Et voilà l’année 2014 se termine, place au traditionnel top cinéma, mais d’abord quelques statistiques puisque cette année fut celle des records pour moi : pas moins de 250 films au cinéma en 2014 et presque 300 films au total en comptant les rattrapages à l’occasion des sorties DVD/Blu-Ray. Une année chargée en émotions donc, même s’il est vrai que seules quelques projections resteront à jamais gravées dans ma mémoire.
1/ Interstellar
En mémoire : ma scène de cinéma préférée de l’année, l’arrimage à l’Endurance. Une séquence haletante, à couper le souffle, sous fond d’orgues de cathédrale made in Hans Zimmer. Christopher Nolan m’a tout simplement bouleversé avec ce grand film SF, à mi-chemin entre Contact, L’Etoffe des Héros, Le Trou Noir, Sunshine et 2001 : l’odyssée de l’espace, rien que ça.
2/ Whiplash
En mémoire : la standing-ovation de 15 minutes après la séance au Festival de Cannes en présence de Damien Chazelle, le réalisateur, et J.K. Simmons, second rôle masculin du film, qui livre là la plus grande performance de sa carrière. Un rôle pas évident à négocier, à mi-chemin entre le sergent chef de Full Metal Jacket et le célèbre Dr House. Face à lui, le jeune Miles Teller confirme enfin les espoirs placés en lui.
3/ The Raid 2 : Berandal
En mémoire : la mutinerie dans la boue et la course-poursuite en bagnole. Le film d’action de l’année, quelle frénésie !!! Des fights inventifs à la mise en scène tonitruante, en passant par le scénario fouillé et ambitieux pour un spectacle total, intense et sauvage. L’histoire est certes très classique, mais la maestria visuelle finit par l’emporter.
4/ Her
En mémoire : la moustache de Joaquin Phoenix. Captation intelligente, sensible, gracieuse, troublante, drôle, poétique et à la fois très cruelle et mélancolique de notre monde et de sa moderne solitude.
5/ The Grand Budapest Hotel
En mémoire : la sublime bande-originale qui m’a totalement réconcilié avec Alexandre Desplat. Wes Anderson ouvre son cadre maison-poupées et surprend une nouvelle fois avec cette aventure prenante à la croisée entre Agatha Christie et Tintin.
6/ La vie rêvée de Walter Mitty
En mémoire : La surprise lors de la mise en ligne du premier trailer, particulièrement splendide et enivrant, quasiment dénué de dialogues, lancé en grandes pompes au son de Dirty Paws, chanson phare de l’excellent groupe islandais Of Monsters and Men, et mettant en scène plusieurs plans fascinants et soignés, à l’image sophistiquée (la course de Walter devant les unes du magazine Life, un saut dans l’océan depuis un hélicoptère, une chute dans le vide, une course en skateboard à travers les somptueux paysages d’Islande). Le film-voyage évasion par excellence.
7/ Gone Girl
En mémoire : la première photo dévoilée sur la toile, mettant en scène un Ben Affleck au sourire forcé – lors d’une conférence de presse organisée au lendemain de la disparition de sa femme – image qui résume parfaitement l’ambiance narcissique de ce thriller surprenant, magistralement orchestré par le maître Fincher. En tête également, l’interprétation au cordeau de Rosamund Pike, qui mériterait amplement sa statuette dorée lors des prochains Oscars.
8/ Mommy
En mémoire : le frisson ressenti dans le grand théâtre lumière de Cannes lors de la superbe scène où Steve agrippe les bords du cadre pour les étirer d’un geste rageur, sur le Wonderwall d’Oasis.
9/ X-Men Days of Future Past
En mémoire : le fabuleux casting all stars où chacun a sa place, son moment de grâce. X-Men Days of Future Past fut sans nul doute LE blockbuster de l’été, un spectacle smart et admirablement bien foutu.
10/ Boyhood
En mémoire : l’ouverture du film sous le son Yellow de Coldplay. Richard Linklater a construit, année après année, une odyssée de la vie au parfum inédit. Une œuvre douce, bienveillante et sensible.
11/ States of Grace
En mémoire : la révélation féminine de l’année, la magnifique Brie Larson, qui livre une performance magistrale, pleine de sensibilité et d’humanité. Un petit film indie qui fait chavirer les cœurs, exécuté par un ancien éducateur spécialisé converti apprenti metteur en scène = un talent à suivre.
12/ Package Jake Gyllenhaal & trouble psychiatrique : Night Call + Enemy
Confirmation d’un acteur qui enfonce encore un peu plus le clou à travers ces deux prestations habitées et rentre dans le cercle très fermé des comédiens qui peuvent tout jouer (ou presque). J’espère intimement qu’il recevra la récompense suprême en février prochain.
13/ La grande aventure Lego
En mémoire : le refrain Everything is Awesome. Mon film d’animation préféré de l’année. Pop, geek, ultra-référencé, politisé, fun, méta, INDISPENSABLE. Les barrés Chris Miller et Phil Lord confirment qu’ils peuvent relever n’importe quel défi de reboot / remake / sequel / spin-off, du moment qu’ils sont autorisés à instiller leur style.
14/ Dragons 2
En mémoire : les « hommages Miyazaki » : les moments de glisse entre l’Azur et les nuages, le bestiaire marin qui ressemble aux Yokais du Voyage de Chihiro, la confrontation entre Léviathan et Krokmou, ou encore l’apparition fantasmatique d’une guerrière remontée des âges obscurs qui traversent les nuages pour rejoindre le héros.
15/ Under the Skin
En mémoire : toutes les scènes Lynchiennes où les victimes de ScarJo sont plongées dans une étrange eau noire. Le film expérience (sensorielle, tactile, auditive) de l’année. Audace formelle (mise en scène esthétisante) et narrative (parcimonie des dialogues) à saluer. Communion absolue entre des images fascinantes et des sons étranges.
16/ Nymphomaniac vol 1 & 2
En mémoire : la virtuosité de la composition du segment sur la polyphonie (l’image divisée en trois cadres avec trois amants de Joe). Au programme : les péripéties d’une addict au sexe brillamment filmées et interprétées (autre révélation féminine de l’année : Stacy Martin). Une chronique déguisée sur le rapport de Lars von Trier à la société, formellement splendide.
17/ Le vent se lève, il faut tenter de vivre
En mémoire : les songes, au cours desquels le mentor de Jiro, l’ingénieur italien Caproni, lui inculque les rudiments du métier, le guide et l’inspire. L’ultime baroud d’honneur du fondateur de Ghibli, le senseï humaniste Hayao Miyazaki : un peu déconcertant au départ par son approche linéaire et rationnelle, Le vent se lève devient peu à peu objet de tous les fantasmes en sondant la personnalité de son auteur.
18/ Bande de filles
En mémoire : le formidable plan-séquence karaoké avec le Diamonds de Rihanna chantée par les quatre filles, authentique hymne à la liberté et à l’épanouissement de soi comme pouvait l’être Let it Go dans La Reine des Neiges l’an dernier. État de grâce. Film féministe, ode à la liberté, réalisé par l’indispensable Céline Sciamma.
19/ Captain America : Le Soldat de l’hiver
En mémoire : la séquence de fusillade sur l’autoroute, opérée par le soldat de l’hiver du titre et vibrant hommage des frères Russo au magistral Heat de Michael Mann. Un Marvel Movie qui dépasse largement le cadre du spectacle super-héroïque pour atteindre les cimes du thriller paranoïaque 70’s type Les Hommes du Président et cie. Remarquable charge contre le Patriot Act et ses limites (remember l’affaire Snowden).
20/ White God
En mémoire : le (plus beau) plan final (de l’année). Qui l’eût cru ? Un film hongrois low-budget dans le top. A la fois drame poignant, film d’action badass, revenge movie inquiétant, slasher terrifiant. Quand Les Oiseaux d’Hitchcock rencontrent La Planète des Singes avec des chiens en guise de héros.
21) The Hobbit : la bataille des cinq armées
22) Godzilla
23) 22 Jump Street
24) Edge of Tomorrow
25) Fury
26) Detective Dee 2
27) Les Sorcières de Zuggaramurdi
28) Les Combattants
29) Only Lovers Left Alive
30) Les Brasiers de la Colère
Les coups de cœur et feel-good movies de l’année nécessaires au bien-être : Magic in the Moonlight, Pride, Les Gardiens de la Galaxie, Le Conte de la princesse Kaguya, New-York Melody, I Origins
Auraient pu être dans le top mais n’y figurent pas parce qu’il n’y a plus de place : Noé, Locke, White Bird, Les poings dans les murs, 71′, American Bluff, How I Live Now, Maps to the stars, Tom à la ferme, The Homesman, Joe, The Rover
Ne peuvent être jugés car faute de visionnage à temps (hélas) : A Most Violent Year, Cold in July, Winter Sleep, R, Our sunshi, Le Paradis, Still the water, Big bad wolves, Two faces of January, Un homme très recherché, Deux jours, une nuit, Mange tes morts, Ida, Léviathan, Coldwater, Eastern Boys, Au revoir l’été, Quand vient la nuit, Le Sel de la Terre, Le procès de Viviane Amsalem, Qu’Allah bénisse la France, Young Ones, God Help the Girl, Obvious Child, Les Chiens errants, Love is Strange.
Projecteurs sur le cinéma français : hormis les 2 films du top 30 (Bande de Filles, Les Combattants), je décerne une mention spéciale pour certains long-métrages issus de l’hexagone (chauvinisme inside) : La French, Tristesse Club, Minuscule, Astérix et le domaine des dieux, Goal of the Dead, Hippocrate, Samba, Saint-Laurent, Maestro, Mea Culpa, Les Gazelles, Elle l’adore et Jacky au royaume des filles.
Ma série préférée de l’année : incontestablement la mini-série True Detective. Une œuvre qui, par son cadre poisseux, rappelle constamment les maîtres William Friedkin et Tobe Hooper. Le scénario mystique de Nic Pizzolatto et la mise en scène au diapason de Cary Fukanaga font quant à eux largement écho à David Fincher et Michael Mann, et c’est tant mieux.
Mes DTV préférés de l’année : Anchorman 2, The Signal, Stretch, In your eyes
Mon docu préféré de l’année : Side by Side, produit par Keanu Reeves. Officiellement sorti l’an dernier, mais je l’ai découvert cette année au Festival Lyon Lumière en présence de Néo.
Big-Up aux films d’animation en 2014 : Lego Movie, Le vent se lève, il faut tenter de vivre, Le Conte de la princesse Kaguya, Dragons 2, Le Garçon et le Monde, Minuscule.
Flop 25 de l’année (mais il n’y a pas vraiment d’ordre en fait, tous ces films sont des purges) :
1) Brick Mansions
2) Un Amour d’Hiver
3) I Frankenstein
4) Pompéi
5) Vampire Academy
6) 3 Days to Kill
7) Jamais le premier soir
8) Sous les jupes des filles
9) Les Francis
10) N’importe Qui
11) Need for Speed
12) Adieu au Langage
13) Near Death Experience
14) Black Storm
15) Lucy
16) Ninja Turtles
17) Serena
18) Annabelle
19) Sex Tape
20) Albert à l’Ouest
21) Délivre-nous du mal
22) Transcendence
23) Et (beaucoup) plus si affinités
24) Hercules
25) Dracula Untold
Top des déceptions de l’année : ces films ne sont pas forcément médiocres (quoique pour certains) mais m’ont cruellement déçu : sans ordre, Eden, Monuments Men, La Belle et la Bête, Men, Women & Children, The Expendables 3, Black Coal, Chef, Last days of Summer, 47 Ronins, Mister Babadook, Dallas Buyers Club, American Nightmare 2, The Ryan Initiative, Maléfique, Dans l’Ombre de Mary, 12 Years a Slave, Philomena, Jersey Boys, Le rôle de ma vie, Le Théorème Zéro, Balade entre les tombes, Nos étoiles contraires, Transformers : l’Âge de l’Extinction, The Search, Nos pires voisins, Echo, Sabotage, Horns, The Giver, Mr Peabody et Sherman, RoboCop, Nebraska, Dumb & Dumber De, The Canyons, Paddington, Lou ! Journal Infime, Night Moves, Une nouvelle amie, Hunger Games – La Révolte : partie 1, The Amazing Spider-Man : le destin d’un héros, La Planète des singes : l’affrontement, 300 : La naissance d’un empire, Sin City : j’ai tué pour elle, The Spectacular Now, Exodus : Gods and Kings.
Catégories :Tip/Top
Le mec qui te fait un annuaire 2014 au cinéma l’année de sa thèse, tranquille.
Ah ah voilà merci c’est le terme que je cherchais annuaire 🙂
Pas mal, sauf pour Dragon 2, et surtout Under the Skin … J’aurais mis à leur place Edge of Tomorrow et le comte de la princesse Kaguya (chef d’oeuvre)