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CINEASTES DES ANNEES 80 (Documentaires)

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C’est notamment parce qu’un jour votre serviteur s’est retrouvé à suivre assidument les grandes heures de Première et de Studio Magazine et qu’il a pu y découvrir entre autres les plumes de Marc Esposito, Michel Rebichon, Thierry Klifa, Christophe D’Yvoire ou Jean-Pierre Lavoignat que ce blog est né. De leur passion, ils ont nourri la mienne, en me faisant découvrir certains cinéastes, comédiens ou films et, au travers de leurs chroniques, critiques et autres articles passionnés, ils m’ont permis d’affiner mon regard critique et mon goût immodéré pour le septième art. Aussi quand deux de ces plumes s’associent pour proposer une toute nouvelle collection de documentaires consacrés à dix cinéastes emblématiques des années 80, intitulée avec pertinence Cinéastes des Années 80, l’auteur de ces lignes ne pouvait qu’être irrémédiablement attiré par le projet.

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Diffusé depuis le 18 avril 2015 à 22h20 sur OCS Géants, ces dix films de près d’une heure font la part belle à des réalisateurs dont les films cultes ont pris pour certains une place prépondérante dans l’imaginaire collectif. Se focalisant uniquement sur les œuvres produites au cours de cette décennie magique (ce qui conduit parfois à occulter certains autres films, bien plus marquants encore (Midnight Express par exemple, daté de 1978 n’est pas évoqué dans le film consacré à Alan Parker), les dix films permettent de revenir sur la carrière absolument incroyable de ces réalisateurs qui connurent d’immenses triomphes et des succès plus confidentiels. Dans le dossier de presse, les cinéastes sont affublés d’adjectifs qui les caractérisent très justement: De l’insoumis Hugh Hudson au provocateur Adrian Lyne, de l’insatiable John Landis au franc-tireur Alan Parker, des iconoclastes Zucker Abrahams Zucker au philosophe Roland Joffé, de l’aventurier John Carpenter au Cinémaniaque Joe Dante, de l’intimiste Barry Levinson au cow-boy Walter Hill, les films se concentrent sur une discussion qui fait la part belle aux anecdotes passionnantes et à la lucidité qu’apporte le recul sur un travail réalisé des dizaines d’années auparavant.

Les films évoqués comptent de nombreuses pépites dont les quelques extraits diffusés ne manqueront pas de donner envie de les revisionner toutes affaires cessantes. C’est l’une des réussites de la collection: Donner envie de découvrir ou redécouvrir les films évoqués. On sent la passion transpirer des images, l’envie d’échanger avec des créateurs importants qui auront marqués leur art de manière pérenne. Les émotions affleurent parfois (John Landis évoquant l’accident mortel sur le film La Quatrième Dimension et ses conséquences) et les documentaires ne sont jamais ennuyeux ou pontifiants. Ce ne sont pas non plus des hagiographies, les échecs qui font partie de la carrière des cinéastes n’étant pas occultés. Mais le travail journalistique effectué par Jean-Pierre Lavoignat et Christophe D’Yvoire, leur manière de raconter et de faire se raconter des réalisateurs que les cinéphiles du monde entier adorent, l’ensemble fait que l’on est face à une collection essentielle, riche de témoignages forts et qui est à la fois une œuvre de mémoire et un travail de fond irréprochable, accessible au plus grand nombre.

CINQ QUESTIONS A JEAN-PIERRE LAVOIGNAT

Co-créateur de la collection Cinéastes des années 80, Jean-Pierre Lavoignat a gentiment accepté de répondre à quelques questions:

-Comment avez-vous sélectionné les 10 cinéastes qui sont au centre de cette collection, comment êtes-vous parvenus à les convaincre et avez-vous essuyez des refus?

L’essentiel des noms est venu assez vite, ce qu’on recherchait c’était des cinéastes qui étaient vraiment liés aux années 80, qui avaient eus leurs plus belles années de carrière dans les années 80 et qui avaient été moins marquants par la suite. Donc on a vraiment cherché ceux dont les années 80 représentent les plus belles années de leur carrière, du coup ça éliminait des gens comme Spielberg, comme Ridley Scott qui ont largement continué après. La plupart, on les avait suivis soit à Première soit à Studio, on avait aimé leur travail, on avait été un peu tristes qu’ils disparaissent dans les années 90 et  dans les années 2000 donc c’était une manière de réévaluer leur travail. On a essuyé quelques refus d’ordre différent mais le premier et le plus symptomatique c’était Michael Cimino qui a été le premier à qui on en a parlé. Mais pour être franc on a été trop sincère avec lui, c’est à dire qu’au lieu de lui dire qu’on venait juste faire un documentaire sur lui, on lui a dit la vérité, que c’était un documentaire qui prenait sa place dans une série sur les années 80. Forcément, dès qu’on lui a dit quelques noms d’autres réalisateurs, il s’est senti bien au dessus de la mêlée et en plus il fuit quand même beaucoup les interviews et il botte tout le temps en touche, et donc au final je n’ai pas eu trop de regrets. Un autre qu’on a beaucoup regretté par contre, qui nous a dit non, pas sur le principe mais sur des problèmes d’emploi du temps, c’est Rob Reiner. Ses films sont très emblématiques des années 80, Quand Harry rencontre Sally, Spinal Tap, Stand By Me… C’est quasiment les deux seuls refus qu’on a subis. Après les autres ça été très facile de les convaincre, on leur a envoyé une lettre, ils nous ont dits oui. On en connaissait certains, on avait travaillé beaucoup avec eux donc c’était plus facile, ils savaient qui on était.

-Quels sont à titre personnel, les films, les réalisateurs, les acteurs, qui ont marqués vos années 80?

Franchement ça je n’en sais rien! Il y en a trop, mais dans la série de ceux qu’on a choisis, pour chacun, il y a un ou deux films qui m’ont vraiment marqués, après il y a tellement d’autres films dans les années 80, de gens qui ont continués après et qui ne sont pas dans cette série que je ne peux pas réellement choisir.

-La plupart des films évoqués vous les avez découvert comme journaliste de cinéma. Avez-vous puisez dans vos archives personnelles pour préparer les films?

On a regardé les numéros de Première et de Studio qu’on avait fait. Après on a fait un travail de documentation, on a regardé sur Internet, des vidéos qu’il pouvait y avoir, on a re-regardé les films, on a visionné les bonus de certains DVD, on a fait un travail normal de journaliste préparant une interview.

Comment s’est effectuée la préparation et sur combien de temps se sont étalés les tournages?

Les tournages se sont étalés sur une période de un an, un an et demi, mais avec aussi des moments où il ne se passait rien car ça dépendait un peu de leurs disponibilités.  Pour les américains, on essayait d’aller à Los Angeles et d’en faire deux ou trois, mais nous même, aussi bien Christophe que moi, on faisait d’autres choses en parallèle donc on choisissait des moments où l’on était également disponibles. Mais sinon pour les tournages eux-même on restait entre deux et trois heures avec chaque metteur en scène, en comptant l’installation. On a fait Alan Parker et Hugh Hudson à Londres, Roland Joffé à Amsterdam et tous les autres aux États-Unis, mis à part Barry Levinson qu’on à fait à Marrakech où il tournait Rock the Kasbah avec Bruce Willis. C’est le dernier qu’on a tourné au mois de mai, juin l’an dernier.

-Livres, documentaires… quels seront vos prochains projets?

Je ne sais pas du tout. On réfléchit à une autre série qu’on aimerait proposer à Orange parce qu’on s’est très bien entendus avec eux, mais pour l’instant on a plusieurs pistes de recherche mais on en est vraiment qu’au tout début. Comme j’ai fait beaucoup beaucoup de choses depuis deux, trois ans depuis l’Exposition Romy Schneider, le livre de Besnehard (Casino D’hiver – Editions Plon NDLR), tout ça ça m’a pris beaucoup de temps, plus la série des docs, donc je me suis refusé de réfléchir au moindre projet avant l’été. Pour l’instant j’ai envie de souffler un peu, même s’il y a le tout venant, quand on me demande d’animer des débats, des masterclass, si ça m’intéresse je dis oui, mais je n’ai pas de projet personnel d’écriture ou de réalisation pour l’instant.

Un immense merci à Jean-Pierre Lavoignat pour sa disponibilité et sa gentillesse.

Merci à Isabelle Di Costanzo

CINÉASTES DES ANNÉES 80: Du 18 avril au 20/06 sur OCS GÉANTS

Créé par Jean-Pierre Lavoignat  & Christophe D’Yvoire

Une production 7 A VENIR / Co-réalisateurs Nicolas Marki & Cyril Bron

 Crédits: OCS

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