Une sélection de films choisie par votre serviteur ou un invité et ce afin de construire un top sans début ni fin, sans hiérarchie, dicté uniquement par l’envie et permettant de livrer en vrac les plaisirs coupables ou non qui ont forgés notre cinéphilie. Forcément subjectifs et ne reflétant qu’une vision parcellaire et personnelle, l’exercice du classement est souvent l’occasion de confrontations enflammées entre cinéphiles. Entre les pour et les contre, les absences inexcusables, les oublis ou le choix de certains titres qui feront hurler les puristes, chacun a son avis, souvent bien tranché… Voici mes kifs, nos kifs, que nous livrons à la vindicte populaire…
Dans cet épisode:
LES KIFS DE CLIFF
EPISODE 6
SPECIAL GUEST-STAR : EVILASHYMETRIE de PODSAC.NET
Jérôme, à la croisée des anges et des démons, entre le coton et le métal…Amour et Horreur, tout les spectres du cinéma le comblent de joie.
Le temps des Gitans
(1988) Emir Kusturica
SYNOPSIS: La dramatique vie de Perhan, fils naturel d’un soldat et d’une Tzigane, qui rêve d’un avenir riche et heureux. Elevé par sa grand-mère qui l’adore, il est bientôt arraché à elle et part en Italie travailler pour un trafiquant d’enfants. Il reviendra au pays mais ne réussira pas à réaliser son rêve.
Ambiance de cour de lycée, le mec, il est mal dans sa peau, c’est normal puisque c’est moi… alors il croit raser les murs, se cache du mieux qu’il le peut derrière des impers comme s’il était dans un western spaghetti (oui, ça lui rappelait les cache poussières de Il était une fois dans l’Ouest) et se mate plein de films dont personne ne parle autour de lui… Ben oui, il les déteste, les autres, donc il ne veut rien faire, ni voir, comme eux. Sauf que parfois, sous la contrainte, il se voit, en sortie scolaire, obligé de mater le même film qu’eux. Et là, c’est le choc. A n’en pas sortir indemne tant Emir Kusturica signe là un film fou et d’un romantisme violent. Une histoire d’amour, clamait l’affiche. Ce n’était pas faux et c’est donc devenu une réalité aux yeux du merlan que j’étais. L’ambiance crade, au départ, aurait pourtant dû le faire fuir. Les traits grossiers des acteurs, le climat boueux et brutal, tout aurait du l’envoyer aux toilettes. Mais pourtant… un miracle s’est opéré. La musique, l’histoire, des images qui s’impriment sur la rétine pour l’éternité… ce film est un uppercut émotionnel et le mec, il en saigne encore.
Susie et les Baker Boys
(1989) Steve Kloves
SYNOPSIS: Deux frères, obscures pianistes, jouent en duo depuis une trentaine d’années. Les Fabulous Baker Boys connaissent tous les bars des Etats-Unis et ne se produisent plus que devant un public de plus en plus clairsemé. C’est alors que surgit dans leur vie Susie Diamond, stupéfiante beauté qui, denuée d’expérience musicale, demande une audition. Les deux frères découvrent une chanteuse accomplie et l’engagent derechef. Ce fatal « animal » va bien sûr bouleverser leur vie…
Mais vous allez voir le film sur les Frères Boulanger ? Voilà comment avait été accueillie la nouvelle par mon cousin, quand, tout adolescent que j’étais, j’avais proposé à ma cousine de m’accompagner au cinéma voir ce film. Ce qui m’avait donné envie ? La couverture de Première avec une Michelle ultra glamour et surtout la promesse d’un univers jazzy. Et le jazz, c’est simple, je baignais dedans depuis mes 7 ans et demi (âge à partir duquel mon père me refilait ses 45 Tours de jazz). Quant au film, c’est juste un de mes coups de foudre les plus intenses. J’attends de redécouvrir ce chef d’œuvre en BluRay, ce premier film de Steve Kloves (connu pour avoir scénarisé les Harry Potter dans une longue période de désœuvrement) qui m’a captivé de la première à la dernière minute. Un film sur des losers magnifiques, porté par une interprétation majestueuse (les frères Bridges, d’une grande justesse, et surtout… Michelle. La Michelle dans toute sa splendeur, en robe rouge sur un piano…) et une musique qui me fait exploser en mille morceaux. Et la voix, sa voix, celle qui me transperce à chaque vision…
Keoma
(1976) Enzo G.Castellari
SYNOPSIS: Dans une region ravagee par la peste, un metis revient dans sa ville pour regler ses comptes avec ses trois demi-freres.
Le western arrosé de sauce tomate pour préparer les spaghettis, je l’ai connu avec la trilogie du Dollar troué par Sergio Leone. Mais si je dois citer un film du genre, le premier qui me vient à l’esprit sera celui-ci. Pour de multiples raisons. D’abord parce qu’il signe la fin d’un genre qui tombait dans l’autoparodie avec le duo Hill/Spencer. Ensuite parce que ce western allie le crépuscule à la flamboyance du genre. Héros christique jusque dans la torture, histoire prenante de bout en bout, images choc qui vous bouleversent les sens et utilisation du son d’une rare intensité. Ainsi en est il de ce long gunfight où les hurlements d’une femme en train d’accoucher recouvrent les bruits de détonation… Et ce n’est pas la seule idée de génie dont aura fait preuve le réalisateur Enzo Castellari, non. Celle de faire de Franco Nero un uber Django flamboyant en est également une autre.
Les griffes de la nuit (A Nightmare on Elm Street)
(1984) Wes Craven
SYNOPSIS: Nancy est une jeune adolescente qui fait régulièrement des cauchemars sur un homme au visage brûlé, avec un vieux pull déchiré et cinq lames tranchantes à la place des doigts. Elle constate d’ailleurs que parmi ses amis, elle n’est pas la seule à faire ces mauvais rêves. Mais bientôt, l’un d’entre eux est sauvagement assassiné pendant son sommeil. C’est ainsi que le groupe fait la connaissance de l’ignoble Freddy Krueger, qui se sert des cauchemars pour assassiner les gens qui rêvent de lui. Nancy comprend qu’elle n’a plus qu’une seule solution : si elle veut rester en vie, elle doit rester éveillée…
Une des toutes premières cassettes vidéos que l’on m’a offerte pour mon anniversaire. Un film tellement culte pour moi qu’il a hanté pas mal de mes nuits et que je ne me coupe plus les ongles depuis que je l’ai vu. Le Freddy a apposé sa griffe sur mon cœur, et mes souvenirs en portent encore les stigmates. Wes Craven a signé ici un de ses plus grands chefs d’œuvre (les autres étant Scream, People under the stairs et The serpent and the rainbow) et a crée le boogeyman ultime, celui qui est pétri de sadisme et de malice cradingue. Fred Krueger n’était pas encore devenu un bouffon propre à animer une série télé, non, il incarnait alors le cauchemar absolu, le mal dans toute sa grandeur. Idées folles et sanglantes, onirisme à s’en mordre les paupières (essayez, ce n’est pas facile), léger humour noir qui cogne… Ce film est de ceux qui marquent un cinéphile, à l’en empêcher de dormir.
Evil Dead (The Evil Dead)
(1981) Sam Raimi
SYNOPSIS : Cinq jeunes vacanciers s’installent dans une baraque au cœur d’une sinistre forêt. En descendant dans une cave lugubre, les deux garçons de la bande découvrent un vieux magnétophone qui, une fois remis en marche, émet une incantation magique. Laquelle réveille les forces du mal, déclenchant ainsi une horreur sans nom…
Le film cultissime par excellence, celui qui m’a laissé croire qu’on pouvait se lancer dans une folle entreprise (celle de tourner des courts, moyens et longs métrages) sans aucun budget mais avec des idées plein les poches. Une ambiance horrifique pure (alors que le film passe pour un film drôle, ce que je ne comprends pas du tout), le tout mené tambour battant, à fond de caméra accrochée à une mobylette, jusqu’à en arracher les portes de leurs gonds. Un film dont même les SFX sont grassouillets à souhait, avec ce quelque chose d’organique craspec qui fait qu’on en sentirait presque l’odeur de la pâte à modeler Playdoh. Et puis ajoutez à cela le groovy Bruce Campbell aka Ashley dans cette trilogie magnifique. Ash, le personnage sorti d’un Tex Avery à cause de qui j’me traine ce pseudo d’Evilash depuis plusieurs années… Un héros de film d’horreur comme nous n’en aurons quasiment plus jamais vu ensuite… Bref, un chef d’œuvre, une date à inscrire sur le livre des morts du cinéma de genre.
A suivre…
Catégories :Les kifs de Cliff, Tip/Top
J’ai beaucoup aimé 3 des 5 films cités.
Evil Dead est un film culte pour moi aussi, que j’ai eu la chance de voir en salles du début des années 2000, quand ils avaient programmé une nouvelle sortie.
Les griffes de la nuit m’a marqué durant mon enfance et m’a fait aimer le cinéma de Wes Craven.
Quant à Susie et les bakers Boys, je ne l’ai vu que sur le tard, ce n’est donc pas là que j’ai découvert Michelle, qui est merveilleuse dans ce film.
En revanche, je n’ai jamais eu le courage de regarder le biopic consacré aux Gipsy Kings et je ne connaissais pas le bipoic consacré aux inventeurs de la lambada…
MDR Wildgun ^^
Tu sais que le biopic nanar Keoma existe déjà ? http://www.nanarland.com/Chroniques/chronique-lambada-lambada.html