Critiques Cinéma

SUPERCONDRIAQUE (Critique)

2 STARS PAS GENIAL

supercondriaque affiche

Le tweet de sortie de projo:

tweet supercondriaque

SYNOPSIS: Romain Faubert est un homme seul qui, à bientôt 40 ans, n’a ni femme ni enfant. Le métier qu’il exerce, photographe pour dictionnaire médical en ligne, n’arrange rien à une hypocondrie maladive qui guide son style de vie depuis bien trop longtemps et fait de lui un peureux névropathe. Il a comme seul et véritable ami son médecin traitant, le Docteur Dimitri Zvenska, qui dans un premier temps a le tort de le prendre en affection, ce qu’il regrette aujourd’hui amèrement. Le malade imaginaire est difficilement gérable et Dimitri donnerait tout pour s’en débarrasser définitivement. Le docteur Zvenska pense avoir le remède qui le débarrassera en douceur de Romain Flaubert : l’aider à trouver la femme de sa vie. Il l’invite à des soirées chez lui, l’inscrit sur un site de rencontre, l’oblige à faire du sport, le coach même sur la manière de séduire et de se comporter avec les femmes. Mais découvrir la perle rare qui sera capable de le supporter et qui par amour l’amènera à surmonter enfin son hypocondrie s’avère plus ardu que prévu…

La tribune assassine de Vincent Maraval fin 2012 et les multiples interventions publiques de célébrités –  encore dernièrement, Michel Hazanavicius et … Vincent Maraval (décidément toujours lui) dans le mensuel So Film –  pour déplorer l’état actuel du cinéma français et de son système de financement – très controversé – n’ont pour le moment donné lieu à aucune modification. Pis encore, Dany Boon, chef de troupe de ce dogmatisme défaillant, régulièrement pointé du doigt par une audience déboussolée, a fait couler beaucoup d’encre récemment avec l’annonce publique du salaire mirobolant qu’il a perçu pour son nouveau long-métrage, Supercondriaque, en salles le 26 février prochain. Un nombre stupéfiant (6 zéros) assez symptomatique des difficultés actuelles. Après les semi-échecs d’Un plan parfait, Astérix & Obélix : au service de Sa Majesté fin 2012, et  Eyjafjallajökull  l’an dernier, Dany Boon est donc aujourd’hui à l’affiche de Supercondriaque, film dont il est le chef orchestre (producteur, scénario, dialogues, réalisation) et dans lequel il joue aux côtés de son vieux complice Kad Merad et de la jolie star montante Alice Pol. Nouvelle (D)an(y-Boo)nerie en perspective ?

supercondriaque 1Carrière en demi-teinte pour Dany Boon réalisateur : si Bienvenue chez les ch’tits possédait une force comique notable (des gags à la pelle, un tandem irrésistible, des accents marrants), doublée d’un propos pudique et touchant sur l’attachement à une région géographique, La Maison du bonheur (sorti avant les ch’tits) et Rien à déclarer ont quant à eux profondément déçu, notamment par leur aspect franchouillard malvenu et un scénario abject. Aujourd’hui, Supercondriaque se situe entre ces deux extrêmes. Premier vilain défaut : le nouveau film de Dany Boon cale au démarrage. Des scènes d’exposition interminables pour présenter les personnages centraux : Romain Faubert, l’hypercondriaque et Dimitri, son médecin et ami, campés respectivement par Dany Boon et Kad Merad. La première demi-heure met en scène ce duo dans des saynètes, supposées cocasses, qui font hélas souvent plouf : automédication de Romain, visites inopinées chez Dimitri, multiples passages aux urgences, recherche de solutions thérapeutiques sur Google, rituels préventifs stupides afin d’éviter une potentielle contamination … Dany Boon déballe sans jugeote (aucune analyse pertinente) ou sens burlesque le répertoire clinique de l’hypocondrie.supercondriaque 2Gageons de plus que le clown Boon, en totale roue libre, livre une prestation grotesque et outrancière – attitudes vicieuses, rictus forcés, grimaces ingrates, cris aigus – espérant certainement rendre hommage à son modèle Louis De Funès, qu’il n’égale malheureusement jamais ; Kad, auto-affiché fier descendant de Bourvil, peine à s’imposer et se contente de suivre le rythme imposé par son partenaire de jeu. Le tandem n’affiche hélas pas la même complicité qu’auparavant, et l’on ne ressent aucune empathie, ni pour l’un, ni pour l’autre. C’est aussi durant cette première tranche qu’on rencontre Jonathan Cohen (pas drôle), Jérôme Commandeur en cocu con-con et Valérie Bonneton, le temps d’une courte séquence de speed-dating plutôt marrante. Heureusement, lorsque l’action démarre vraiment – un quiproquo autour des identités de Romain (Dany Boon) et d’Anton Miroslav (Jean-Yves Berteloot), chef révolutionnaire d’un pays en proie à une guerre civile, érige le benêt hypercondriaque en leader Balkan, menant à toute une série d’improbabilités – l’ensemble devient déjà plus amusant, le public sourit et assiste à un spectacle davantage réjouissant, quoique foncièrement n’importe quoi sur un plan purement narratif. En entremêlant les genres (romance, comédie d’action), l’histoire prend en effet une tournure certes inattendue mais qui s’éloigne beaucoup trop du pitch de départ, et de fait, on peine à croire aux aventures de Romain et Dimitri au Tadjikistan, ce d’autant plus que l’humour beauf prend constamment le pas sur le récit.

SUPERCONDRIAQUE 3

Côté mise en scène, ce n’est pas terrible terrible non plus. Disons que Dany Boon, trop occupé à faire le pitre face caméra, délaisse complètement ses cadres et sa direction… Ainsi, nous nous retrouvons face à un produit désincarné, dénué de personnalité, formaté par et pour la télé. Point d’orgue d’ailleurs lors de l’épilogue avec surgissement à l’écran d’Arthur (le présentateur), financier indirect de Dany Boon et éminent représentant de la télé poubelle. On saluera tout de même une jolie photographie, un montage somme toute efficace, une musique accompagnatrice en phase avec les images, ainsi que des décors variés. De même, partageons la jovialité ressentie face au charme et au jeu naturel d’Alice Pol (actrice à suivre), interprète de la sœur de Dimitri et nouvelle muse de Romain. Supercondriaque, la 4ème réalisation de Dany Boon, veut en mettre plein la vue, affiche des ambitions de comédie d’action à l’ancienne façon De Funès / Bourvil mais échoue lamentablement à cause de surenchères qui emportent le film (et ses personnages).

supercondriaque affiche miniTitre Original : SUPERCONDRIAQUE

Réalisé par: Dany Boon

Casting: Dany Boon, Kad Merad, Alice Pol,

Valérie Bonneton, Jérôme Commandeur, Jean-Yves Berteloot….

Genre: Comédie

Sortie le: 26 Février 2014

Distribué par : Pathé Distribution

2 STARS PAS GENIALPAS GENIAL

2 réponses »

Laisser un commentaire