SYNOPSIS: L’infidélité masculine et ses nombreuses variations, vues par 7 réalisateurs.
Le voici donc ce film qui a fait scandale des semaines avant sa sortie par ses affiches provocatrices, qui avaient surtout froissées les culs serrées et les ligues de vertus. Ce film qui, qu’on le veuille ou non, sera jugé aussi, à l’aune du triomphe hollywoodien que vient de rencontrer Jean Dujardin, et qui, par le truchement d’un plan marketing ingénieux et opportuniste, sort trois jours après la cérémonie des Oscars. Le voici donc, ce retour au film à sketches, un genre qui ne refaisait son apparition sur les écrans que de façon sporadique. Le voici ce film coécrit entres autres par Dujardin et Gilles Lellouche : Les infidèles. Et si tout semblait attrayant pour que l’on se soit séduit, force est de constater que la déception est là. Car le film ne va jamais sur les sommets que le sujet l’autorisait à truster. Il reste très terre à terre et prévisible et surtout les différents segments sont très inégaux. Les infidèles est un film bancal, traversé parfois de quelques éclairs, et si l’on ne s’y ennuie pas, c’est clairement insuffisant.
Variations sur le thème de l’infidélité, le film démarre pourtant sur les chapeaux de roues avec une première partie signé Fred Cavayé, le réalisateur de A bout portant. C’est rapide, ça swingue, on est tout de suite dans le vif du sujet et ce plan baise entre copains laisse augurer du meilleur. On sent clairement la figure tutélaire d’un Bertrand Blier avec qui Dujardin a tourné Le bruit des glaçons, tant dans la vigueur des dialogues que dans le jusqu’au boutisme des situations. On a connu pire parrainage…Mais, et c’est là que le bât blesse, les sketches s’enchainent, alternant ambiances et humeurs variées et forcément la qualité en pâtit, car chaque histoire n’a pas la même puissance évocatrice, ni la même intensité dramatique, ni la même force comique.
A cette entrée en matière, suivent donc des parties peu homogènes et plus ou moins réussies: A la répétitivité de l’histoire mise en scène par Michel Hazanavicius et finalement plus pathétique que vraiment drôle, où un cadre en séminaire part en chasse pendant toute une nuit, suit celle réalisée par Eric Lartigau qui évoque le démon de midi, avec en filigrane une vrai gravité. Emmanuelle Bercot, elle, met face à face le couple Jean Dujardin-Alexandra Lamy, dans ce qui est certainement la partie la plus réussie et aussi celle qui laisse le plus de regrets, lorsque l’on imagine ce que ce que cela aurait pu donner en développant sur une heure et demie toute cette noirceur sous-jacente. Vient ensuite le sketch le plus drôle, celui de Alexandre Courtès, avec ces infidèles anonymes, coachés par une excellente Sandrine Kiberlain. Puis la partie finale qui se déroule à Las Vegas et que Dujardin et Lellouche ont mis en scène, et qui retrouve le peps initial mais aussi tout cet aspect bigger than life, cher à l’univers de Blier.
Les infidèles, porté par Dujardin et Lellouche, est de ces films excitants qui nous aguichent et qui portent en eux des promesses qu’ils ne parviennent pas à tenir sur la durée. Les pastilles rigolotes qui assurent la transition entre les séquences résument bien l’esprit de ce film: drôle et grinçant, mais donnant parfois la sensation qu’il ne sait pas sur quel pied danser, et qui se perd parfois dans les méandres de son sujet. S’il assure le minimum syndical, on ne peut que constater au bout du compte que l’on reste sur notre faim.
TITRE ORIGINAL: LES INFIDÈLES
Réalisé par: Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Michel Hazanavicius,
Emmanuelle Bercot, Fred Cavayé, Alexandre Courtès, Eric Lartigau …
Casting : Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Alexandra Lamy …
Genre: Comédie
Date de sortie: 29 février 2012
Distribué par: Mars Films
MOYEN
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2010
Comme d’habitude cher ami tu sais parfaitement écrire ce que chacun va ressentir en allant voir ce film…qui nous laisse sur notre faim!
Dommage…
merci