Le tweet de sortie de projo:
SYNOPSIS: Été 1985. Radford Miracle et sa famille posent leurs valises à Ocean City, Maryland pour les grandes vacances. Jeune adolescent solitaire mais sympathique, Rad est obsédé par le ping-pong, le hip-hop… et Stacy Summers, la fille populaire sur laquelle il a flashé dès son arrivée. Sportif médiocre, piètre danseur et a priori peu dragueur, cet été sera pourtant le sien : celui ou il va gagner son surnom de Radical Miracle.
Acteur, réalisateur, scénariste, directeur de la photographie, le touche à tout Michael Tully débarque pour la première fois en France avec Ping Pong Summer son troisième long métrage après Cocaïne Angel en 2006 et Septien en 2010. Cette chronique adolescente qui raconte l’initiation d’un jeune garçon plutôt effacé et timide pendant ses vacances en famille lors de l’été 1985 est une curiosité intéressante et le prototype même du cinéma indépendant que le Festival de Sundance notamment, où il fut présenté cette année, s’échine chaque année à mettre en avant et que les distributeurs indépendants à travers le monde tentent -souvent difficilement- de faire connaitre au plus grand nombre. Bénéficiant de la confiance de deux comédiennes confirmées (Lea Thompson et Susan Sarandon), Ping Pong Summer franchit les frontières sans doute entre autres, grâce à la renommée des deux actrices, mais pas seulement. De par sa qualité d’écriture, de par le goût de plus en plus prononcé du public pour le revival, Ping Pong Summer est un film qui, malgré son sujet et son traitement plutôt simpliste et déjà vu, ne sent pas le réchauffé.
Même si tout n’est pas réussi, Ping Pong Summer est plutôt agréable pour la rétine. Le film est naïf et tendre comme l’est sa figure centrale donc c’est un postulat qui s’inscrit bien dans le projet. Visuellement, le film a l’immense mérite de nous replonger au coeur des années 80 et de titiller suffisamment notre fibre nostalgique pour ravir les amoureux de cette période. Que ce soit par une esthétique en terme de couleurs et de lumière ou par le biais de ses personnages et de sa bande son. Il est plutôt savoureux de voir notre jeune héros s’essayer au Moonwalk, faire du breakdance, écouter de la musique sur son énorme radiocassette, s’habiller d’un pantalon de sport rouge satiné qui est pour lui le fin du fin en matière de mode, craquer pour une veste de survêtement d’une grande marque, voilà autant de raisons qui nous rendent sympathique ce jeune homme dans lequel toute personne ayant vécu cette période à cet âge, pourra retrouver une part de ce qu’il était.
Mais que ce soit Rad ou les figures qui l’entourent, comme le meilleur ami croisé dans la rue, la fille la plus jolie du coin pour lequel il craque instantanément, la soeur ainée en plein rébellion mais pas si mauvaise qu’elle en a l’air, le bad guy qui cherche à s’approprier toute la notoriété de cette petite cité vacancière, le boulet qui n’existe que parce qu’il est dans la roue du méchant….les personnages véhiculent bien trop de stéréotypes pour être totalement innovants et peu de choses dans Ping Pong Summer nous semblent totalement inédites, si ce n’est le fait d’avoir centré la métamorphose du looser en héros local par l’entremise d’un duel au…ping pong. Ce n’est pas pour autant un film sportif, nous sommes clairement dans une comédie légère, mais au final si légère, que, si l’on sourie volontiers, on ne s’esclaffe jamais. L’un des plaisirs de Ping Pong Summer est d’y retrouver deux comédiennes brillantes et que l’on voit trop peu: La mythique Lea Thompson qui au cœur des années 80 justement trouva le rôle de sa vie en interprétant Lorraine Baines McFly dans la trilogie Retour vers le futur qui est ici la mère de Rad et Susan Sarandon, bien trop rare sur les écrans et qui, dans le rôle du mentor du jeune garçon qu’elle va aider à vaincre et à se transformer est plutôt drôle et inattendue (pour autant, l’affiche française, qui s’en sert comme d’une pièce maitresse promotionnelle, en ne mettant qu’elle en avant est mensongère, car elle ne tient ici qu’un second rôle et que son temps à l’écran est relativement sommaire).
Le jeune Marcello Conte qui joue Rad est plutôt bon et sait trouver des nuances dans son jeu qui vont bien avec son personnage. Le reste du casting est plus traditionnel, voire caricatural (le « valet » du méchant et le père du héros sont dans le sur-jeu constant), mais ça ne gâche pas le plaisir devant ce film plutôt agréable. Côté réalisation, même si on a parfois la sensation d’être devant un épisode de sitcom des 80’s, Michael Tully est plutôt prometteur. S’il arrive à s’écarter des sentiers balisés et à trouver sa personnalité propre, qui ne semble s’exprimer ici qu’avec parcimonie, il pourrait réussir de jolies choses. Car retranscrire une époque et les souvenirs qui s’y rattachent c’est bien, mais avoir un scénario moins ténu et prévisible pourrait permettre à Michael Tully de passer du film vintage et honorable à la vraie bonne surprise.
Titre Original: PING PONG SUMMER
Réalisé par: MICHAEL TULLY
Casting: Marcello Conte, Susan Sarandon, Lea Thompson,
John Hannah, Emmi Shockley, Myles Massey…
Genre: Comédie
Sortie le: 16 juillet 2014
Distribué par : Potemkine Films
MOYEN
Catégories :Critiques Cinéma