Critiques Cinéma

WHITE HOUSE DOWN (Critique)

1,5 STARS ASSEZ MAUVAIS

WHITE HOUSE DOWN AFFICHE

Le tweet de sortie de projo:

tweet white house down

SYNOPSIS: Membre de la police du Capitole, John Cale vient de se voir refuser le job dont il rêvait : assurer la protection du président des États-Unis. Espérant éviter à sa fille une déception lorsqu’il lui apprendra la nouvelle, il l’emmène visiter la Maison-Blanche. C’est à ce moment qu’un groupe paramilitaire lourdement armé attaque le bâtiment. Alors que le gouvernement américain sombre dans le chaos, Cale va tenter de sauver sa fille, le président, et le pays tout entier…

 La carrière de Roland Emmerich poursuit un malentendu initié il y a maintenant plus de vingt ans. Mal aimé et souvent voué aux gémonies par une presse qui le méprise, il jouit auprès du grand public d’une cote de popularité impressionnante au vu des nombreux succès remportés par ses films au box-office. Grand spécialiste de l’épaisseur du trait, ignorant que la finesse est tout un art, il faut dire que le metteur en scène allemand a plus souvent qu’à son tour chaussé ses gros sabots pour venir mettre les pieds dans le plat de la subtilité. Si sa dernière tentative de verser dans un pseudo cinéma d’auteur n’a pas eue le retentissement escompté, malgré une louable tentative avec le bien nommé Anonymous, le revoici aux commandes d’un très gros projet, White House Down qui arrive quelques mois après La Chute de La Maison Blanche, sur un sujet scrupuleusement identique. Pas de bol, le hasard des calendriers quand il réserve ce genre de coup tordu, c’est rarement le second film qui en bénéficie. Mais bon, un blockbuster signé Emmerich devrait pouvoir trouver sa place au milieu des dizaines de sorties. Sauf que là, en plus de sortir après un film au sujet similaire, White House Down s’arroge le droit de piller des dizaines et des dizaines d’action movies passés avant lui. Et pas de faire juste deux ou trois emprunts en guise de clin d’oeil ce qui pourrait être bon esprit, non non, carrément de réutiliser certains morceaux quasi à l’identique. White House Down est une photocopie mal faite d’un chef-d’œuvre du film d’action, Piège de Cristal. Mais c’est un film qui n’assume jamais son hérédité et qui n’est pas non plus une parodie, c’est juste un film qui se voudrait badass et cool et qui est simplement mauvais.

WHITE HOUSE DOWN 2

Passés les emprunts successifs au film de McTiernan (rien que le nom du héros John Cale versus John McClane, met d’emblée la puce à l’oreille), on se demande bien où sont passés les 150 millions de dollars de budget quand on voit le résultat final, tant le film est une succession de pétards mouillés, festival pyrotechnique enlaidi par des fonds verts atroces qui n’ont même pas la délicatesse de ne pas se faire voir. Un film d’action, dès lors que ses séquences centrales sont ratées, il est compliqué d’y adhérer. Si en plus le film se paye le luxe de mal imiter ses modèles, d’être à peine rigolo avec ses punchlines tiédasses et de s’étirer sur plus de deux heures, on comprend très vite que White House Down est un traquenard et une arnaque. Point d’originalité ici, que ce soit dans l’histoire de James Vanderbilt ou dans le traitement.. On aura beau jeu d’objecter que tous les films d’action de ces dernières années se copient sans vergogne les uns les autres, certains le font avec classe et distanciation, quand d’autres s’ingénient à utiliser des ficelles si grosses qu’on serait à peine étonné de voir débarquer les techniciens faire des raccords en plein milieu d’une scène.

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Et pourtant si l’on n’est pas allergique au cinéma de Emmerich (comme c’est le cas dans ces colonnes), White House Down est un film que l’on était prêt à aimer. Car l’action Emmerich sait faire, même s’il ne s’encombre jamais de la délicatesse d’une dentelière. Son côté bourrin a déjà donné des films fun, décomplexés qui pouvaient agir à la fois comme une ode à la connerie pure mais aussi comme une libération toute jubilatoire (Independance Day auto cité dans le film pour sa destruction de la Maison Blanche, Le jour d’après, 2012…). Hors ici, le fun que contient le film n’agit que par intermittences. (deux, trois répliques ça et là, une séquence d’action qui va droit au but) pour finir par laisser place au vide intersidérale. Sacrifié sur l’autel du tout marketing et expurgé de toute ambition autre que de détruire tout ce qui est possible, White House Down finit par n’être qu’un produit sans âme comme on en trouve des centaines chaque année et qui débarquent en général directement en DTV. Une production que n’aurait pas reniée la Cannon dans les années 80.

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Au bout du compte, le film est sauvé par son casting qui outre son duo star permet de retrouver des figures populaires qu’on apprécie et qui font le job (le génial James Woods, l’allumé Jason Clarke, la fidèle Maggie Gyllenhaal, l’impeccable Richard Jenkins…) et si l’on excepte la fillette du héros agaçante au possible, tous permettent de ne pas sombrer dans un abime de perplexité. Channing Tatum confirme son statut de star qui n’en finit plus de monter malgré un charisme limité, Jamie Foxx en président à la cool n’a pas à forcer son talent et on se dit qu’il est dommage qu’avec tant de comédiens aguerris, on n’échappe pas à une compilation de clichés afin au moins de leur fournir plus de substance. Ce qui aurait pu être une bonne série B d’antan finit par s’auto-détruire sous le flot des références et plus que Le jour d’après ou 2012, le vrai film catastrophe de Roland Emmerich, ça pourrait bien être White House Down.

WHITE HOUSE DOWN AFFICHE MINITitre Original : WHITE HOUSE DOWN

Réalisé par: Roland Emmerich

Casting: Channing Tatum, Jamie Foxx, James Woods,

Jason Clarke, Maggie Gyllenhaal, Richard Jenkins

Genre: Action

Sortie le: 04 Septembre 2013

Distribué par : Sony Pictures Releasing France

1,5 STARS ASSEZ MAUVAIS

 ASSEZ MAUVAIS

4 réponses »

  1. Je ne partage pas ton avis, sur plusieurs points.

    Olympus has fallen ressemblait davantage à un pâle Die Hard mâtiné de 24. Ici, le héros ne fait pas cavalier seul mais a un side-kick assez fun, grâce au jeu intéressant de Jamie Foxx, qui campe un président sans doute inspiré d’Obama.
    Ce tandem, efficace, ne ressemble pas non plus au duo Jackson/Willis de Die Hard 3. Je trouve que justement Emmerich s’est très bien détaché de la référence Die Hard.

    Pour ce qui est du côté Badass manqué que tu évoques: pour moi Emmercih n’a jamais eu la volonté de faire un film badass, mais comme toujours un film grand public et spectaculaire.
    D’où l’utilisation du thème de a rédemption du père de famille, constante de ses scénarios. On n’évite certes pas les clichés ni les bons sentiments mais je constate qu’on ne point ces aspects que pour certains cinéastes, alos qu’ils sont préents dans chaque blockbuster, même chez Spielberg.

    Concernant l’effet pétard mouillé, je trouve justement que l’action du film est mesurée, sans doute dans une volonté de changer un peu son fusil d’épaule et de ne pas se répéter.
    C’est fun et agréable à suivre et surtout très lisible et clair.

    Enfin, j’ai trouvé que l’utilisation des décors était très bonne puisque j’ai eu l’impression de parcourir l’ensemble du bâtiment, même les extérieurs.

    J’ai bien vu les emprunts à Rock (le bombardement programmé) notamment mais je ne trouve pas que ce soit si désagréable au vu du contexte et du scénario.
    L’ensemble est pour moi efficace, fun et bien mené par un duo d’acteurs très complémentaire.
    Ce n’est pas le film de l’année, c’est sûr mais c’est meilleur pour moi que Olympus has fallen.

  2. Bon, et bien, je vous dirai si je préfère Channing à Gerard, dans la semaine, les amis ^^
    Par contre, Cliff, tu vas arrêter de baver sur les rouleaux de la Cannon sinon tu vas repartir avec ta bite dans un tuperware. ^^

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