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SYNOPSIS : Après avoir miraculeusement survécu aux événements du premier volet, le mercenaire australien des forces spéciales Tyler Rake est de retour pour une nouvelle mission périlleuse : extraire de prison la famille martyrisée d’un impitoyable gangster géorgien.
Dans la lignée de sa stratégie « Actioners & grosses stars hollywoodiennes », Netflix a su imposer le premier volet de Tyler Rake (ou Extraction dans sa version originale) comme l’une de ses réussites les plus honnêtes. Même si les quelques imperfections stylistiques mettaient une petite ombre au tableau de la première réalisation de Sam Hargrave (cascadeur et coordinateur de cascades, connu notamment pour son travail avec les Frères Russo chez Marvel), la nouvelle escapade bourrine de Chris Hemsworth est parvenue à se voir confier les honneurs d’une suite par la plateforme, suite revenant à reculons sur les évènements qui jalonnaient la fin du volet précédent. A la fin de Tyler Rake premier du nom, le héros éponyme est laissé pour mort après s’être pris une paire de balle dans le corps – dont une vicelarde dans la gorge – avant de tomber du haut d’un pont. Mais le mercenaire australien est un dur à cuire, et le début de ce deuxième épisode nous emmène à ses côtés alors qu’il est médicalement pris en charge avant d’être soumis à un long et douloureux processus de récupération physique. Alors qu’il retrouve – grâce au duo d’agents Nik et Yaz Kahn – une retraite paisible avec ses poules et sa chienne dans un chalet niché dans les neiges de la montagne, Tyler est recruté par une connaissance pour une mission complexe : exfiltrer une femme et ses deux enfants des mains d’une organisation criminelle géorgienne, alors qu’ils sont retenus à l’intérieur d’une prison locale… L’opération ayant une dimension personnelle, Tyler reprend les armes…

A l’instar de son grand frère, ce deuxième volet de Tyler Rake continue de faire monter l’adrénaline en proposant du cinéma d’action bourrin, à l’énergie proprement old school, se plaisant à exhiber ses envies de destruction massive et de propositions de cinéma sous sa shaky-cam maîtrisée. Ce second Tyler Rake est une pure réussite du genre, à la fois jouissive et extatique, laissant la place totale à son équipe cascade et à ses effets plateaux. Si le scénario de Joe Russo (qui produit toujours le film avec son frère) se veut simple et quasiment en ligne droite, le véritable intérêt du projet se situe dans son énergie folle et dans sa proposition d’actioner. Lors de la fameuse scène de l’extraction dans le premier tiers du film, Hargrave dégaine un plan-séquence de plus de 20 minutes, enchaînant les effets de styles et les bascules de caméras (la shaky cam laisse place à des caméras embarquées, à des plans go-pro, à de la steady-cam et à d’autres plans aériens dans une énergie dantesque) pour suivre sous toutes ses coutures le parcours de son héros. L’utilisation de ses décors et de ses figurants – la scène prenant place au milieu d’une émeute à l’intérieur d’une prison avant de passer au cœur d’une course-poursuite en voiture se concluant à bord d’un train attaqué par un hélicoptère armé jusqu’aux dents – habille le film d’une envie folle de faire du grand spectacle, sans être maniéré et stylisé comme un John Wick, mais plutôt en gardant à l’esprit les méthodes du cinéma d’action à l’ancienne jusque dans ses effets spéciaux plateaux.

Tyler Rake 2 est aussi affaire de personnages, à commencer par son rôle-titre qui porte l’intégralité de cette détonation sur ses épaules. Chris Hemsworth brille à la fois de force brute et de fragilité physique – son personnage étant limité par ses blessures passées pas entièrement remises – tout en permettant à la licence de revenir sur le traumatisme à l’origine du personnage, à savoir la perte de son jeune fils quelques années auparavant. Cet opus amène un parcours assez intéressant sur le deuil et sur le sentiment de culpabilité, lequel cohabite très bien avec l’intrigue qui se monte autour du duo de gangsters géorgiens et de cette famille qui tente de leur échapper. Hemsworth est accompagné par la fantastique Golshifteh Farahani, reprenant le rôle de Nik qu’elle interprétait dans le premier, et poussant les potards de l’action encore plus loin avec cet opus. Elle s’éclate dans tous les sens du terme, retrouvant avec son personnage une énergie badass et une fluidité limpide dans ses chorégraphies qui prouve à nouveau qu’elle est taillée pour le genre. On retrouve également la jeune mère Tinatin Dalakishvili, le frangin Adam Bessa et le bad guy scarifié à l’œil ensanglanté Tornike Gogrichiani à l’affiche du projet, en compagnie de deux seconds rôles au casting vu en grand qu’on se garde de vous révéler.

Dans la lignée explosive du premier Tyler Rake, Sam Hargrave monte la tension, l’adrénaline et la quantité de poudre dans ce deuxième Extraction, à la fois supérieur à son aîné et plaisir cinématographique total. S’il ne brille pas par l’amplitude de son scénario, ce Tyler Rake 2 reste un actioner d’excellente facture, étonnant par la lisibilité impressionnante de ses scènes explosives et secouées, conférant une matière génialement jouissive à un casting qui s’en donne à cœur joie. Dans un écrin spectaculaire qui laisse parler la grosse artillerie et l’intelligence d’un découpage méchamment efficace, Netflix s’en sort avec les honneurs d’un divertissement de très bon calibre qui renvoie aux succès old school, proposé par une génération qui cherche à revenir aux fondements de l’action, quitte à mettre le feu à Chris Hemsworth en plan-séquence.

Titre original : EXTRACTION 2
Réalisé par: Sam Hargrave
Casting: Chris Hemsworth, Olga Kurylenko, Golshifteh Farahani…
Genre: Action, Thriller
Sortie le: 16 juin 2023
Distribué par : Netflix France
EXCELLENT
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2020








































































































































