Au commencement...

Au commencement… (Séries) American Crime 1×01

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AMERICAN CRIME

SAISON 1 EPISODE 1

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AMERICAN CRIME

SYNOPSIS: La petite ville de Modesto en Californie est bouleversée par un crime odieux, soupçonné d’être raciste, qui divise les différentes communautés qui la compose.Tandis que les enquêteurs cherchent la vérité sur ce qui s’est véritablement passé, troublé par les médias qui s’en mêlent, les familles des victimes tentent de faire leur deuil en espérant que justice soit faite. Quant aux familles des accusés, elles veulent comprendre…

De la télévision de papa, calibrée et efficace, les grandes chaines américaines en regorgent. Entre des contraintes drastiques de popularité et donc d’audience et par voie de conséquence d’une banalisation à outrance de formules éprouvées, il est parfois compliqué de sortir des sentiers battus lorsque l’on évolue sur les réseaux nationaux publics. Ce serait pourtant aller vite en besogne de dresser le constat que les chaines les plus regardées ne savent que flatter la bassesse de spectateurs attirés par la facilité. Car de Hill Street Blues à Un flic dans la Mafia en passant par Code Quantum, pour ne citer qu’elles, les networks américains sont toujours parvenus à sortir de leurs besaces des séries atypiques qui ne rentraient pas forcément dans les standards et qui, comme le veut l’adage, étaient l’exception qui confirment la règle. Des séries qui savaient concilier exigence narrative et forme soignée et qui étaient surtout de véritables oeuvres cohérentes et addictives.
American Crime est clairement de cette trempe là. Issue de l’imagination du scénariste de 12 Years a Slave, John Ridley, voici une série qui démarre sans ambages pour nous plonger dans les conséquences d’un fait divers ordinaire aux multiples ramifications. Sur fond de tension raciale, les sentiments s’exacerbent et les haines dissimulées ressurgissent. Les multiples personnes qui se retrouvent impliquées dans ce drame forment une mosaïque, reflet d’une certaine Amérique contemporaine, des peurs sociétales et des cauchemars d’un pays qui connait toujours autant de difficultés à se relever de ses traumas. Ce n’est pas l’enquête policière qui intéresse John Ridley ici, mais les répercussions d’un drame sur une communauté à priori disparate mais dont les membres se retrouvent liés à leur corps défendant. Ouvrant de nombreuses pistes narratives, cet épisode inaugural pose beaucoup de questions sans apporter pour le moment des réponses, mais cette construction offre la possibilité d’explorer une kyrielle de thématiques. Si certains se sentiront perdus devant la multitude générale (beaucoup de personnages et de questionnements), ceux qui se laisseront prendre à ce récit choral devraient y trouver la genèse d’une possible grande série, même si évidemment tout cela demandera confirmation par la suite. Au delà de son scénario passionnant, American Crime offre à deux comédiens de premier plan des prestations de haut niveau. Felicity Huffman (Desperate Housewives) et Timothy Hutton dans les rôles des parents divorcés de la victime dévoilent sur 42 minutes une palette de jeu d’une justesse et d’une intensité folles. Le reste de la distribution est au diapason d’un récit, qui sans jamais céder aux diktats de l’audience ou à des facilités lacrymales nous laisse exsangue. Le pilote d’American Crime est âpre, sec, aride. Il ne brosse pas le téléspectateur dans le sens du poil ni ne lui facilite la tâche. On pense à des films comme Short Cuts ou Grand Canyon qui surent traiter avec subtilité des récits avec de multiples personnages et à la résonance d’un évènement sur chacun d’entre eux. La qualité de l’intrigue et la richesse des personnages présentés semble garant d’une suite, qui au vu des évènements de ce premier épisode, devrait éclore d’une myriade de séismes.

AMERICAN CRIME SAISON 1 DIFFUSION A L’HEURE US A PARTIR DU 10 MARS 2015 SUR CANAL+ SERIES 

1 réponse »

  1. J’ai découvert cette série en début d’année et effectivement, c’est le genre de série « coup de poing » à laquelle on ne s’attend pas spécialement en cliquant sur lecture.
    Et je plussoie tellement pour Felicity Huffmann, elle m’avait sacrément manqué depuis la grande époque de Lynette et ses copines 🙂

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