fu, soit il est aussi intelligent et juste qu’un pape), et hop hop, on leur dit qu’on va les expédier immédiatement-tout-de-suite-maintenant aux Érudits qui, vous l’aurez bien compris même si vous n’avez pas vu le premier épisode, sont les méchants du film. Mais alors que tout espoir semble perdu (musique grave), 4, qui est plus malin que son physique et son prénom le laissent présager, entrevoit un moyen de moyenner une sortie. « Est-ce que siouplait, comme vous avez l’air d’être la sagesse incarnée, z’auriez pas 2 minutes pour répondre à une tite question que j’me pose, juste comme ça pour passer le temps, par curiosité et satiété intellectuelle, siouplait ? » (Rappel : 4 vient de se faire appréhender pour avoir violé genre toutes les lois de son pays, et/ou pour avoir été suffisamment débile pour revenir sur les lieux de son crime. Il est par ailleurs entouré de 5,6 gardes genre Mike Tyson sous cocaïne.) Mais justement, l’ironie de la situation n’aura pas échappé à notre pape Coréen, qui en termes de choses bizarres de toute façon en a vu d’autres, puisqu’il est jouée par Daniel Dae Kim, le seul Coréen perdu dans Lost. Amusé par l’audace de ce jeune garçon Audacieux (ce qui est d’ailleurs le nom d’une autre faction du film, vous dire jusqu’où on aime jouer avec les zygomatiques du spectateur chez les Divergentes, oh oh oh), la tite question lui est accordée. [Ellipse] 3 minutes 27 plus tard, 4 et Tris sont libres comme l’air.
Vous connaissez notre politique anti-spoilers, nous vous épargnerons donc les nombreuses astuces scénaristiques qui ont permis ce revirement de situation assourdissant de surprise, qui n’aura pas manqué de tenir en haleine l’adolescente de 9 ans auquel s’adresse en priorité (et uniquement d’ailleurs) ce film. Vous avez en une scène, touché à la quintescence de l’âme de Divergente 2 : L’Insurrection et goûté toute la puissance scénaristique qui émane de ce chef-d’œuvre. Un scénario pire qu’un gruyère, de l’action que même les moins de 6 ans vomiraient, un rythme encore plus insoutenable qu’un épisode des Reines du Shopping, des clichés par boites de quinze, des dialogues piochés sur des forums de fans de Twilight, et des acteurs en carton, qui, soit sont mauvais, soit s’en foutent complètement, soit, pire, les deux. Entre un faux Tom Hardy aussi subtil qu’un camion poubelle dansant le Lac des Cygnes, un 4 tatoué, fusion ratée du physique de James Franco et de la voix d’Armie Hammer, un Mekhi Pfeiffer en voie d’obésisation, une Zoé Kravitz inutile, une Octavia Spencer vêtue de rideaux, une Naomi Watts en perdition, une Kate Winslet à la palette de jeu aussi large qu’un neurone de Paris Hilton, autant vous dire qu’on ne sait plus où donner de la tête. Le plus triste, c’est que même le casting de stars en devenir (Shailene Woodley, Miles Teller et Ansel Elgort, tous excellents dans Nos étoiles contraires et/ou The Spectacular Now) a l’air de se demander si percer à Hollywood vaut des sacrifices tels que signer un contrat pour 3 films comme celui-là. Shailene Woodley pleure, fait la moue ou serre des dents (et c’est tout. Ah non, elle se coupe les cheveux aussi) et Ansel Elgort, qui joue le frère Prior, ne serait pas là qu’on ne l’aurait même pas remarqué. Seule consolation, Miles Teller, qui hérite de l‘unique rôle non-létal du film, et parvient à faire rire le public. Pas que l’on ne rit pas pendant le film, mais seulement parce qu’on préfère ça que pleurer, ou s’ouvrir les veines, ou trépaner son voisin de siège, parce que lui à l’air de trouver ça bien.
Le pire, c’est que le film pousse à penser que l’Humanité est perdue (alors que justement la morale du film semble dire l’inverse, si on a tout compris au charabia philosophique de cette histoire). Car il est certain que l’on va retrouver sur les forums ciné des gens dont l’avis éclairé se résumera à « Vas-y trop de la beubon Insurgent #Rebel #Moiaussijevaissortiravecuntatouéténébreux » ou encore « Ma vie jamé g otan kiffé un film ». Et là, on se dira que le chemin est encore long pour que la machine à rêves qu’est sensée être Hollywood arrête de se perdre dans des adaptations débilitantes de livres/séries/jeu vidéo/blagues carambar juste pour faire du fric. Plutôt que de tirer un public adolescent vers le haut en le poussant à réfléchir un minimum à ce qu’il voit (comme le faisait plutôt bien jusqu’au dernier épisode Hunger Games), il l’enfonce dans sa culture TV réalité/MTV/chats-qui-pètent qui, justement, n’en est pas une. Prions pour qu’un incendie ravage les bureaux de Summit Entertainement, le studio coupable de cette catastrophe, et que les droits d’adaptation disparaissent pour toujours. Car pas sur que l’Humanité puisse se remette d’un troisième épisode. Divergente 2 : L’Insurrection sera le grand vainqueur des prochains Razzie Awards. Il faut l’espérer du moins.
Catégories :Critiques Cinéma
Et encore, si j’avais pu, j’aurais mis zéro.
#Zensure
c’est faux tu m’as dit 0.5 pour Miles Teller :p
True
« Entre un faux Tom Hardy aussi subtil qu’un camion poubelle dansant le Lac des Cygnes »
You made my day! J’en ris encore… :))