ET (BEAUCOUP) PLUS SI AFFINITES (Critique)

Par Fred Teper le octobre 28, 2014 • ( Poster un commentaire )

SYNOPSIS: En se rendant à une soirée organisée par son meilleur ami, Wallace ne se doute pas qu’une rencontre va bouleverser sa vie. Son attirance pour Chantry a tout du coup de foudre. Une complicité immédiate s’installe avec cette jeune femme pétillante et à l’humour ravageur. Toutefois, il subsiste un petit obstacle aux prémices de cette belle histoire : Chantry est déjà en couple avec un dénommé Ben ! Elle propose donc à Wallace de sceller un tout autre pacte : devenir amis, et rien de plus. Au fil du temps, leur complicité ne fait que grandir et Wallace se retrouve vite confronté à un vrai dilemme : doit-il s’en tenir à sa promesse ? Faire en sorte que Chantry quitte Ben ? Faire semblant de se satisfaire de cette situation bancale ou bien tenter de la conquérir, au risque de la perdre ? Leur relation amicale va être mise à rude épreuve : mais un homme et une femme peuvent-ils réellement être amis ?

Sur le terrain ultra balisé des comédies romantiques, tout a déjà été dit, montré, disséqué … ! Les rapports amoureux ont été filmés sous toutes les coutures et s’il est un genre particulièrement compliqué à transcender c’est bien celui-là. Rares sont donc les films à parvenir à sortir du lot, car pour un Quand Harry rencontre Sally , un Love Actually, ou un 500 jours ensemble, combien de films aussitôt vus, aussitôt oubliés. Entendons- nous bien, Et (beaucoup) plus si affinités (quel titre français navrant !) ne figurera pas au panthéon du genre, il n’a pas cette légèreté et cette onctuosité qui fait les grandes réussites, mais le film est tellement sympathique, mignon et donne tellement envie d’aimer et d’être aimée, que son capital sympathie emporte tout sur son passage. Prévisible de bout en bout, la qualité de l’écriture, la caractérisation des personnages et l’alchimie du couple Zoe Karan/Daniel Radcliffe lui permettent pourtant de s’affranchir de modèles trop écrasants. Son fort pouvoir d’identification est également le centre névralgique d’un très joli film, dont il émane une certaine poésie décalée fortement appréciable. La mise en scène de Michael Dowse est suffisamment sobre pour laisser la part belle au récit et l’humour souvent inattendu, qui vient par à-coups s’intégrer au récit réserve des moments vraiment charmants et savoureux. On l’a dit, l’entente entre Zoe Kazan et Daniel Radcliffe est la clé de voûte de cette histoire. Elle, girl next door par excellence retrouve le charme dévastateur dont elle faisait déjà preuve dans Elle s’appelle Ruby. Lui, après Horns, prouve que son virage post Harry Potter est une vraie réussite et que la variété de ses choix, en dehors des blockbusters mastodontes qui l’ont révélé, démontre une vraie intelligence dans sa façon de mener sa barque.

On objectera que tout cela sent le réchauffé à plein nez, qu’il n’y a aucune surprise en soi, mais c’est aussi pour ça que l’on apprécie ce type de films, parce qu’ils nous placent dans une zone de confort que l’on n’a aucune raison de vouloir quitter.Le charme et l’humour, s’il est véhiculé par les deux comédiens principaux, l’est aussi par leurs partenaires de jeu. Adam Driver de la série Girls et qu’on retrouvera dans le prochain Star Wars est notamment très drôle dans le rôle du meilleur pote de Wallace (Radcliffe). Woody Allen classe biberon dans l’esprit, Et (beaucoup) plus si affinités, se nourrit de multiples influences totalement assumées et ne cherche jamais à se montrer plus intelligent qu’il n’est. Frais, doux et tendre, le film fera fondre les cœurs sensibles et si son manque d’originalité est patent , il a une personnalité des plus agréables et des plus attachantes, ce qui n’est pas la moindre de ses qualités.