Le tweet de sortie de projo:
SYNOPSIS: Récit initiatique, dans les années 80-90, qui suit les trajectoires de quatre héros : Léon, le journaliste désenchanté, Olivier son frère, le communiquant, Sylvain l’ami d’enfance et Noémie à la recherche de nouvelles formes d’engagement. Tous incarnent les grands basculements d’une époque dont l’histoire continue de s’écrire aujourd’hui.
Au début des années 80, lorsque la gauche arriva enfin au pouvoir escorté des espoirs les plus fous, l’euphorie qui gagna la France si elle ne fut pas suivie d’effets sur la durée, fut bien réelle. La génération Mitterand incarnait les rêves qu’une droite rétrograde et coincée dans un conformisme ambiant lui refusait et l’émancipation de la jeunesse ainsi que l’ouverture vers des libertés fondamentales permit aux utopistes d’accéder à leurs rêves jusqu’à l’effondrement de leur idéal socialiste sous les coups de boutoir du capitalisme. Ce sont ces années que Nicolas Castro évoque dans Des Lendemains Qui Chantent, de l’élection de François Mitterand jusqu’à la déroute de Lionel Jospin en 2002. Très ambitieux de traiter 20 ans de vie de multiples personnages et d’idéologie en 1h35 mais les ellipses nécessaires à ce type d’entreprise s’avèrent plutôt bien amenées et n’occasionnent pas de vide dans le récit, même si du coup, la caractérisation des personnages en pâtit quelque peu.
C’est par l’opposition de deux frères, l’un naïf et idéaliste, l’autre, arriviste et opportuniste que le réalisateur centre son récit et autour d’eux, il imagine toute une galerie de personnages plutôt bien vue allant de l’énarque séduisante, ancienne militante, au jeune créateur détenteur d’idées novatrices en passant par le père syndicaliste… Autour d’eux, la vie de l’époque est restituée via des images d’archives bien choisies et représentatives des courants en vogue, des Coco Girls de Stéphane Collaro en passant par l’émergence irrésistible de Touche pas à mon Pote ou l’avènement du Minitel Rose… Tout cela permet également de saisir la mutation qu’a subie la société au cours de cette période et de bien voir l’évolution des comportements ainsi que des mœurs. Mais la multiplicité des personnages et l’agencement des séquences donnent parfois la sensation de manquer de liant et d’être plus une enfilade de saynètes présentant plus ou moins d’intérêt.
Porté par la belle sincérité de son réalisateur, Des Lendemains Qui Chantent propose malgré tout quelques jolis moments et quiconque aura traversé ces années là ressentira à n’en pas douter un petit frisson nostalgique. C’est la force et la limite d’un film qui aura bien du mal à toucher les jeunes générations qui n’auront pas connues l’espoir d’un souffle politique nouveau sur un pays gouverné par la droite depuis des décennies, et avec ça le vent de liberté qui aura enfin libre cours dans les médias. Le film est clairement vu par le prisme de la chronique et de la comédie et là où un peu de densité dramatique aurait été la bienvenue, Nicolas Castro la déplace sur la cellule familiale mais parvient difficilement à atteindre l’intensité et la force que son sujet aurait mérité par moments. Il n’en reste pas moins sympathique et agréable à suivre grâce entre autres à la belle brochette de comédiens qui font la saveur de l’ensemble.
Nicolas Castro, rompu aux documentaires et aux images d’archive télévisées sait la force d’un casting réussi. Pio Marmai, parfait en idéaliste qui s’imagine un avenir doré dans les médias avant d’en passer par toutes les bassesses du métier, Gaspard Proust, fidèle à ce qu’il sait faire en cynique arriviste, ou Laetitia Casta surprenante en ersatz de Ségolène Royal forment un trio central qui fonctionne parfaitement. Derrière eux, Ramzy en Xavier Niel précurseur ou André Dussolier en père ouvrier perplexe complètent une distribution parfaitement homogène où Sam Karmann et Anne Brochet s’illustrent également. Au final, Des Lendemains qui Chantent est un film sympathique aux vertus nostalgiques et dans lequel il fait bon se plonger. Un peu comme dans ces albums photos où on se plait à se ressourcer quelquefois pour voir le chemin parcouru. Rien d’essentiel ou de véritablement marquant mais une douceur qui donne du baume au cœur
Titre Original : DES LENDEMAINS QUI CHANTENT
Réalisé par: NICOLAS CASTRO
Casting: Pio Marmai, Gaspard Proust, Ramzy,
Laetitia Casta, André Dussolier, Anne Brochet…
Genre: Comédie
Sortie le: 20 août 2014
Distribué par : UGC Distribution
BIEN
Catégories :Critiques Cinéma