Critiques Cinéma

BABYSITTING (Critique)

2 STARS PAS GENIAL

 BABYSITTING AFFICHE

Le tweet de sortie de projo:

tweet babysitting

SYNOPSIS: Faute de baby-sitter pour le week-end, Marc Schaudel confie son fils Remy à Franck, son employé, « un type sérieux » selon lui. Sauf que Franck a 30 ans ce soir et que Rémy est un sale gosse capricieux. Au petit matin, Marc et sa femme Claire sont réveillés par un appel de la police. Rémy et Franck ont disparu ! Au milieu de leur maison saccagée, la police a retrouvé une caméra. Marc et Claire découvrent hallucinés les images tournées pendant la soirée.

Babysitting, ou l’inévitable comparaison avec les étalons us estampillés Chris Colombus (Nuit de folie) ou Todd Phillips (Projet X et Very Bad Trip) ! Philippe Lacheau, trublion du paf célèbre pour être le chef de file de la troupe comique La Bande à Fifi et crédité ici réalisateur et acteur principal a beau s’en défendre en interviews en confiant avoir eu l’idée du scénario de son premier long bien avant la sortie de Projet X, difficile de ne pas songer dès les premières images de Babysitting au film de teuf déjanté et trash de Nima Nourizadeh, véritable carton public en 2012, ou à la comédie culte Nuit de folie. Les enjeux et effets de mise en scène semblent en effet intégralement pompés sur ceux du teenage movie de Nourizadeh et/ou sur le film de Colombus : utilisation du même procédé found-footage – en vogue ces dernières années – pour la réalisation, thème de l’anniversaire prétexte à une soirée arrosée qui vire à l’happening incontournable en dégénérant rapidement en une orgie incontrôlable, archétypes similaires avec héros candide et coincé, amoureux d’une chouette nana populaire, caméraman relou et barjo, meilleur pote ouvert à toutes sortes d’expériences, voisin chiant … Et lorsque Projet X n’est pas au centre de l’attention, c’est à l’autre énormissime succès surprise de Todd PhillipsVery Bad Trip, NDLR – auquel on pense, avec une intrigue quasiment identique : mais où est donc passé Rémy, le garnement que devait garder Franck pour la nuit ? Qui a saccagé l’appartement des proprios de cette manière ? Rembobinage d’une vidéo-tape en présence de la police pour espérer avoir les réponses.

BABYSITTING 1Dans la faille spatio-temporelle que le film va reconstituer, quelques trouvailles sympathiques qui font mouche tout de même comme l’ouverture du cadre géo en dehors de la teuf avec une séquence karting à l’extérieur – façon Rémi Gaillard – assez marrante avouons-le, ainsi que la scène hommage à un personnage de dessin animé célèbre issu de la maison Pixar. Hélas, on assiste en contrepartie à une profusion de gags qui font plouf (toutes les séquences « traditionnelles » sont même carrément nazes) et surtout à un humour de fond construit autour d’une mécanique déjà bien huilée. Intimement accroché à son concept ricain de « baby-sitting qui dérape », Babysitting paraît en effet gênant aujourd’hui, presque désuet. La surprise n’étant plus de mise, on s’attendait au moins à ce que l’écriture des vannes parvienne à se faire inventive, ce qui est en pratique très rarement le cas. Quant à la morale du bobo égocentrique absent pour son fils qui, après cette épreuve, retrouve sa conscience de père … ça sent le réchauffé à bloc !!

BABYSITTING 2Il faut dire aussi que les acteurs, certes complices, naviguent malheureusement en surjeu permanent, ce qui ne facilite pas la tâche. A commencer par Philippe Lacheau, irritable et multipliant les grimaces lorsqu’il ne joue pas les coincés-décoincés avec une boussole affolée. On est beaucoup plus du côté de l’agaçant Ed Helms que du gaffeur Pierre Richard (gap invraisemblable direz-vous, mais le nom de Pierre Richard est cité par Lacheau comme influence majeure). Un Philippe Lacheau presque plus tête à claques d’ailleurs que l’insupportable gamin campé par l’inexpérimenté Enzo Tomasini. A leurs côtés, Tarek Boudali, Vincent Desagnat, Julien Arruti ou encore Charlotte Gabris forment une bande au capital sympathie non négligeable, mais gagneraient sans doute à réviser leurs gammes en passant par la case théâtre section cours de 5ème de Mme Dupont. Hélas, même jambon avec les adultes (la plus grosse déception) : le tandem Gérard Jugnot en magnat ingrat / Clotilde Courau, son épouse, est archi décevant, les deux comédiens ayant rarement été aussi peu inspirés au cours de leur carrière, se livrant ici à un numéro qui frôle le malaise (sans doute sont-ils mal dirigés ?). Finalement, dans ce brouhaha collectif, seuls Grégoire Ludig et David Marsais – le duo du Palmashow – affirment réellement leur suprématie au pays de la comédie française et offrent de vrais moments poilants. On leur doit en effet les répliques les plus tordantes et les situations les plus cocasses (le barbecue, les déguisements). Du côté féminin, Babysitting s’affranchit judicieusement du modèle Very Bad Trip sur la psyché féminine (en gros, toutes des emmerdeuses rigides) en offrant un rôle conséquent à la jeune et jolie Alice David – vue dans la série Bref et au cinéma dans le très nul Les Profs – qui s’en tire ici pas trop mal avec un jeu moins artificiel que ses confrères et dans l’air du temps.

BABYSITTING 3Coiffant la triple casquette comédien / scénariste / réalisateur, Philippe Lacheau a comme seul garde fou son ami Nicolas Benamou pour la mise en scène qui est ici en pilotage automatique. Rien de bien nouveau sous le soleil, les deux compères se contentent de copier honteusement le standard Projet X – oui, encore lui – avec une séquence sous l’eau, une bande-son dance floor, des cadrages identiques et quelques autres subtilités de ce genre. En deux mots : quelques fous rires, mais bien trop peu devant Babysitting, long-métrage qui se veut générationnel mais qui souffre inévitablement de la comparaison avec les standards du genre. À se demander au passage comment cette comédie inoffensive a fait pour vendanger le prix spécial du Jury et du public au dernier Festival de l’Alpe d’Huez.

BABYSITTING AFFICHE MINITitre Original: BABYSITTING

Réalisé par: PHILIPPE LACHEAU, NICOLAS BENAMOU

Casting: Philippe Lacheau, Vincent Desagnat, Gérard Jugnot,

Clotilde Coureau, Alice David, David Marsais…

Genre: Comédie

Sortie le: 16 Avril 2014

Distribué par : Universal Pictures International France

2 STARS PAS GENIALPAS GENIAL

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