Critiques Cinéma

BIRDMAN (Critique)

5 STARS CHEF D'OEUVRE

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SYNOPSIS: À l’époque où il incarnait un célèbre super-héros, Riggan Thomson était mondialement connu. Mais de cette célébrité il ne reste plus grand-chose, et il tente aujourd’hui de monter une pièce de théâtre à Broadway dans l’espoir de renouer avec sa gloire perdue. Durant les quelques jours qui précèdent la première, il va devoir tout affronter : sa famille et ses proches, son passé, ses rêves et son ego…
S’il s’en sort, le rideau a une chance de s’ouvrir…

Il en est parfois de certains films qui vous bluffent par leur densité, la force de leur propos, l’incroyable charge émotionnelle qu’ils véhiculent et la virtuosité technique qu’ils manifestent. De ces films qui, par la grâce d’une distribution hors-pair atteignent des sommets et vous font toucher du doigt la magie intrinsèque qui font les chefs-d’œuvre. Lorsque le fond et la forme se confondent pour ne former plus qu’un et donner naissance à une œuvre d’art à nulle autre pareille, unique et originale. Birdman est clairement de cette race de film, expérience à la fois intense et singulière, qui vous fait passer par une kyrielle d’émotions et vous entraine sur un terrain foisonnant sans que cela ne tourne pour autant uniquement à la démonstration. De savoir-faire, on savait que le metteur en scène mexicain Alejandro González Iñárritu n’en manquait pas, on connaissait son talent de conteur et la puissance de ses images, qui de 21 grammes à Babel en passant par Amours chiennes avaient donné le la d’une carrière atypique. Ce que l’on connaissait moins c’était l’humour ravageur et le cynisme dévastateur dont le réalisateur était capable. Avec Birdman, il dégaine une comédie noire proprement jubilatoire qui se paye le milieu artistique et toutes ses composantes dans un jeu de massacre totalement hallucinant.

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Le propos de Birdman est multiple puisqu’il parle aussi bien du cinéma que des acteurs et de leurs névroses en convoquant pêle-mêle le culte de l’apparence, le miroir aux alouettes qu’est la gloire, l’opposition entre blockbusters et films d’auteurs et passe à la moulinette le nivellement des valeurs artistiques… Il se permet également une charge contre la surpuissance destructrice de la critique, sur la différence entre acteur et célébrité, entre amour et admiration ainsi que sur l’émergence inéluctable des réseaux sociaux pour propager le buzz. Le metteur en scène ajoute à ce cocktail une dose de maestria technique en présentant un film fait -en apparence- d’un seul plan séquence, ce qui ajoute de la force à son propos et fluidifie sa narration sans se contenter de n’être qu’un artifice qui aurait pu très vite trouver sa limite. Il y ajoute un soupçon orinico-fantastique du plus bel effet et tout cela est emballé dans un splendide écrin magnifié par le chef opérateur Emmanuel Lubezki (Gravity) qui est décidément un véritable magicien. C’est aussi grâce à un casting de choix que le film parvient à trouver la grâce. Edward Norton, Emma Stone, Naomi Watts ou Zack Galifianakis  y sont entre autres magnifiques et servent des dialogues somptueux avec talent et abnégation. Mais c’est bien sûr Michael Keaton qui remporte tous les suffrages. L’acteur qui n’a jamais vraiment disparu du métier depuis son triomphe dans les Batman de Tim Burton à la fin des années 80 revient malgré tout au tout premier plan dans un rôle dont la résonance avec sa carrière est évidente. Il y est prodigieux, s’ouvrant du même coup de nouvelles perspectives. Quand un film vous met une telle claque, vous vous dites que quatre oscars c’était vraiment le minimum syndical!

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Titre Original: BIRDMAN

Réalisé par: Alejandro González Iñárritu

Casting: Michael Keaton, Edward Norton, Emma Stone,

Naomi Watts, Zack Galifianakis, Amy Ryan

Genre:  Comédie, Drame

Sortie le: 25 février 2015

Distribué par: Twentieth Century Fox France

5 STARS CHEF D'OEUVRECHEF-D’ŒUVRE

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