Le tweet de sortie de projo:

SYNOPSIS: David Burke est un dealer à la petite semaine qui se contente de vendre sa marchandise à des chefs cuisiniers et des mamans accompagnant leurs fils au football, mais pas à des ados – car, au fond, il a quand même des principes ! Alors que tout devrait se passer au mieux pour lui, les ennuis s’accumulent… Préférant garder profil bas pour des raisons évidentes, David comprend, à son corps défendant, qu’on peut subir la pire injustice même lorsqu’on est animé des meilleures intentions : tentant de venir en aide à des jeunes du quartier, il se fait agresser par trois voyous qui lui volent sa marchandise et son argent. Il se retrouve dans une situation des plus délicates puisqu’il doit désormais rembourser son fournisseur, Brad.Afin d’éponger sa dette – et de rester en vie –, David n’a d’autre choix que de jouer dans la cour des grands en se rendant au Mexique pour ramener une importante cargaison de drogue à Brad. Réussissant à convaincre ses voisins – Rose, une strip-teaseuse cynique, Kenny, qui aimerait bien tester la marchandise et Casey, une ado débrouillarde couverte de tatouages et de piercings – de lui venir en aide, il met au point un plan censé être infaillible : avec ses complices qu’il fait passer pour sa femme et ses deux grands enfants, il met le cap sur le Mexique au volant d’un camping-car flambant neuf le jour de la fête nationale. Ce week-end risque bien d’être explosif…

La comédie américaine  n’a de cesse depuis quelques années de se chercher de nouvelles idoles. Si les productions et réalisations de Judd Apatow ainsi que plusieurs des comédiens qui y sont attachés (Seth Rogen, Jonah Hill, Jason Segel…) ont pu laisser croire qu’ils avaient remplis cet office, il reste malgré tout encore de la place dans les cœurs des cinéphiles pour rire aux éclats comme ils le faisaient à l’époque où les frères Farelly dégainaient leurs Mary à tout prix et autres Fous d’Irène et déclenchaient l’hilarité générale dans un cinéma comique ultra décomplexé, qui osait tout pour le meilleur et pour le rire. Si de façon récurrente des comédies américaines tiennent le haut du pavé et masquent la pauvreté d’un genre encore trop phagocyté par de pathétiques essais, reconnaissons que depuis le premier Very Bad Trip, ce sont surtout les gueules de bois qui reviennent avec régularité. Jusqu’à aujourd’hui et Les Miller, une famille en herbe, sur lequel on n’aurait pas parié grand chose et qui s’avère être l’un des grands éclats de rire de l’année. Un film fun, pas prétentieux, vraiment très drôle et même parfois trash, qui, s’il n’échappe pas à une morale convenue, vous fera travailler vos zygomatiques de manière effrénée.

Si le public américain ne s’y est pas trompé, faisant du film un énorme succès au box office, Les Miller, une famille en herbe ne partait pas qu’avec des avantages. Réalisé par Rawson Marshall Thurber dont on n’avait plus guère de nouvelles depuis Dodgeball, scénarisé par le duo qui avait écrit Serial Noceurs (Steve Faber et Bob Fisher) et avec en tête d’affiche Jason Sudeikis et Jennifer Aniston, difficile de dire que c’était gagné d’avance. Et pourtant ça marche et pas qu’un peu. Après un démarrage assez efficace pour caractériser ses personnages, dès que l’on prend la route pour le road trip qui devra nous emmener sur les chemins de la rigolade, le film se met à empiler les gags à une vitesse de métronome et à nous mettre rapidement dans sa poche. N’hésitant pas à mordre la ligne de la bienséance, ruant dans les brancards, très souvent sur le fil du rasoir, Les Miller, une famille en herbe pousse le film familial par excellence dans les ornières du bon goût pendant une bonne partie du film, avant de rentrer dans le rang dans le dernier tiers et de renoncer à un baroud d’honneur.

Si le film réussit à être aussi drôle c’est grâce en grande partie à la qualité de ses dialogues qui font régulièrement mouche et parce que le quatuor vedette est suffisamment détonnant pour devenir explosif. L’interaction entre les personnages permet des moments vraiment très drôles et c’est l’irrévérence des situations qui confère parfois un sentiment de jubilation. Osant des scènes franchement douteuses qu’on n’attendait pas là, et se permettant d’aller sur des terrains glissants à souhait (l’homophobie, l’échangisme…), le film parvient constamment à se sortir de moments qui auraient pu être scabreux, par la pertinence de son humour. Jouant sur le paradoxe de la famille américaine puritaine et un comique osé et corrosif, Les Miller, une famille en herbe nous offre des moments savoureux jusqu’à ce final moralisateur qui fait s’effondrer l’édifice sur le mauvais goût partagé jusque là.

Les comédiens sont pour beaucoup également dans la réussite du film. Si Jason Sudeikis commence à squatter les bonnes affaires tout du moins commerciales (Bon à tirer, Comment tuer son Boss?...), il est ici excellent et son alchimie avec les trois autres vedettes du film permet une empathie immédiate pour ces doux dingues. Jennifer Aniston trouve enfin un rôle où elle est vraiment drôle, même si elle semble toujours manier le frein à mains et ne pas se lâcher autant que son talent le lui permettrait. Et puis elle est sexy en diable notamment dans une séquence du film qui  ne sera pas pour déplaire à un large public. Emma Roberts ou Will Poulter sont aussi très à leur aise et leur naturel appuie leur force comique. La galerie de seconds rôles de laquelle émerge Ed Helms, Nick Offerman et Kathryn Hahn (à noter aussi la présence de Tomer Sisley qu’on n’attendait pas franchement ici) achève de faire de Les Miller, une famille en herbe, une comédie de haut vol dont on retiendra plus que la morale convenue, les fous rires qu’il occasionne (ne manquez pas le bêtisier final, hilarant)!

Titre Original : WE’RE THE MILLERS

Réalisé par: Rawson Marshall Thurber

Casting: Jason Sudeikis, Jennifer Aniston, Emma Roberts,

Will Poulter, Tomer Sisley, Ed Helms…

Genre: Comédie

Sortie le: 18 Septembre 2013

Distribué par : Warner Bros. France

TRES BIEN