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SYNOPSIS : Mexique, 1913. Un pilleur de diligences, Juan Miranda, et un Irlandais, ancien membre de l’IRA spécialiste en explosifs, John Mallory, font connaissance. Juan a toujours rêvé de dévaliser la banque centrale de Mesa Verde et voit en John le complice idéal pour son braquage. Il fait chanter John afin de le persuader de s’associer à l’affaire. Tous deux se trouvent plongés en plein coeur de la tourmente de la révolution mexicaine, et Mesa Verde se révèle plus riche en prisonniers politiques qu’en lingots d’or. Malgré eux, les deux amis deviennent les héros d’une guerre qui n’est pas la leur…
Il était une fois la révolution est le second film de la trilogie du temps initié par Sergio Leone avec Il était une fois dans l’ouest. Mais c’est également le dernier western du réalisateur qui clôturera sa filmographie et sa trilogie 13 ans plus tard avec Il était une fois en Amérique. Le film nous raconte l’histoire de deux hors-la-loi dont les chemins se croisent au cours des premières années de la Révolution mexicaine. Juan Miranda (Rod Steiger) est un braqueur de diligence sans aucune morale qui n’hésite pas à commettre des agressions sexuelles et des meurtres. Après un braquage réussi dans une diligence, Juan rencontre John Mallory (James Coburn), un républicain irlandais recherché pour meurtre mais également expert en explosifs. Malgré leurs désaccords, John est séduit par l’idée de Juan de braquer la Banque nationale de Mesa Verde, soutenus par des révolutionnaires locaux, dont le docteur Villega (Romolo Valli). L’opération semble se dérouler sans accrocs, mais les apparences sont trompeuses à la banque et les actions de Juan et John les plongent plus profondément dans l’univers de la révolution. Fuyant le sadique colonel Reza (Antoine Saint-John), Juan et John sont contraints de rejoindre les révolutionnaires et de les aider à combattre, tout en réévaluant leurs propres croyances et leur code moral.

Au début de ce projet, Sergio Leone n’était pas aux manettes du film, il avait plutôt un rôle de scénariste. C’est son assistant habituel Giancarlo Santi qui était à la réalisation. Mais après 10 jours de tournage, Rod Steiger refusa de jouer son rôle si Sergio Leone ne reprenait la réalisation. Après que les producteurs aient mis la pression sur ce dernier, il finit par accepter à contrecœur, reléguant Giancarlo Santi au second plan. Bien que le film valorise des thèmes et idées déjà explorées par Sergio Leone dans Le Bon, la Brute et le Truand, il les approfondit ici tout en les nuançant encore davantage. Son aversion pour la guerre et plus particulièrement pour le capitalisme américain est palpable tout au long du film. Il mêle cause politique et amour, en montrant que même si les gens s’aiment, ils peuvent en réalité trahir et opprimer. La révolution est un cercle vicieux où l’action engendre malheureusement davantage de souffrances et de morts, mais demeure une force de la nature indéniable, utilisée contre l’oppression et l’injustice.

Le réalisateur a affirmé ne pas vouloir faire de déclaration politique, il se contente clairement sur le fait de montrer les horreurs d’un conflit et ses conséquences sur la population. Il y a également le thème sous-jacent de l’amitié qui est renforcé par le fait que les deux hommes viennent de pays très différents, luttant tous deux contre des gouvernements qui les persécutent. Sergio Leone trouve également une réelle profondeur dans de nombreux moments et scènes poignantes. Il nous offre toujours ses paysages panoramiques, juxtaposés aux gros plans et zooms traditionnels, tout en tirant parti des visages et des expressions des acteurs plutôt que de leurs dialogues, ce qui explique pourquoi certaines de ses meilleures scènes montrent les acteurs utilisant simplement leur visage pour parler. Et tout cela s’accorde (comme toujours) parfaitement avec la musique excellente d’Ennio Morricone.

Loin d’être le meilleur film du réalisateur italien, Il était une fois la révolution n’en reste pas de moins de très bonne facture. Son scénario témoigne d’une évolution, passant de simples histoires de vagabonds venant sauver une situation à un récit qui met en avant la moralité et le changement. Lent, bouleversant, déchirant et emblématique, il s’intéresse à la détresse de l’humanité et à la façon dont ces luttes resteront à jamais universelles et tragiquement interminables, comme le montre le parcours enrichissant de ses personnages savamment dessinés.

Titre Original: GIU LA TESTA
Réalisé par: Sergio Leone
Casting: James Coburn, Rod Steiger, Romolo Valli …
Genre: Guerre, Western
Sortie le : 29 mars 1972
Distribué par: –
EXCELLENT
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 70








































































































































