Critiques Cinéma

GATSBY LE MAGNIFIQUE (Critique)

3 STARS BIEN

GATSBY AFFICHE

Le tweet de sortie de projo:

tweet gatsby

SYNOPSIS: Printemps 1922. L’époque est propice au relâchement des mœurs, à l’essor du jazz et à l’enrichissement des contrebandiers d’alcool… Apprenti écrivain, Nick Carraway quitte la région du Middle-West pour s’installer à New York. Voulant sa part du rêve américain, il vit désormais entouré d’un mystérieux millionnaire, Jay Gatsby, qui s’étourdit en fêtes mondaines, et de sa cousine Daisy et de son mari volage, Tom Buchanan, issu de sang noble. C’est ainsi que Nick se retrouve au cœur du monde fascinant des milliardaires, de leurs illusions, de leurs amours et de leurs mensonges. Témoin privilégié de son temps, il se met à écrire une histoire où se mêlent des amours impossibles, des rêves d’absolu et des tragédies ravageuses et, chemin faisant, nous tend un miroir où se reflètent notre époque moderne et ses combats.

Faites place à Gatsby le magnifique, à sa flamboyance, à ses éclats rococos, ses souliers vernis, ses costumes impeccables, ses chapeaux… Pour ouvrir le 66ème Festival de Cannes, le comité de sélection n’a pas lésiné sur l’affiche d’une montée des marches glamour en diable avec les retrouvailles entre Baz Luhrmann et son Roméo – Di Caprio, accompagnés dans leur nouveau ballet par Carey Mulligan, Tobey Maguire, Jason Clarke ou Joel Edgerton. Et c’est peu dire qu’il était attendu ce nouveau film du roi de l’épate et de l’esbroufe, du clinquant et du tape à l’œil, ce qui n’est pas péjoratif lorsqu’il s’agit de Roméo + Juliette ou de Moulin Rouge!, mais un peu plus si l’on parle de Australia, mélo en grande partie raté, et daté déjà de 2008;

GATSBY 3

La dernière version cinéma des écrits de F. Scott Fitzgerald, la plus connue, celle avec Robert Redford datant déjà de 1974, il était temps, à une époque où remakes et reboots pullulent sur nos écrans, de remettre au goût du jour ce classique de la littérature et fidèle à lui-même, le réalisateur australien dynamite le matériau classique à sa disposition, le malaxe et le tord pour en faire un film portant sa patte et reconnaissable instantanément. En y glissant une musique actuelle, passant de Lana Del Rey à Jay Z de  Beyoncé à Emeli Sandé, et en flirtant d’entrée avec une atmosphère festive des plus tonitruantes, Baz Luhrmann inquiète avec ses tics agaçants et des scènes où l’outrance et la théâtralité sont de mise plus que de raison. Et là on se dit que si tout le film est du même tonneau, le Gatsby 2013 risque fort de nous noyer sous les fioritures d’un faste superbement mis en avant, mais vide et creux.

GATSBY 1

Fort heureusement, ce n’est pas le cas. Après une bonne demi-heure de ce régime étouffant et à la limite de l’écœurement, le film prend une autre direction, celle du mélodrame à la flamboyance exacerbée et nous réserve des séquences splendides où l’émotion, -souvent sujette à caution chez Luhrmann car semblant trafiquée, voire fabriquée- affleure et saisit le spectateur. La beauté et le faste des images, les couleurs chamarrées, les automobiles rutilantes, tout cela ajoute du cachet à l’entreprise et fait sauter les réserves que le début du film avait soulevées. Si la 3D n’apporte rien à un film qui n’avait nullement besoin d’un effet artificiel supplémentaire, la mise en images est fidèle à une histoire où les apparences s’avèrent trompeuses sous bien des formes. Les limites du film se situent surtout dans le fait que les sujets ne sont qu’effleurés, quand le faste et la décadence en étaient de sensationnels.

GATSBY 2

Reste que le film est porté par un Leonardo Di Caprio qui n’en finit pas d’enchainer les compositions saisissantes et qui réussit là, après Django Unchained, un nouveau numéro de haute volée. Tout en intériorité à des moments, amoureux transi lumineux à d’autres, d’une élégance et d’une classe folles, il EST Gatsby. Il est bien entouré ce qui ne gâche rien et tout ce petit monde nous entraine dans ces années folles avec entrain et panache. On sent parfois le romanesque des classiques des fifties, mais jamais ce côté suranné n’est gênant. Gatsby parle d’amour, de renoncement et sous le vernis des apparences c’est un beau film qui loin d’être dépassé est d’une formidable modernité. Alors certes, c’est parfois longuet et plombé par des effets inadéquats, mais au final, c’est un moment rare de cinéma avec un comédien en état de grâce.

GATSBY AFFICHE MINI. jpgTitre original: THE GREAT GATSBY

Réalisé par: Baz Luhrmann

Casting: Leonardo Di Caprio, Tobey Maguire, Carey Mulligan

Isla Fisher, Jason Clarke, Joel Edgerton…

Genre: Drame, Romance

Sortie le: 15/05/2013

Distribué par : Warner Bros. France

3 STARS BIENBIEN

3 réponses »

  1. Belle première critique de Cannes!
    J’ai la chance d’avoir le choix de voir le film en 2 D, ce que je vais évidemment choisir, pour ne rien perdre de la beauté visuelle du film.
    Leonardo enchaîne effectivement depuis près de 15 ans les prestations incroyables, jamais récompensées d’ailleurs…je déplore son idée de faire une pause….

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