Critiques

COMMUNITY (Critique) Retour à la fac

4 STARS EXCELLENT

communitySYNOPSIS: Jeff est avocat. Mais Jeff doit surtout retourner à l’université car son certificat a été invalidé. Entre les femmes au foyer fraîchement divorcées et ceux qui reprennent les études pour garder leur esprit actif, Jeff intègre une bande de joyeux drilles qui découvre les joies de la vie sur le campus. Ils en apprennent plus sur eux-mêmes que sur les cours qu’ils suivent…

Petit bijou de sitcom à la destinée mouvementée, la création de Dan Harmon a connu les montagnes russes. Diffusée sur NBC depuis le 17 septembre 2009, la série est en passe d’être annulée pour ainsi dire chaque année, jusqu’à ce que la chaîne se décide à arrêter la production au bout de cinq saisons. Rugissement furieux des fans qui s’emparent des réseaux sociaux pour réclamer davantage d’épisodes. NBC reste sur sa position mais Yahoo ! se glisse au milieu du conflit et offre de produire une sixième saison, diffusée sur Yahoo ! Screen cette année.

Community est centré sur l’éternel groupe de marginaux si cher aux comédies format vingt minutes. On y retrouve le leader Jeff (Joel McHale), la belle blonde féministe Britta (Gillian Jacobs), l’ancien jouer de foot Troy (Donald Glover), mais aussi Abed (Danny Pudi), le musulman qui souffre du syndrome d’Asperger, Annie (Alison Brie), juive et névrosée, Shirley (Yvette Nicole Brown), la divorcée qui aime Jésus et Pierce (Chevy Chase), le vieux blanc raciste et misogyne qui pourtant, fait partie du groupe. Tout ce petit monde s’attaque à la vie d’adulte, avec plus ou moins de grâce et en reprenant les tropes de films les plus connus. On se souviendra de l’épisode du Paintball, satire des films de guerre, des clins d’œils aux comédies potaches en tous genre, ou encore des incalculables références aux coming of age stories où le protagoniste finit par entrer dans une nouvelle ère de maturité. Comme toutes les séries d’ensemble, qui reposent sur une dynamique de groupe plutôt que sur un seul personnage central, Community met un peu de temps à trouver son rythme. Mais une fois que la machine est lancée, elle dégage une énergie communicative qui ne laisse personne indifférent.

community_ver3Rentrer à l’Université en France et rentrer à l’Université aux États-Unis sont deux expériences marginalement différentes. En France, pas de dettes puisque l’éducation est gratuite, pas d’équipe de football que l’on se doit de soutenir parce qu’on est tous rassemblés sous la bannière de l’école, et pas de classes étranges qui existent pour développer notre « créativité » (que celui qui a suivi un cours de poterie en fac lève la main.) Aux États-Unis par contre, l’Université est un endroit spécial, réglementé et aux mains du scénariste de Rick and Morty, forcément loufoque. La série est formée sur les bases de la sitcom classique (le couple central, l’ami déconcertant, le beau gosse, etc.), dont elle se sert très intelligemment. Les références sont faites de manière explicite, et les personnages sont souvent parfaitement au courant qu’ils collent à des codes préétablis. Cette couche d’auto-référence a le mérite de rendre la série imprévisible ; parce que si l’on connaît les codes, et donc comment tel ou tel épisode est censé se terminer, le fait que les personnages réalisent la même chose ouvre de nouveau la porte à toutes les possibilités. Résultat ? Une formule imparable qui présente au spectateur un monde familier où il lui est impossible de s’ennuyer.

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On a parlé vite fait d’une septième saison, mais les acteurs étant arrivés à la fin de leurs contrats, beaucoup ont préféré se lancer dans d’autres aventures. Pas de septième saison, donc, pour le moment, mais un film en préparation, et plus d’une centaine d’épisodes à binge-watcher de tout cœur.

Crédits: NBC/Yahoo Screen

 

1 réponse »

  1. Sans aucun doute une de mes sitcoms préférées. Une des plus folles, décalées, barrées… Hors des sentiers battus, subtile, merveilleusement interprétée et réalisée !!!! Fuckin’ awesome !

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