Critiques Cinéma

3 DAYS TO KILL (Critique)

1 STARS TRES MAUVAIS

3 days to kill affiche

Le tweet de sortie de projo :

tweet 3 days to kill

SYNOPSIS: Ethan Renner est un redoutable agent secret résolu à renoncer à sa vie trépidante pour se rapprocher enfin de sa femme et sa fille, qu’il a longtemps tenues à distance pour les protéger. Lorsqu’on lui impose une ultime mission, il doit mener de front les deux combats les plus difficiles de sa carrière : traquer un dangereux terroriste et s’occuper de sa fille adolescente pour la première fois depuis dix ans…

Après Liam Neeson dans Taken, c’est au tour de Kevin Costner, un autre vieux rookie du cinéma us, de tenter un come-back vertigineux via un film d’action made in Besson. Produit par EuropaCorp, écrit par Luc Besson en personne et réalisé par McG, un faiseur spécialisé dans le blockbuster décomplexé (Charlie et ses drôles de dames, Target …), 3 Days to Kill met en scène l’acteur – réalisateur oscarisé de Danse avec les loups dans la peau d’un ex-agent de la CIA mourant, contraint de reprendre du service s’il veut s’en sortir sur le plan médical. Que dire de cette énième production boum-boum signée EuropaCorp ? La formule Besson est maintenant mondialement connue : le mogul français à la plume d’un scénario débile, un faiseur interchangeable parachuté à la réalisation (ici McG, mais il pourrait très bien s’agir de Pierre Morel ou Gérard Krawczyk ou Olivier Megaton), une histoire qui tient sur un coin de nappe et prétexte à enchaîner des vignettes d’action totalement invraisemblables, une icône de cinéma us en tête d’affiche afin de garantir une visibilité internationale et un rendement maximum. Cela fait évidemment sourire, surtout lorsqu’on repense au détournement devenu célèbre de Mozinor, qui décryptait assez justement, sous forme de parodie, les clés de la « recette » EuropaCorp comme une variation perpétuelle sur le thème « Une voiture (Audi surtout), conduite par un homme baraqué et mystérieux qui a pour mission de protéger une fille (jolie si possible) », mais 3 Days to Kill n’est hélas pas si éloigné que ça de cet adage.

3 days to kill 1Kevin Costner campe un agent secret vulnérable, atteint d’une tumeur cérébrale lui occasionnant quelques vertiges et épistaxis, engagé par une bimbo dans une dernière mission à Paris pour obtenir l’antidote miraculeux au mal dont il souffre. La suite : un film musclé mais surtout décérébré, ne se souciant jamais de détails tels que la crédibilité du script ou le recours abusif à la torture. La capitale française – ses quartiers, sa Tour Eiffel – sert une énième fois (Taxi 2, Le Baiser mortel du dragon, Taken, From Paris With Love …) de terrain de jeu pour terroristes débiles et renforce l’impression d’un long-métrage fonçant obstinément dans les clichés pourris (salon de tatouage dans les catacombes, balade en vélo, méchant chauve surnommé L’Albinos, stupidité des flics du commissariat local, plus disponibles pour regarder du foot à la télé que pour aider le héros …), ou recyclant des situations éculées (le père absent qui n’a pas vu grandir sa fille), voire même des personnages (le vilain allemand de Taxi, l’ado fêtarde et la mère rigide de Taken) et des chansons (après la BO de Drive dans Taken 2, emprunt de la chanson phare de (500) Jours Ensemble dans celui-ci …). Quant à l’arc narratif « papa Costner renoue avec son ex-femme et sa fille ado », il n’est que prétexte à placer un sentimentalisme bébête, un humour au rabais (les running-gags de la sonnerie de téléphone et du mec dans le coffre), un quota de punchlines franchement moisies et quelques invraisemblances de plus.

3 days to kill 2

McG, lui, semble davantage impliqué dans le placement de produits Peugeot que dans le cadrage correct du divertissement proposé. Résultat : 2-3 scènes d’action mollassonnes qui manquent d’éclat et de teneur, ressemblant davantage aux cascades estampillées Rémi Julienne qu’aux séquences spectaculaires de Terminator Renaissance, autre long-métrage réalisé par le cinéaste. Malheureusement, aucun rattrapage possible également côté casting, du moins avec le héros, puisqu’après le médiocre The Ryan Initiative il y a tout juste deux mois, Kevin Costner est une nouvelle fois quasi transparent au cinéma, trop occupé à fantasmer une seconde jeunesse ciné. Dommage car Dieu sait que l’on a connu le comédien, parfois excellent, dans de biens meilleurs jours.

3 days to kill 3Il faut dire que le pauvre est hélas peu aidé par les attributs maladroits de son personnage, sorte d’ersatz de Bryan ‘Liam Neeson’ Mills, le swag en moins, qui n’est jamais réellement crédible (un agent réputé dans le milieu, qui plonge tête baissée dans une mission suicide et des traquenards ?). Amber Heard joue les atouts charme sans se fouler, Connie Nielsen cachetonne reprenant à peu de choses près le rôle tenu par Famke Janssen dans Taken. A leurs côtés, seule la jeune révélation de True Grit, Hailee Stenfield, pétrie de talent, tire son épingle du jeu et convainc, quoique parfois insupportable, mais là encore blâmons tonton Besson. Petit mot enfin sur un miscast absolu, à deux doigts de provoquer la crise d’énurésie collective : le psychiatre du programme court Caméra Café qui interprète ici un dangereux mafieux pas si dangereux. 3 Days to Kill est la dernière « bessonade » en date, un nanar affligeant qui rejoint le cimetière des productions EuropaCorp fabriquées en fast-brainstorming (Colombiana, From Paris With Love, Banlieue 13, Taken …).

3 days to kill affiche miniTitre Original: 3 DAYS TO KILL

Réalisé par: McG

Casting: Kevin Costner, Amber Heard, Hailee Stenfield

Connie Nielsen, Richard Sammel, Toma Lemarquis…

Genre: Action

Sortie le: 19 mars 2014

Distribué par : Europacorp Distribution

1 STARS TRES MAUVAISTRES MAUVAIS

2 réponses »

  1. Ce film fait passer un bon moment au téléspectateur , c’est l’essentiel . Les critiques (faciles ! ), on les laisse aux spécialistes mal embouchés .

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