SYNOPSIS: Depuis la nuit des temps, au fin fond du Mexique, les esprits passent d’un monde à l’autre le jour de la Fête des Morts. Dans le village de San Angel, Manolo, un jeune rêveur tiraillé entre les attentes de sa famille et celles de son cœur, est mis au défi par les dieux. Afin de conquérir le cœur de sa bien-aimée Maria, il devra partir au-delà des mondes et affronter ses plus grandes peurs. Une aventure épique qui déterminera non seulement son sort, mais celui de tous ceux qui l’entourent.
Imaginez un feu d’artifices de couleurs, une féérie visuelle, un plaisir pour les yeux, certes, mais aussi un sous-texte qui interpelle et qui invite à la réflexion ! Saupoudrez le tout de la vision d’un producteur mexicain nommé –excusez du peu- Guillermo Del Toro, assaisonnez d’un humour jamais abêtissant et d’un rythme de métronome, mélangez les références musicales actuelles un peu à la manière d’un Baz Lhurmann et vous obtiendrez l’élégance, la distinction et l’inventivité de La Légende de Manolo. Car c’est bien à tout ça que nous invite ce petit bijou à l’esthétique marquée, à ne pas mettre devant toutes les mirettes tant son discours est aussi sombre que sa photographie est clinquante. Mais quelle réussite flamboyante, quelle intelligence dans le propos et quelle virtuosité pour emballer tout cela. Abordant la culture mexicaine par l’intermédiaire de la Fête des Morts, La Légende de Manolo se distingue d’emblée en démarrant de nos jours dans les combles d’un musée et par une visite particulière dispensée à un quatuor de petits jeunes à qui la légende est contée par l’intermédiaire d’un long flash-back.
Pour être un très grand film, il manque à La Légende de Manolo ce supplément d’âme et d’émotions qui emportent tout sur leur passage. S’il reste parfois un poil trop mécanique, le résultat final peut se targuer d’être une incontestable réussite visuelle couplée à la force d’un message qui parlera à l’intellect. Sur la base d’un triangle amoureux assez classique, le film présente pourtant des personnages qui s’affranchissent des caricatures dans lesquels les auteurs auraient pu les complaire. Le personnage de Maria est par exemple une jeune femme insoumise qui ne se satisfait des normes. Le scénario fait la part belle aux notions de devoir, d’engagement, de famille, de tradition ou de protection, mais derrière des thèmes qui pourraient être extrêmement basiques, la richesse de l’animation l’emporte sur un traitement qui manque parfois d’un brin de finesse et d’originalité. Autre force de La Légende de Manolo: Se réapproprier des chansons contemporaines à la sauce mexicaine et réentendre du Radiohead ou du Rod Stewart et cet angle est plutôt savoureux et réussi. Sur une thématique pas si éloignée de l’esprit par exemple des Noces Funèbres ou du plus récent L’étrange Pouvoir de Norman, qui interrogent sur la mort et ses conséquences, La Légende de Manolo, création de Reel FX et réalisé par Jorge Gutierrez, porte également la patte de Guillermo Del Toro dont on ressent à plusieurs reprises l’influence créative. La Légende de Manolo, qui montre que la mort n’est pas qu’une sombre fatalité, est un bouquet de couleurs et de lumières dans un univers plutôt dark qui n’assume pas de bout en bout sa noirceur sous-jacente. Mais qui au final est tout simplement flamboyant. Effroyablement délicieux!
Titre Original: THE BOOK OF LIVE
Réalisé par: JORGE R. GUTIERREZ
Casting: Diego Luna, Zoe Saldana, Channing Tatum,
Christina Applegate, Hector Elizondo, Danny Trejo…
Genre: Animation, Aventure, Comédie
Sortie le: 22 Octobre 2014
Distribué par: Twentieth Century Fox France
EXCELLENT
Catégories :Critiques Cinéma
Belle chronique pour un film que je n’aurais pas cru aussi abouti que ça, finalement !
c’est vraiment très beau visuellement et intelligent dans le propos