SYNOPSIS: Zorg, trente-cinq ans, commence à avoir une certaine expérience de la vie, il est revenu de beaucoup de choses et s’apprête à souffler un peu. C’est ce moment que choisit Betty pour débarquer avec ses valises, son coeur en « skai mauve » et même pas un ticket de train…
Un couple qui fait l’amour. Fort. Intensément. Dans une sorte de symbiose que la lumière, les gémissements et la puissance brute des images rendent palpable. 37°2 le matin vient à peine de débuter et Jean-Jacques Beineix nous administre notre première claque. L’histoire d’amour de Betty et de Zorg va se jouer sous nos yeux dans une succession de scènes tragi-comiques d’où vont éclore quelques certitudes. La première, indéniable, inévitable, c’est que Béatrice Dalle est une révélation magistrale, dévoilant une nature insatiable à la sensualité ravageuse. Elle dévore la pellicule, l’embrase à chacune de ses apparitions et réussit une performance éblouissante qu’on n’oubliera jamais. Elle est l’âme du film de Beinex, l’incarnation fantasmagorique de la fille dont on a tous rêvé et elle catalyse avec fougue et innocence chaque parcelle de pellicule. La seconde c’est la force de la mise en scène, la symphonie vertigineuse d’un destin en marche magnifié par un amour indéfectible de ses personnages, la virtuosité d’un réalisateur qui sous nos yeux soulève le voile pour transcender un récit somme toute basique et en faire l’histoire d’amour d’une vie.
La troisième certitude, c’est que jamais, ni avant, ni depuis, le style si caractéristique de Philippe Djian n’a été aussi bien traduit à l’écran. A la fois brut de décoffrage et empreint d’une poésie à nulle autre pareille l’auteur fut choyé par l’adaptation et la grâce du réalisateur. Même si, ne nous trompons pas, 37°2 le matin le film a échappé à l’écrivain pour devenir totalement une œuvre de Beineix. N’oublions pas non plus Jean-Hugues Anglade, inoubliable Zorg, prénom baroque absent du roman mais tellement adéquat avec le personnage. Anglade qui restitue toutes les caractéristiques de l’amoureux fou, à la fois fougueux tourmenté et bestial. Le reste du casting est à l’avenant de ce sublime duo. De Vincent Lindon à Gérard Darmon en passant par Clémentine Célarié, chacun participe à la réussite de l’entreprise et nous fait passer du rire aux larmes en alternance avec bonheur. En insufflant une humanité à son film qui déborde du cadre, Beineix parvient à bouleverser les spectateurs et réussit un grand mélodrame contemporain. En 2016, 37°2 le matin aura trente ans mais il est inutile d’attendre si longtemps pour célébrer ce film de chair et de sang qui est la transposition parfaite d’une histoire d’amour incandescente portée à son firmament par des mots, des images et des interprètes d’exception.
Titre Original: 37°2 LE MATIN
Réalisé par: Jean-Jacques Beineix
Casting: Jean-Hugues Anglade, Béatrice Dalle, Gérard Darmon,
Clémentine Célarié, Vincent Lindon, Consuelo De Haviland…
Genre: Drame
Sortie le: 09 avril 1986
Distribué par: Gaumont
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Catégories :Critiques Cinéma
J´en ai la chair de poule rien qu´à lire la critique d´un film qu´on a tous vu et adoré. Quel chef d´œuvre, content d´avoir découvert ce site!
Merci beaucoup pour ce commentaire 😉