BETTER CALL SAUL SAISON 1 ÉPISODE 1
SYNOPSIS: Six ans avant la rencontre avec Walter White, Saul Goodman, connu sous le nom de Jimmy McGill, est un petit escroc qui peine à joindre les deux bouts. Il fait la connaissance de Mike Ehrmantraut, un criminel spécialisé dans le « nettoyage », qui deviendra son futur homme de main. Ensemble, ils ouvrent un cabinet d’avocats à Albuquerque, au Nouveau-Mexique.
A la fois attendue comme le messie et redoutée comme une promesse qui ne pourrait jamais être à la hauteur de l’attente qu’elle a suscitée, Better Call Saul, le spin-off de Breaking Bad a fait ses débuts le 8 février sur AMC avant dès le lendemain, d’être proposé en exclusivité sur Netflix France. Depuis l’annonce de sa mise en chantier Better Call Saul a généré des sentiments contradictoires. D’abord perçu comme une idée saugrenue, puis générant tour à tour incompréhension, crainte et espoir, la production de la série, a su au fil du temps étouffer les angoisses des fans pour les muer en fol espérance. Cela aurait pu être désastreux si le pilote de Better Call Saul n’était pas à la hauteur, ce qui, Dieu merci n’est pas du tout le cas. Car disons le d’emblée, Better Call Saul peut se targuer d’avoir réussi son coup au-delà des espérances. Si ce premier épisode est une vraie réussite, il ne faut pas non plus cacher que ces prémisses demanderont confirmation dans les semaines à venir. Mais l’intelligence de Vince Gilligan (à la réalisation de ce pilote) et de Peter Gould est palpable lors de ce brillant prologue. En débutant par cinq minutes en noir et blanc sur une chanson lancinante, on découvre ce qu’est devenu Saul Goodman, l’avocat magouilleur de Walter White, cette séquence faisant suite directement à la série mère, avant que l’on ne retrouve notre bonhomme plusieurs années auparavant lorsqu’il s’appelait encore Jimmy McGill. On l’y découvre alors vivant sa vie d’avocaillon traine misère, racolant le client avec les méthodes les plus viles, traquant quelques dollars là où il peut. Un loser de premier ordre, rongé par la solitude et l’angoisse et qui s’évertue à vouloir sortir de sa minable condition. Toujours interprété par un Bob Odenkirk de gala, Jimmy/Saul nous dévoile tout un pan de sa personnalité. Autour de lui peu de figures imposantes pour le moment si ce n’est celle de Michael McKean qui joue le rôle de son frère Chuck et dont l’histoire semble valoir son pesant de cacahuètes et l’apparition furtive de ce cher Mike (Jonathan Banks , déjà dans Breaking Bad, que l’on sait amené à revenir). Ce premier épisode au rythme et à la fluidité évidentes nous transporte dans un univers aux contours relativement proches de Breaking Bad en terme de traitement, mais réussit la gageure de trouver son propre ton sans être constamment en train de racoler le téléspectateur avec de l’improbable fan service. C’est bien plus subtilement que les accointances entre les deux séries sont amenées et la cohérence de l’ensemble est excellemment agencée, à l’image du dernier plan de l’épisode qui ravira les aficionados. Tragi-comédie sans cesse sur le fil, la trajectoire de l’avocat minable à celui dont les pubs passent à la télévision semble devoir épouser un récit qui ne devrait pas manquer de sel, en témoigne l’abattage proprement hallucinant de Bob Odenkirk. Better Call Saul va devoir s’affranchir malgré tout de son modèle pour se créer sa propre cohésion et exister d’un seul tenant, ce que Gilligan et Gould semblent avoir parfaitement compris. S’ils poursuivent sur leur lancée et maitrisent leur scénario et ses nombreux points cardinaux, Better Call Saul n’aura bientôt plus pour unique défaut que d’être passé après Breaking Bad.
BETTER CALL SAUL chaque lundi sur AMC et le mardi matin sur Netflix France
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