NINJA TURTLES (Critique)

Par Quentin Delahaye le octobre 13, 2014 • ( Poster un commentaire )

SYNOPSIS: Tenez-vous prêts : quatre héros de légende vont bientôt faire parler d’eux à New York…Leonardo, le leader, Michelangelo, le beau gosse, Raphael, le rebelle et Donatello, le cerveau, vont tout faire pour défendre la ville de New York, prise entre les griffes de Shredder. Entre deux dégustations de pizzas (sans anchois, bien sûr) et un entraînement intense aux arts martiaux, prodigué par leur maître Splinter, ils vont accomplir leur destin, aidés par la courageuse reporter, April O’Neil.

Oh mon dieu, il a osé ! C’est probablement ce que vous vous êtes dit lorsque vous avez appris que Michael Bay, qui est au cinéma ce que le Hummer est à l’automobile, a annoncé vouloir adapter les Tortues Ninjas, dessin animé culte pour toute une génération. Pas touche à Donatello, Michelangelo, Raphaello et Leonardo ! Pas touche aux égouts remplis de graffitis, au skateboard, aux pizzas et à l’ambiance 90’s relax assaisonnée de mythologie japonaise anachronique! Et bien si, ils ont touché. Et, bizarrement, ça passe. Alors attention entendons-nous : n’attendez rien du scénario, écrit par un enfant de 4 ans ayant mangé trop de pizzas, ni de la réal, commise par Jonathan Liebesman, déjà coupable de World Invasion : Battle Los Angeles et de La Colère des Titans, sa carrière est donc de toute façon sans salut. N’attendez rien non plus de Megan Fox, à part, évidemment, sa plastique irréprochable, ce qui lui permet de débiter d’improbables dialogues sans même qu’on l’entende, ni le reste du casting live, William Fichtner lui-même exécutant le minimum syndical. Et, confidence, n’attendez rien de Splinter, victime d’une 3D dégueulasse et d’un vilain tic qui lui fait se passer la main dans la barbichette à tous les plans.

Par contre, vous pouvez miser sur le seul et unique intérêt du film : Les tortues. Les quatre héros sont une vraie réussite, pas tant sur le plan visuel (les effets spéciaux sont très corrects mais allez donner une expression complexe à une tortue) mais par l’incroyable énergie qu’ils dégagent, que ce soit dans l’action ou dans les dialogues. Autour d’un fil rouge malin cousu sur le thème de la famille et de la solidarité, les quatre ninjas nous amusent, nous impressionnent et nous divertissent chaque fois qu’ils apparaissent à l’écran, et ce sans un temps mort. Les liens qui les unissent sont touchants, alors que leur humour, certes parfois facile (merci les références geeks, on avait compris depuis Les Gardiens de la galaxie), n’en reste pas moins efficace. Quant aux évidentes limites que l’on peut trouver au quatuor (en particulier le fait qu’ils incarnent chacun un stéréotype usé jusqu’à la corde, qui est même utilisé comme un argument marketing du film), elles sont vite balayées par le rythme général qu’ils imposent et par l’ingéniosité des scènes d’action. Usant de tout ce que les personnages ont à offrir, les chorégraphes s’en donnent à cœur joie dans les bastons, en particulier lors de l’impressionnante scène dans la montagne, que la médiocrité de la réalisation ne vient même pas gâcher. Les tortues ninjas ne cherche pas à être autre chose que ce qu’il est : un pur divertissement juste là pour vous faire oublier la vraie vie pendant 1h40. Et vendre des produits dérivés. Car au-delà de tout l’aspect technique navrant, mais dont au final on n’attendait rien, c’est peut-être là le seul défaut du film : si vous emmenez de grands enfants ou de jeunes adolescents (clairement le public visé par le film), vous subirez probablement de nombreux assauts pour acheter le dernier skate, la dernière figurine ou la dernière pizza à la mode. Avouez, vous faisiez pareil il y a 20 ans !